Synthèse General review
Volume 101 • N◦ 11 • novembre 2014 John Libbey Eurotext
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Cancers de la sphère ORL chez les patients séropositifs pour le virus de l’immunodéficience humaine Head and neck cancers in HIV patients Article rec¸u le 27 janvier 2014, accepté le 10 juin 2014 Tirés à part : L. Quéro
Edouard Auclin, Laurent Quéro AP-HP, Hôpital Saint-Louis, Service de cancérologie-radiothérapie, 1, avenue Claude-Vellefaux, 75010 Paris, France Pour citer cet article : Auclin E, Quéro L. Cancers de la sphère ORL chez les patients séropositifs pour le virus de l’immunodéficience humaine. Bull Cancer 2014 ; 101 : 1030-3. doi : 10.1684/bdc.2014.2025.
Résumé. Ces dernières années, l’incidence des cancers de la sphère ORL a augmenté dans la population séropositive pour le VIH. Le traitement des cancers dans cette population n’est pas différent de celui de la population générale mais nécessite une surveillance rapprochée du fait que cette population semble plus exposée aux effets secondaires de la radiothérapie que la population générale. Une collaboration étroite entre l’oncologue et le médecin infectiologue est primordiale afin d’adapter si besoin le traitement antirétroviral. Tout comme la population générale, les patients séropositifs pour le VIH doivent être aidés pour arrêter de fumer et diminuer leur consommation d’alcool. Mots clés : VIH, cancer, ORL, revue
Introduction
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Key words: HIV, cancer, head and neck, review
essai randomisé [5]. Il faut noter que le bénéfice de la radiochimiothérapie concomitante repose sur un niveau de preuve plus élevé car les résultats sont issus d’une méta-analyse portant sur plus de 10 000 patients alors que seule l’association radiothérapie-cétuximab ne repose que sur un essai randomisé portant sur quelques centaines de patients. Aucune donnée n’est actuellement disponible concernant l’efficacité comparative entre la radio-chimiothérapie concomitante et l’association radiothérapie-cétuximab, ces deux stratégies n’ayant pas fait l’objet d’une comparaison directe dans un essai randomisé. Concernant le traitement des cancers ORL localement avancés, la question de la chimiothérapie d’induction avant radiothérapie comportant un taxane est débattue. Le protocole de chimiothérapie d’induction TPF, associant le docétaxel, le cisplatine et le 5-fluoro-uracile a montré sa supériorité dans plusieurs essais par rapport au doublet PF associant le cisplatine et le 5-fluoro-uracile [6, 7]. Une méta-analyse récente sur données individuelles, publiée en 2013, a confirmé le bénéfice de la chimiothérapie d’induction de type TPF par rapport à un protocole de chimiothérapie de type PF en termes de survie globale, de survie sans progression, de contrôle local et à distance de la maladie et Bull Cancer vol. 101 • N◦ 11 • novembre 2014
doi : 10.1684/bdc.2014.2025
Ces dernières années, il a été observé une augmentation de l’incidence des tumeurs de la sphère ORL chez les patients séropositifs pour le VIH, avec une incidence quatre fois plus élevée par rapport à la population générale [1]. La prise en charge des carcinomes épidermoïdes localisés de la sphère ORL dans la population générale repose sur le traitement chirurgical lorsque celui-ci est possible. Un traitement adjuvant par radiothérapie associée à une chimiothérapie concomitante a montré un bénéfice en termes de contrôle locorégional de la maladie, voire de survie globale dans certains essais, chez les patients à haut risque de récidive, comme ceux ayant des marges positives ou une effraction capsulaire ganglionnaire [2]. En cas de tumeur localement avancée, le traitement standard consiste en une radio-chimiothérapie concomitante à base de sel de platine, traitement ayant montré un bénéfice en termes de survie globale par rapport à la radiothérapie seule [3, 4]. Le cétuximab peut être également utilisé en association concomitante à la radiothérapie, cette molécule ayant montré un bénéfice en termes de survie globale par rapport à la radiothérapie exclusive dans un
Abstract. Among HIV-infected patients, head and neck cancer incidence has increased over the last few years. Head and neck cancer treatment in HIV-infected patients does not differ from the general population but those patients are exposed more frequently to radiation severe toxic effects and need close monitoring during chemoradiotherapy treatment. Close cooperation between oncologist and infectiologist is crucial to eventually adjust antiretroviral therapy. Like general population, HIV-infected patients should be advised to avoid excessive alcohol consumption and tobacco smoking.
Cancers de la sphère ORL chez les patients séropositifs pour le virus de l’immunodéficience humaine de survie globale [8]. En revanche, un traitement par chimiothérapie d’induction comportant un taxane suivi d’une radio-chimiothérapie concomitante n’a pas montré de bénéfice par rapport à un traitement par radio-chimiothérapie concomitante d’emblée dans un essai randomisé [9].
Caractéristiques épidémiologiques Les cancers de la sphère ORL ne sont pas des cancers classant pour le stade sida (syndrome d’immunodéficience acquise). Il s’agit de la troisième cause de cancer chez les patients infectés par le VIH, après le sarcome de Kaposi et les lymphomes non Hodgkiniens [10-12]. Dans une étude, l’incidence des cancers de la sphère ORL (cavité buccale et pharynx) était plus élevée chez les patients infectés par le VIH que dans la population générale avec un SIR (standardized incidence ratio) de 4,1 (IC95 = 2,1-7,4) et cela quel que soit le sexe. Il n’a pas été observé dans cette étude de corrélation entre la survenue d’un cancer de la sphère ORL et le taux de CD4 des patients. La prise d’un traitement antirétroviral n’était pas associée à une modification de l’incidence de ces cancers [1]. D’autres études issues de registres de données ont également observé un taux plus élevé de cancers de la sphère ORL chez les patients séropositifs pour le VIH avec une incidence 1,5 à 4 fois plus importante par rapport à la population générale [13-16]. La consommation d’alcool et de tabac ainsi que l’infection par l’HPV sont des facteurs de risque connus de cancers de la sphère ORL [17, 18]. Ces facteurs de risque sont souvent retrouvés chez les patients séropositifs pour le VIH atteints d’un cancer de la sphère ORL. Dans la cohorte de Clifford et al., tous les patients ayant développé ce type de cancer étaient fumeurs [1]. Plusieurs études ont rapporté une proportion plus importante de grands consommateurs d’alcool dans la popu-
lation de patients séropositifs pour le VIH par rapport à la population générale [13, 19]. La prévalence de l’infection à HPV semble également plus élevée chez les patients infectés par le VIH (2-6 %) que chez les patients non infectés (1,3 %) [20]. Il est à noter que si dans la population générale, les carcinomes épidermoïdes de la sphère ORL liés à l’HPV sont de meilleur pronostic malgré des stades plus avancés au diagnostic [21, 22], la valeur pronostique du statut HPV dans la population des patients séropositifs pour le VIH reste à déterminer.
Localisations anatomiques et caractéristiques histologiques Les patients séropositifs pour le VIH atteints d’un cancer de la sphère ORL ne semblent pas avoir une répartition différente de leur localisation tumorale par rapport à la population générale. Dans une étude rétrospective, McLemore et al. ont décrit les sites anatomiques les plus fréquemment atteints chez les patients séropositifs pour le VIH, ces sites étaient le larynx dans 65 % des cas, l’oropharynx dans 22,5 %, la cavité buccale dans 10 % et les fosses nasales dans 2,5 % des cas [12]. La plupart des cancers étaient des carcinomes épidermoïdes kératinisants dans 87,5 % des cas. Les autres types histologiques étaient des carcinomes épidermoïdes basaloïdes (10 %) et des carcinomes verruqueux (2,5 %). Ces données portent cependant sur un faible effectif de 40 patients [12].
Efficacité des traitements (tableau 1) Dans une étude de cohorte rétrospective portant sur 12 patients séropositifs pour le VIH, traités par radiothérapie ou radio-chimiothérapie concomitante pour un cancer de la sphère ORL, la survie globale et le contrôle locorégional de la maladie, après un suivi médian de 33 mois,
Tableau 1. Survie des patients infectés par le VIH et atteints de cancer de la sphère ORL. Localisations cancers
Stade
Survie
Sanfilippo et al., 2010
Nombre de patients 13
Oropharynx : 6 Larynx : 3 Langue : 1 Autres : 3
À 22 mois : Survie : 83 % (10) Survie sans récidive : 66 % (8)
Klein et al., 2011
12
Larynx/hypopharynx : 4 Nasopharynx : 3 Amygdale : 4 Langue : 2 Autre : 1
I:1 II : 1 III : 3 IV : 6 Récidive : 1 I:2 II : 2 III : 2 IV : 6
Worm et al., 2013
880
Poumon : 140 (15,9 %) Hodgkin : 112 (12,7 %) Anus : 79 (9 %) ORL : 71 (8,1 %) Foie : 59 (6,7 %) Prostate : 57 (6,5 %)
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Non renseigné
À 3 ans : Survie globale : 78 % (9) À 5 ans : Survie globale : 40 % (4) À 1 an : survie globale : 28,2 % À 3 ans : 42 %
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Tableau 2. Toxicité de la radiothérapie chez les patients atteints du VIH, résultats des différentes études.
Kao et al., 1999 Sanfilippo et al., 2010
Nombre de patients 8 13
Traitement antirétroviral 0% Non renseigné
Klein et al., 2011
12
75 %
Mourad et al., 2013
71
70 %
Complications aiguës du traitement Non renseigné Mucite Gr 1, 2, 3 : 0 %, 24 %, 48 % Dermatite Gr 1, 2, 3, 4 : 16 %, 16 %, 32 %, 8 % Mucite Gr 3 : 42 % Dermatite Gr 3 : 33 % Toxicités globales Gr 3 : 58 % Xérostomie Gr 1-3 : 100 % Dysgueusie Gr 1-3 : 100 % Mucite Gr 1, 2, 3 : 41 %, 42 %, 17 % Dysphagie Gr 1, 2, 3 : 31 %, 52 %, 17 % Dermatite Gr < 2, 3 : 76 %, 24 %
étaient de 78 et 92 % à trois ans respectivement [23]. Il n’y a pas à notre connaissance d’étude comparant l’efficacité et la tolérance des traitements pour un cancer de la sphère ORL entre une population séropositive pour le VIH et une population non infectée. Par comparaison, les données du SEER (Surveillance, Epidemiology, and End Results) ont montré une amélioration de la survie globale, qui était dans le début des années 2000 de l’ordre de 65 % à cinq ans, chez les patients traités pour un cancer de la sphère ORL dans la population générale aux États-Unis [24].
Tolérance des traitements (tableau 2) Le traitement des patients séropositifs pour le VIH est particulièrement difficile étant donnée la survenue plus fréquente de toxicités après radiothérapie [25, 26]. Comme dans la population générale, la radio-chimiothérapie concomitante est associée à la survenu plus fréquente de toxicité aiguë sévère par rapport à la radiothérapie exclusive, avec respectivement 43 % versus 34 % de mucites de grade ≥ 3. Il a été rapporté jusqu’à 9 % de décès toxiques chez les patients séropositifs pour le VIH traités par radio-chimiothérapie concomitante [27]. Dans cette étude, il n’a pas été décrit de différence de tolérance du traitement chez les patients traités par antirétroviraux par rapport à ceux non traités. Ces données sont confirmées par d’autres séries rétrospectives [23, 28]. Les toxicités aiguës rapportées dans ces études sont principalement des mucites et des radiodermites. Il n’a pas été observé de toxicité hématologique sévère. Les reports de traitements étaient peu importants dans chacune de ces études, et ne dépassaient pas les dix jours. Une étude a également décrit un taux plus important de toxicité tardive sévère chez les patients séropositifs pour le VIH avec 40,5 % de toxicités de grade ≥ 3, taux bien plus élevé que dans la population générale [26]. Il est à noter que toutes ces données reposent cependant sur de rares séries rétrospectives comportant un nombre limité de malades. Aucune de ces études ne recommande la modifica-
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Toxicités tardives Non renseigné À 2 ans : Dysphagie Gr 1, 2, 3, 4 : 16 %, 0 %, 8 %, 0 % À 3 ans : Dysphagie : 17 % À 4 ans : Dysphagie Gr 1, 2, 3, 4 : 46 %, 28 %, 15 %, 11 % Xérostomie Gr 1, 2, 3 : 44 %, 33 %, 23 % Dysphonie Gr 1 : 10 %
tion du schéma thérapeutique du fait de la séropositivité au VIH des patients. À notre connaissance, il n’a pas été décrit de toxicité plus importante chez les patients traités par antirétroviraux bien qu’il puisse exister une radiosensibilisation potentielle liée à ces traitements. En effet, il a été observé que les inhibiteurs des protéases peuvent induire une radiosensibilisation des cellules tumorales via l’inhibition de la voie de signalisation Akt/Pi3K [29, 30]. Certains auteurs ont même suggéré que les antirétroviraux myélosuppresseurs tels que la zidovudine ne soient pas administrés de fac¸on concomitante à la radiothérapie surtout en cas de volumes d’irradiation importants incluant de la moelle osseuse [30]. L’adaptation des traitements antirétroviraux doit cependant se faire au cas par cas au cours d’une consultation dédiée avec le médecin infectiologue. Il est recommandé la mise en route systématique d’un traitement antirétroviral chez les patients infectés par le VIH qui sont amenés à recevoir un traitement antinéoplasique [31]. En cours de traitement, il a été observé une tendance à la diminution du taux de lymphocytes CD4, ce d’autant plus que les patients sont traités par radio-chimiothérapie concomitante. Parallèlement, il a été observé une augmentation de la charge virale. Ces phénomènes restent malgré tout d’ampleur modérée et n’ont pas de traduction clinique [23, 26]. Il n’a pas été montré que cette diminution du nombre de lymphocytes CD4 augmentait le risque d’infections opportunistes [32-34].
Conclusion Du fait de l’augmentation de l’incidence des cancers de la sphère ORL chez les patients séropositifs pour le VIH, il est nécessaire de réaliser, dans cette population à risque, une surveillance attentive au niveau ORL, afin de dépister d’éventuelles lésions à un stade précoce. Le traitement des cancers de la sphère ORL dans la population séropositive pour le VIH n’est pas différent de celui de la population généBull Cancer vol. 101 • N◦ 11 • novembre 2014
Cancers de la sphère ORL chez les patients séropositifs pour le virus de l’immunodéficience humaine rale, mais nécessite une surveillance rapprochée en cours de traitement de la part de l’oncologue-radiothérapeute, compte-tenu de la survenue potentielle d’effets secondaires sévères pouvant entraîner une interruption délétère pour le contrôle tumoral. La prise en charge thérapeutique de la maladie néoplasique nécessite une collaboration étroite entre l’oncologue et l’infectiologue afin d’adapter si besoin le traitement antirétroviral. Liens d’intérêts : les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt en rapport avec cet article.
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