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RMR-920; No. of Pages 28

Revue des Maladies Respiratoires (2014) xxx, xxx—xxx

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ScienceDirect www.sciencedirect.com

REVUE GÉNÉRALE

Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme Influence of tobacco smoking on the risk of developing asthma M. Underner a,∗, J. Perriot b, G. Peiffer c, J.-C. Meurice a a

Unité de tabacologie, service de pneumologie, centre de lutte antituberculeuse (CLAT 86), CHU de Poitiers, 86000 Poitiers, France b Dispensaire Émile-Roux, centre de lutte antituberculeuse (CLAT 63), 63100 Clermont-Ferrand, France c Service de pneumologie, CHR Metz-Thionville, 57038 Metz, France Rec ¸u le 1er mars 2014 ; accepté le 25 juillet 2014

MOTS CLÉS Tabagisme ; Tabagisme passif ; Asthme ; Sifflements thoraciques ; Incidence

Résumé L’objectif de cette revue générale est d’étudier l’influence du tabagisme actif et passif sur le développement de l’asthme chez l’enfant et l’adulte. Le tabagisme passif pendant et après la grossesse favorise l’apparition d’asthme et de sifflements thoraciques chez l’enfant. En particulier, le tabagisme pendant la grossesse est associé à la survenue de sifflements thoraciques avant l’âge de 4 ans. En revanche, les résultats des études portant sur la relation entre le tabagisme parental dans la période post-natale et l’apparition d’asthme ou de sifflements thoraciques chez l’enfant sont discordants. Enfin, l’exposition au tabagisme passif pendant l’enfance favorise la survenue d’asthme à l’âge adulte. Chez l’adulte et l’adolescent, le tabagisme actif est un facteur favorisant la survenue de l’asthme. Par ailleurs, les sujets adultes non-fumeurs et sans antécédent asthmatique, exposés au tabagisme environnemental, encourent eux-mêmes un risque d’asthme. Les mécanismes physiopathologiques par lesquels la fumée de tabac est à l’origine d’asthme sont encore mal connus. L’arrêt du tabagisme est un élément indispensable dans la prise en charge de l’asthmatique fumeur, facilitant le contrôle de sa maladie. © 2014 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

∗ Auteur correspondant. Unité de tabacologie, service de pneumologie, centre de lutte antituberculeuse (CLAT 86), CHU La Milétrie, pavillon René-Beauchant, BP 577, 86021 Poitiers cedex, France. Adresse e-mail : [email protected] (M. Underner).

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014 0761-8425/© 2014 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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M. Underner et al.

KEYWORDS Smoking; Passive smoking; Asthma; Wheezing; Incidence

Summary The aim of this general review is to investigate the influence of active and passive smoking on the development of asthma in children and adults. Passive smoking during and after pregnancy facilitates the onset of childhood asthma and wheezing. In particular, smoking during pregnancy is associated with the occurrence of wheezing prior to the age of 4 years. In contrast, the results of studies on the relationship between parental smoking in the post-natal period and the onset of asthma or wheezing are discordant. Exposure to passive smoking during childhood facilitates the occurrence of asthma in adulthood. In adults and adolescents, active smoking appears to be a factor favoring the development of asthma. On the other hand, non-smoking adult subjects without history of asthma exposed to passive smoking have a risk of asthma. The pathophysiological mechanisms by which tobacco smoke is the cause of asthma are still poorly known. Smoking cessation is an essential component in the management of asthmatic subjects who smoke, facilitating the control of the disease. © 2014 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction L’asthme et le tabagisme sont deux problèmes majeurs de santé publique au niveau mondial. L’asthme est une cause majeure de morbidité et de mortalité. Dans l’étude European Community Respiratory Health Survey (ECRHS), concernant 23 pays, sa prévalence chez l’adulte variait de 1,3 à 9,7 %. Les taux les plus élevés étaient retrouvés dans les pays anglo-saxons (Nouvelle-Zélande, Australie, États-Unis et Angleterre). En France, elle était de 4 %. Chez les enfants âgés de 6 à 14 ans, l’étude ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood), réalisée dans 55 pays, a également identifié les taux de prévalence les plus élevés dans les pays anglo-saxons (Angleterre, Australie, NouvelleZélande et Irlande). En France, la prévalence de l’asthme était de 12,6 % [1]. Le tabagisme est la principale cause de morts évitables ; chaque année sa consommation est à l’origine de 6 millions de décès prématurés dans le monde [2]. Si la relation entre le tabagisme et l’augmentation du risque de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est bien établie, le rôle du tabagisme dans le développement de l’asthme a été moins étudié et reste controversé [3]. Le but de cette revue générale est d’étudier l’influence du tabagisme actif et passif sur le développement de l’asthme chez l’enfant et l’adulte. Il faut toutefois insister sur la différence importante qui existe entre l’exposition au tabagisme des voies respiratoires des enfants qui n’ont pas encore fumé (tabagisme environnemental exclusif) et l’exposition au tabagisme des adultes, parmi lesquels il y a des nonfumeurs exposés eux aussi à un tabagisme passif et des fumeurs dont les voies respiratoires sont avant tout exposées à la fumée des cigarettes qu’ils inhalent, même s’ils peuvent être exposés de surcroît à un tabagisme passif dans leur vie personnelle ou professionnelle.

Méthode Une recherche sur Medline a été réalisée sur la période 1980—2013, avec les limites Title/Abstract. Les langues retenues étaient l’anglais et le franc ¸ais. Les mots-clés utilisés étaient :

• pour l’asthme : asthma ou wheeze ou wheezing associé à development ou incidence ou onset ; • pour le tabac : smoking ou tobacco use ou passive smoking ou environmental tobacco smoke. L’extraction des données a permis d’identifier 5275 citations (après élimination des doublons). Trois cent quatre-vingt-quatre publications ont été retenues après une première sélection à l’aide d’une grille de recueil (M.U. a réalisé cette grille) par deux lecteurs (M.U. et J.P.), basée sur le titre, les mots-clés et la lecture de l’abstract. La sélection finale basée sur une double lecture (M.U. et J.P.) des articles entiers a retenu 89 publications (Fig. 1).

Physiopathologie Études chez l’animal Dans le travail de Sekhon et al. [4], des singes rhésus recevaient de la nicotine par voie sous-cutanée au cours de la gestation. La nicotine augmentait de fac ¸on significative l’expression de la sous-unité ␣7 du récepteur cholinergique nicotinique (␣7 nAChR) au niveau du poumon fœtal ainsi que sa capacité de liaison à la nicotine. La sous-unité ␣7 est présente dans le tissu pulmonaire en développement, notamment au niveau des cellules épithéliales des voies aériennes mais aussi des cellules de la paroi vasculaire, des cellules alvéolaires de type II, des macrophages alvéolaires et des cellules neuroendocrines pulmonaires. Une hypoplasie pulmonaire était notée, avec diminution de la surface alvéolaire ainsi qu’une augmentation de la quantité de collagène entourant les grosses voies aériennes et les vaisseaux sanguins. Chez la rate, Maritz et Dennis [5] ont montré que l’administration sous-cutanée de nicotine pendant toute la durée de la gestation provoquait une diminution de la surface alvéolaire et du nombre de capillaires pulmonaires chez les jeunes rats. Une autre étude [6] a mis en évidence que l’administration sous-cutanée de nicotine à des singes rhésus pendant la gestation s’accompagnait d’une diminution du volume expiratoire maximal en 0,2 secondes (VEM [0,2] ; p = 0,04), ainsi qu’une diminution du poids (p = 0,02) et du volume (p = 0,001) des poumons.

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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Tabagisme et développement de l’asthme

Figure 1.

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Diagramme de sélection des articles.

Études chez l’homme Effets de la fumée de tabac sur la fonction respiratoire Effets aigus La fumée de tabac provoque une diminution immédiate du VEMS, avec relation dose-réponse [7], et une diminution rapide de la conductance spécifique des voies aériennes [8].

Effets chroniques Skorge et al. [9] ont montré que l’exposition au tabagisme maternel in utero provoquait une augmentation du taux d’HbCO fœtal, avec hypoxie fœtale. L’exposition au tabagisme passif après la naissance s’accompagne de l’inhalation des composants du courant secondaire de la fumée de tabac qui se déposent au niveau des voies aériennes immatures, plus sensibles. Les effets du tabagisme maternel sont plus marqués chez les sujets non atopiques. Les mécanismes expliquant le développement ultérieur de l’asthme impliqueraient une lente progression des altérations pulmonaires jusqu’à l’apparition d’une expression clinique détectable et/ou l’induction d’une vulnérabilité des voies aériennes à une exposition ultérieure à des irritants ou des allergènes. Les substances irritantes de la fumée de tabac entraînent une hyperréactivité bronchique (HRB) [10—12]. Gilliland

et al. [13] ont montré que le tabagisme actif provoquait une HRB chez les enfants et les adultes non asthmatiques. Dans l’étude de Sunyer et al. [14], les fumeurs avaient une HRB plus importante que les non-fumeurs, mais cette différence n’était significative que chez les sujets non atopiques. Le travail de Chinn et al. [15], réalisé chez 3993 sujets suivis pendant plus de 8 ans, a mis en évidence que, comparativement aux sujets n’ayant jamais fumé, ceux qui poursuivaient ou reprenaient leur tabagisme avaient une augmentation significative de l’HRB à la métacholine, sans que soit notée de différence significative entre non-fumeurs et ex-fumeurs.

Mécanismes inflammatoires Les irritants de la fumée de tabac induisent une réaction inflammatoire chronique des voies aériennes [11—13] avec augmentation de la perméabilité de l’épithélium bronchique et passage accru des allergènes et des cellules inflammatoires vers la muqueuse bronchique, favorisant ainsi une inflammation d’origine allergique [11]. Dans l’étude de Jones et al. [16], la perméabilité de l’épithélium était évaluée en mesurant la clairance du diéthylène triamine penta-acétique marqué au technétium-99m (99m Tc-DTPA). Il existait une relation dose-réponse entre les concentrations d’HbCO dans le sang veineux, reflet de l’intensité de

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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l’intoxication tabagique, et l’augmentation de la perméabilité de l’épithélium bronchique. Celle-ci se normalisait 24 heures après l’arrêt du tabac. Le tabagisme est à l’origine d’une inflammation chronique des voies aériennes avec prédominance des polynucléaires neutrophiles [17,18]. Les asthmatiques fumeurs sont moins sensibles à la corticothérapie inhalée ou orale que les asthmatiques non-fumeurs chez lesquels les polynucléaires éosinophiles sont prédominants [19—21]. Par ailleurs, l’HRB associée à l’inflammation des voies aériennes augmente le risque d’asthme [22].

Mécanismes immunologiques Les hydrocarbures aromatiques polycycliques de la fumée de tabac (anthracène, pyrène, phénanthrène, fluoranthène, etc.) sont à l’origine d’une réponse immunitaire allergique aux immunoglobulines E (IgE) qui aggrave l’inflammation bronchique induite par l’inhalation de fumée [22]. L’augmentation des IgE totales chez les fumeurs actifs a été mise en évidence, qu’il existe ou non une positivité des tests cutanés allergologiques [23]. Chez les asthmatiques, le taux des IgE totales est plus élevé chez les fumeurs actuels, comparativement à ceux qui n’ont jamais été des fumeurs actifs [24]. Le tabagisme passif peut également entraîner une augmentation des IgE totales [25]. Inversement, une diminution des IgE totales au cours du temps est constatée chez les ex-fumeurs. Les mécanismes de cette augmentation des IgE chez les fumeurs restent mal connus [23]. Les endotoxines présentes dans la fumée de tabac pourraient participer à cette augmentation des IgE totales [26,27]. Le tabagisme est à l’origine d’une réponse immunitaire allergique de type Th2 [28] mais aussi d’une réponse inflammatoire de type Th1 [17,29]. Cette double réponse Th1 et Th2 favoriserait le développement d’asthmes sévères [30]. Nouri-Shirazi et Guinet [31] ont étudié le rôle des cellules dendritiques (CD) qui jouent un rôle clé dans l’initiation de la réponse immunitaire. Les lymphocytes T helper naïfs (Th) peuvent engendrer différents types de réponses immunitaires (Th1 et/ou Th2) selon les taux d’interleukine-12 (IL-12) produits par les CD. La nicotine perturbe la différenciation et les propriétés fonctionnelles des CD. Des CD humaines ont été cultivées en présence de cytokines (GMCSF, IL-4), avec ou sans nicotine. Au cours de leur phase de maturation, les CD cultivées en présence de nicotine dévoilent un déficit de la réponse Th1 avec chute de production d’IL-12. Un apport d’IL-12 restaure la réponse Th1, avec production d’interféron gamma (INF␥). La réponse Th2 (facteur important de la pathogénie de l’asthme allergique) est, pour sa part, augmentée. Ces résultats pourraient expliquer tout à la fois l’augmentation de l’incidence des infections respiratoires (diminution de la réponse Th1) et la sévérité des symptômes de l’asthme (augmentation de la réponse Th2) constatée chez les asthmatiques fumeurs.

Facteurs génétiques Le locus 21 du chromosome 17q régule l’expression d’un gène voisin, le gène ORMLD3 (orosomucoid like 3), codant une protéine transmembranaire qui joue un rôle important dans la survenue des infections respiratoires virales. Il existe également un lien entre certains allèles de ce locus et l’expression d’un autre gène voisin, le gène GSDML (gasdermin B), codant des protéines impliquées dans la

croissance et la différentiation des cellules épithéliales [32]. Bouzigon et al. [32] se sont intéressés à l’association entre l’âge de début de l’asthme et l’exposition au tabagisme environnemental. Ils ont identifié une association positive entre les allèles rs8069176, rs2305480 et rs479500 et un début précoce de l’asthme (avant l’âge de 4 ans), mais uniquement chez les sujets exposés précocement dans l’enfance au tabagisme passif (p < 0,001). Van der Valk et al. [33], dans une étude prospective menée chez 4461 enfants, ont montré que la présence de l’allèle rs2305480 sur le chromosome 17q augmente le risque d’asthme à début précoce (au cours de 4 premières années de vie) chez des enfants exposés au tabagisme passif in utero et à l’âge de 2 ans. L’étude de Flory et al. [34] a mis en évidence, chez des sujets américains de race blanche dont les ancêtres étaient originaires d’Europe du Nord-Est, une association positive entre certains allèles des locus 12—21 du chromosome 17q et un asthme à début précoce. L’association était plus forte encore en cas d’exposition précoce au tabagisme passif. En revanche, aucune association n’était retrouvée chez les sujets afro-américains. La glutathione S-transférase M1 (GSTM1) est une enzyme intervenant dans la détoxification de certaines substances de la fumée de tabac, notamment les radicaux libres de l’oxygène, limitant ainsi le stress oxydatif. Le génotype de la GSTM1 joue un rôle dans la survenue des sifflements thoraciques et de l’asthme chez l’enfant exposé au tabagisme passif. Les sujets ayant le génotype GSTM1 nul (GSTM1 [—]) sont homozygotes. Ce génotype nul est associé à une augmentation des lésions de l’ADN chez les fumeurs. L’étude de Gilliland et al. [35] a concerné 2950 enfants âgés de 8 à 14 ans. Chez ceux d’entre eux qui avaient été exposés au tabagisme maternel in utero, le génotype GSTM1 nul était associé à une augmentation de la prévalence de l’asthme à début précoce (OR = 1,6 ; IC 95 % : 1,0—2,5), avec symptômes actuels (OR = 1,7 ; IC 95 % : 1,1—2,8) de l’asthme persistant (OR = 1,6 ; IC 95 % : 1,1—2,4), des sifflements thoraciques persistants (OR = 2,2 ; IC 95 % : 1,3—4,0), de l’asthme avec traitement médicamenteux en cours (OR = 1,8 ; IC 95 % : 1,1—2,5) et de l’asthme ayant nécessité une visite aux urgences au cours des 12 derniers mois (OR = 3,7 ; IC 95 % : 1,9—7,3). En revanche, cette association n’était pas retrouvée chez les enfants ayant le génotype GSTM1 [+]. Chez les enfants uniquement exposés au tabagisme passif postnatal, il n’existait pas d’association entre génotype GSTM1 nul et l’augmentation de la prévalence de l’asthme ou des sifflements thoraciques. Une étude chinoise [36] a porté sur le polymorphisme du gène du récepteur bêta-2-adrénergique au niveau du codon 16 (arginine/glycine) du chromosome 5q. Comparativement aux sujets non-fumeurs ayant le polymorphisme Gly-16/Gly-16, le groupe des fumeurs actuels et des exfumeurs ayant le polymorphisme Arg-16/Arg-16 avait un risque augmenté d’asthme (OR = 7,81 ; IC 95 % : 2,07—29,5 ; p = 0,002). Une relation dose-réponse avec le nombre de PA était notée. En revanche, chez les sujets n’ayant jamais fumé et présentant le polymorphisme Arg-16/Arg-16, il n’y avait pas d’augmentation du risque d’asthme (OR = 1,42 ; IC 95 % : 0,63—3,20) ; p = 0,393. Dans le groupe des fumeurs actuels et des ex-fumeurs, les sujets qui présentaient le polymorphisme Arg-16/Arg-16 avaient une augmentation du

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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Tabagisme et développement de l’asthme risque d’asthme (OR = 4,97 ; IC 95 % : 1,02—24,17 ; p = 0,047), comparativement à ceux qui avaient le polymorphisme Gly16/Gly-16.

Facteurs épigénétiques L’épigénétique est l’étude des changements héréditaires dans la fonction des gènes en l’absence de toute modification de la séquence nucléotidique de la molécule d’ADN. Les facteurs épigénétiques peuvent expliquer les liens entre un génotype donné, caractérisé par la séquence d’ADN, et la multiplicité des phénotypes individuels ainsi que l’influence des facteurs environnementaux (tabagisme, pollution, etc.) sur la genèse des maladies multigéniques, comme l’asthme. L’épigénétique fait intervenir plusieurs mécanismes biomoléculaires : la méthylation de l’ADN, les modifications post-traductionnelles des protéines histones, les modifications des micro-ARN et les altérations de la chromatine [37,38]. Les modifications épigénétiques sont à l’origine de l’apparition et/ou des variations (aggravation ou amélioration) de l’asthme [38,39]. Le tabagisme maternel pré-natal est associé à des modifications de la méthylation de l’ADN [40,41]. Les études in vitro montrent que des modifications de la méthylation de l’ADN des gènes responsables de la différenciation des cellules T helper peuvent favoriser l’apparition du phénotype Th2 associé à l’atopie [42—44]. • La fumée de tabac provoque une hyperréactivité bronchique et une inflammation d’origine allergique. • Le tabagisme est à l’origine d’une inflammation bronchique avec prédominance des polynucléaires neutrophiles. Une diminution de la sensibilité à la corticothérapie inhalée ou orale est observée chez les asthmatiques fumeurs. • Une augmentation des IgE totales chez les fumeurs actifs a été démontrée. • Le tabagisme entraîne une réponse immunitaire allergique de type Th2 et une réponse inflammatoire de type Th1. Cette double réponse Th1 et Th2 favoriserait le développement d’asthmes sévères. • Des facteurs génétiques au niveau des chromosomes 17q et 5q semblent jouer un rôle dans le développement de l’asthme chez les fumeurs. • Des facteurs épigénétiques jouent un rôle dans le développement de l’asthme chez les fumeurs, notamment en modifiant la méthylation de l’ADN.

Études épidémiologiques Les enquêtes épidémiologiques analysées sont de trois types : transversales, cas-témoins ou longitudinales. Les études transversales décrivent une population à un moment donné. Les études cas-témoins sont analytiques, comparant un groupe de sujets ayant une pathologie à un groupe témoin indemne de cette pathologie. Enfin, les études longitudinales (prospectives ou rétrospectives) décrivent une population à plusieurs moments au cours de la période de suivi.

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Études chez les enfants Le tabagisme maternel pendant la grossesse et après la naissance a des conséquences néfastes sur le risque de sifflements thoraciques et d’asthme chez l’enfant.

Tabagisme parental pendant la grossesse Asthme L’étude transversale de Tsai et al. [45], menée à Taïwan chez 5019 enfants âgés de 12 à 14 ans, notait aussi une association positive entre tabagisme maternel pendant la grossesse et asthme actuel (OR = 2,06 ; IC 95 % : 1,14—3,70). Cette association était encore plus marquée pour les asthmes ayant nécessité une visite aux urgences ou une hospitalisation au cours des 12 derniers mois (OR = 4,33 ; IC 95 % : 2,03—9,24). L’étude transversale de Gilliland et al. [46], réalisée en Californie chez 5762 enfants d’âge scolaire, a montré une association positive entre tabagisme maternel au cours de la grossesse et asthme (OR = 1,8 ; IC 95 % : 1,1—2,9). L’étude cas-témoins de Ehrlich et al. [47] a été réalisée en Afrique du Sud chez 662 enfants âgés de 7 à 9 ans. Dans cette étude, 44 % des femmes fumaient pendant leur grossesse. Une association positive entre asthme et tabagisme maternel pendant la grossesse était notée (OR = 1,87 ; IC 95 % : 1,25—2,81). Une autre étude cas-témoins [31], menée en Californie chez 908 enfants âgés de 8 à 18 ans participant à la Early Asthma Risk Factor Study (EARS), retrouvait également une association positive entre le tabagisme maternel au cours de la grossesse et la survenue d’un asthme apparu au cours des cinq premières années de vie (OR = 1,5 ; IC 95 % : 1,0—2,3). Une étude prospective suédoise [49] a porté sur 4089 nouveau-nés. Au cours des deux premières années de vie, l’exposition au tabagisme maternel pendant la grossesse était associée positivement à une augmentation de l’incidence de l’asthme (OR = 2,1 ; IC 95 % : 1,2—3,7), comparativement au fait de ne pas y avoir été soumis. Enfin, une étude prospective canadienne [50] a concerné 545 enfants ayant des antécédents familiaux d’asthme ou d’allergie, suivis de la naissance jusqu’à l’âge de 7 ans. Le tabagisme maternel au cours du troisième trimestre de la grossesse n’était pas associé à une augmentation du risque d’asthme à l’âge de 7 ans (OR = 0,5 ; IC 95 % : 0,1—1,6). Parmi ces six études, cinq d’entre elles retrouvent donc une association positive entre tabagisme maternel au cours de la grossesse et asthme.

Sifflements thoraciques L’étude transversale de Gilliland et al. [46] a noté une association positive entre tabagisme maternel au cours de la grossesse et sifflements thoraciques (OR = 1,8 ; IC 95 % : 1,2—2,6). Une étude rétrospective italienne [51] a concerné 16 333 enfants âgés de 6 à 7 ans. Il existait une association positive entre tabagisme maternel pendant la grossesse et sifflements précoces transitoires (lors des deux premières années de vie : OR = 1,33 ; IC 95 % : 1,13—1,57), sifflements persistants (jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans : OR = 1,77 ; IC 95 % : 1,43—2,19) et sifflements à début tardif (apparus à l’âge de 6 ou 7 ans : OR = 1,22 ; IC 95 % : 1,00—1,49), comparativement aux enfants dont la mère n’avait pas fumé pendant la grossesse et n’ayant jamais eu de sifflements thoraciques

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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M. Underner et al.

pendant toute la durée de l’étude. Une relation doseréponse pour la consommation quotidienne de cigarettes par la mère pendant la grossesse était notée. L’étude rétrospective de Dezateux et al. [52], réalisée au Royaume-Uni, a porté sur 101 enfants suivis de la naissance jusqu’à l’âge de 1 an. Il était constaté une association positive entre tabagisme maternel pendant la grossesse et sifflements thoraciques au cours de la première année de vie (OR = 4,9 ; IC 95 % : 1,6—15,0 ; p = 0,005). L’étude prospective de Stein et al. [53], réalisée en Arizona, a concerné 1051 enfants, suivis de la naissance jusqu’à l’âge de 11 ans, participant à la Tucson Children’s Respiratory Study. Une association positive entre le tabagisme maternel pendant la grossesse et le risque de sifflements thoraciques au cours des 12 derniers mois a été retrouvée (OR = 2,3 ; IC 95 % : 1,4—3,8 ; p < 0,001). Toutefois, l’augmentation du risque n’était significative que lors des évaluations à l’âge de 1 an (OR = 2,4 ; IC 95 % : 1,5—3,8) et de 2 ans (OR = 1,7 ; IC 95 % : 1,1—2,6), mais ne l’était plus après l’âge de 2 ans. Une étude prospective américaine [54] a concerné 499 enfants ayant au moins un parent asthmatique ou allergique. Le tabagisme maternel pendant la grossesse était un facteur prédictif indépendant d’épisodes récurrents de sifflements thoraciques au cours de la première année de vie (RR = 1,83 ; IC 95 % : 1,12—3,00). L’étude prospective britannique de Lux et al. [55] a été menée chez 8561 enfants participant à l’étude ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Pregnancy and Childhood). Il existait une association positive entre le tabagisme maternel au cours du troisième trimestre de la grossesse et l’augmentation du risque de sifflements thoraciques entre l’âge de 18 et 30 mois (OR = 1,19 ; IC 95 % : 1,02—1,39). La fraction de sifflements thoraciques attribuables au tabagisme était de 2,4 %. Dans l’étude prospective suédoise de Lannerö et al. [49], l’exposition au tabagisme maternel pendant la grossesse était associée positivement aux épisodes récurrents de sifflements thoraciques survenant au cours des deux premières années de vie (OR = 2,2 ; IC 95 % : 1,3—3,6). En Norvège, Haberg et al. [56] ont réalisé une étude prospective dans le cadre de la Norwegian Mother and Child Cohort chez 22 390 enfants suivis depuis la naissance jusqu’à l’âge de 18 mois. Une association positive entre l’augmentation de l’incidence des sifflements thoraciques entre l’âge de 6 et 18 mois et le tabagisme maternel pendant la grossesse (avec un père non-fumeur) était notée (OR = 1,20 ; IC 95 % : 1,07—1,35). Il n’était pas identifié d’association positive pour le tabagisme paternel (mère non fumeuse : OR = 0,93 ; IC 95 % : 0,85—1,02). L’étude prospective de Duijts et al. [57], réalisée aux Pays-Bas, a porté sur le risque de sifflements thoraciques entre l’âge de 1 et 4 ans chez 4574 enfants exposés in utero au tabagisme des parents. Le tabagisme maternel pendant toute la durée de la grossesse était associé à une augmentation du risque de sifflements thoraciques à l’âge de 1 an (OR = 1,64 ; IC 95 % : 1,12—2,40), 2 ans (OR = 1,64 ; IC 95 % : 1,01—2,64) et 3 ans (OR = 2,19 ; IC 95 % : 1,24—3,86), mais pas à l’âge de 4 ans (OR = 1,28 ; IC 95 % : 0,67—2,44). En revanche, lorsque la mère avait fumé uniquement au cours du premier trimestre de la grossesse, aucune augmentation de ce risque n’était notée. Enfin, le seul tabagisme paternel

(mère non fumeuse pendant la grossesse) n’était pas associé à une augmentation du risque de sifflements thoraciques. Dans l’étude prospective canadienne de Carlsten et al. [50], le tabagisme maternel au cours du troisième trimestre de la grossesse était associé positivement à une augmentation du risque de sifflements thoraciques récurrents (au moins trois épisodes au cours des 12 derniers mois) à l’âge de 2 ans (OR = 3,5 ; IC 95 % : 1,2—10,7 ; p = 0,025). Ainsi, ces 10 études retrouvent toutes une association positive entre tabagisme maternel au cours de la grossesse et sifflements thoraciques. Le Tableau 1 résume les résultats des principales études sur l’influence du tabagisme maternel in utero sur le risque d’asthme et de sifflements thoraciques chez l’enfant.

Tabagisme parental après la naissance Asthme L’étude transversale de Tsai et al. [45] a, pour sa part, mis en évidence une association positive entre exposition post-natale au tabagisme au domicile et asthme actuel (OR = 1,39 ; IC 95 % : 1,00—1,93). Cet effet était plus marqué s’il y avait au moins trois fumeurs au domicile (OR = 2,28 ; IC 95 % : 1,30—4,01) et si le nombre quotidien de cigarettes fumées par l’ensemble des personnes vivant au domicile était supérieur à 10 (OR = 2,02 ; IC 95 % : 1,27—3,24). La relation était d’autant plus marquée que les asthmes avaient nécessité un passage aux urgences ou une hospitalisation au cours des 12 derniers mois, avec un OR de 3,16 (IC 95 % : 1,29—7,77) en cas de tabagisme maternel isolé et de 4,30 (IC 95 % : 1,57—11,80) si les deux parents fumaient. Cependant, aucune association n’était notée en cas de simple tabagisme paternel. Le tabagisme au domicile des deux parents n’était associé qu’à la survenue d’un asthme à début précoce, avant l’âge de 5 ans (OR = 2,01 ; IC 95 % : 1,00—4,02), mais pas après cet âge. La présence d’au moins trois adultes fumeurs au domicile était également associée à un asthme à début précoce (OR = 2,80 ; IC 95 % : 1,27—6,17). Dans l’étude cas-témoins de Ehrlich et al. [47], une association positive entre asthme et tabagisme passif postnatal était retrouvée (OR = 1,15 ; IC 95 % : 1,01—1,30). Il existait une corrélation entre le taux de cotinine urinaire (principal métabolite de la nicotine) et le nombre de fumeurs au domicile (coefficient de corrélation de Spearman : r = 0,57 ; p = 0,0001) et une relation dose-réponse entre asthme et taux de cotinine urinaire (p = 0,02). Plusieurs études, une étude cas-témoin [48] et quatre études prospectives [13,42,49,50], n’ont toutefois pas retrouvé d’association positive entre exposition au tabagisme passif post-natal et asthme. Dans l’étude prospective de Neuspiel et al. [58], menée au Royaume-Uni chez 9670 enfants évalués aux âges de 5 et 10 ans, l’incidence de l’asthme n’était pas plus élevée chez les enfants exposés au tabagisme maternel post-natal (RR = 0,96 ; IC 95 % : 0,77—1,22). Lannerö et al. [49] ont noté que l’exposition au tabagisme maternel de la naissance à l’âge de 1 an, avec ou sans tabagisme maternel pendant la grossesse, n’était pas associée à une augmentation de l’incidence de l’asthme (OR = 1,3 ; IC 95 % : 0,95—2,1).

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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Tabagisme et développement de l’asthme Tableau 1

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Tabagisme maternel in utero et risque d’asthme et de sifflements thoraciques chez l’enfant.

Auteur Pays — Année

Paramètre étudié

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Études positives sur l’asthme Étude cas-témoins Ehrlich [47] 368/294 Afrique du Sud Âge : 7—9 ans — H/F : 1,05 — 1996

Facteurs de risque d’asthme

OR = 1,87 (1,25—2,81)

Gilliland [46] États-Unis — 2001

Étude transversale n = 5762 Âge scolaire (jusqu’à 10 ans) — H/F : 0,93

Facteurs de risque d’asthme

OR = 1,8 (1,1—2,9)

Li [48] États-Unis — 2005

Étude cas-témoins 338/570 Âge : 8—18 ans — H/F : 1,46

Facteurs de risque d’asthme

OR = 1,5 (1,0—2,3)

Lannerö [49] Suède — 2006

Étude prospective n = 4089 Âge : nouveau-nés — H/F : 1,02 Suivi : 2 ans Étude transversale n = 5019 Âge : 12—14 ans — H/F : 0,94

Incidence de l’asthme

OR = 2,1 (1,2—3,7)

Facteurs de risque d’asthme

OR = 2,06 (1,14—3,70)

Atopie, antécédents allergiques familiaux, moisissures dans la chambre, absence de contribution paternelle aux revenus, attirance pour les aliments salés Âge, sexe, race, lieu de résidence, pollinose, antécédent familial d’asthme ou d’atopie, âge gestationnel à la naissance Race, ethnie, âge gestationnel à la naissance, exposition au tabagisme post-natal Antécédents d’allergie chez les parents, âge de la mère, allaitement au sein Âge, sexe, niveau d’éducation des parents, antécédent familial d’asthme ou d’atopie, âge gestationnel à la naissance, appartenance à une communauté

Incidence de l’asthme à l’âge de 7 ans

Exposition au tabagisme maternel in utero (3e trimestre) OR = 0,5 (0,1—1,6)

Sexe, race, antécédents d’asthme maternel, niveau d’éducation de la mère, lieu de résidence, saison, atopie de l’enfant

Facteurs de risque de sifflements thoraciques

Risque augmenté au cours des 2 premières années de vie OR = 2,3 (1,4—3,8) mais pas ultérieurement

Sexe, poids de naissance, niveau d’éducation de la mère, origine ethnique de la mère, antécédent d’asthme chez les parents

Tsai [45] Taïwan — 2010

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Étude négative sur l’asthme Étude prospective Carlsten [50] n = 545 Canada — 2012 Enfants avec antécédents familiaux d’asthme ou d’allergie Âge : 0—7 ans — H/F : 1 Suivi : 7 ans Études positives sur les sifflements thoraciques Étude prospective Stein [53] n = 1051 États-Unis — 1999 Âge : 0—11 ans — H/F : 1 Suivi : 11 ans

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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M. Underner et al. Tableau 1

(Suite)

Auteur Pays — Année

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Paramètre étudié

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Rusconi [51] Italie — 1999

Étude rétrospective n = 16 333 Âge : 6—7 ans — H/F : 1,06

Facteurs de risque de sifflements thoraciques

Sifflements précoces transitoires : OR = 1,33 (1,13—1,57) Sifflements persistants : OR = 1,77 (1,43—2,19) Sifflements à début tardif : OR = 1,22 (1,00—1,49)

Dezateux [52] Royaume-Uni — 1999

Étude rétrospective n = 101 Âge : 0—1 an — H/F : 0,94

Facteurs de risque de sifflements thoraciques pendant la première année de vie

OR = 4,9 (1,6—15,0)

Gold [54] États-Unis — 1999

Étude prospective n = 499 Enfants nés de parents asthmatiques ou allergiques (au moins 1 parent) Âge : 0—1 an — H/F : 1,14 Suivi : première année de vie Étude prospective n = 8561 Âge : 0—30 mois — H/F : 1 Suivi : 2,5 ans

Facteurs prédictifs d’épisodes récurrents (≥ 2 épisodes de sifflement) pendant la première année de vie

RR = 1,83 (1,12—3,00)

Sexe, région habitation, CSE antécédent maternel ou paternel de pollinose, d’asthme ou de BPCO, poids de naissance, âge de la mère, allaitement au sein, nombre de frères et sœurs, séjour en crèche ou halte-garderie, d’animaux à fourrure au domicile Sexe, poids de naissance, âge gestationnel à la naissance, âge de la mère, CSE, antécédents familiaux d’asthme, exposition au tabagisme passif post-natal Sexe, race, ethnie, CSE, poids de naissance, infections respiratoires basses, allergènes de blatte au domicile, asthme maternel, chien au domicile

Facteurs prédictifs d’épisodes de sifflements thoraciques entre 18 et 30 mois

OR = 1,19 (1,02—1,39)

Facteurs de risque des sifflements thoraciques

OR = 1,8 (1,2—2,6)

Lux [55] Royaume-Uni — 2000

Gilliland [46] États-Unis — 2001

Étude transversale n = 5762 Âge scolaire (jusqu’à 10 ans) — H/F : 0,93

Sexe, asthme maternel, âge gestationnel à la naissance, allaitement au sein, type de logement, humidité ou moisissures au domicile, nombre d’enfants au domicile, absence du père au domicile Âge, sexe, race, lieu de résidence, pollinose, antécédent familial d’asthme ou d’atopie, âge gestationnel à la naissance

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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Tabagisme et développement de l’asthme Tableau 1

9

(Suite)

Auteur Pays — Année

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Paramètre étudié

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Lannerö [49] Suède — 2006

Étude prospective n = 4089 Âge : nouveau-nés — H/F : 1,02 Suivi : 2 ans

OR = 2,2 (1,3—3,6)

Antécédents d’allergie chez les parents, âge de la mère, allaitement au sein

Haberg [56] Norvège — 2007

Étude prospective n = 22 390 Âge : 0—18 mois — H/F : 1,04 Suivi : 18 mois

Incidence des sifflements thoraciques récurrents au cours des 2 premières années de vie Incidence des sifflements thoraciques entre l’âge de 6 et 18 mois

OR = 1,20 (1,07—1,35)

Duijts [57] Pays-Bas — 2012

Étude prospective n = 4574 Âge : 1—4 ans — H/F : 0,97

Incidence des sifflements thoraciques entre l’âge de 1 et 4 ans

Âge de 1 an : OR = 1,39 (1,10—1,75) Âge de 2 ans : OR = 1,62 (1,27—2,07) Âge de 3 ans : OR = 1,90 (1,41—2,55) Âge de 4 ans : OR = 1,44 (1,07—1,94)

Carlsten [50] Canada — 2012

Étude prospective n = 545 Enfants avec antécédents familiaux d’asthme ou d’allergie Âge : 0—7 ans — H/F : 1 Suivi : 7 ans

Incidence des sifflements thoraciques récurrents à l’âge de 2 ans

Exposition au tabagisme maternel in utero (3e trimestre) OR = 3,5 (1,2—10,7)

Sexe, atopie maternelle, niveau d’éducation de la mère, saison de naissance, âge de la mère, poids de naissance, allaitement au sein, nombre de grossesses antérieures, exposition post-natale au tabagisme maternel Sexe, poids de naissance, âge gestationnel à la naissance, allaitement au sein, séjour en crèche ou halte-garderie, antécédents familiaux d’asthme ou d’atopie, niveau d’éducation des parents, pays d’origine de la famille, nombre de frères et sœurs, animal domestique au domicile, exposition post-natale au tabagisme passif Sexe, race, antécédents d’asthme maternel, niveau d’éducation de la mère, lieu de résidence, saison, atopie de l’enfant

H/F : sex-ratio ; CSE : conditions socio-économiques ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive.

Dans l’étude de Carlsten et al. [50], réalisée chez des enfants ayant des antécédents familiaux d’asthme ou d’allergie, le tabagisme maternel post-natal n’était pas associé à un risque accru d’asthme à l’âge de 7 ans (OR = 0,3 ; IC 95 % : 0,1—1,0). Ainsi, parmi ces sept études concernant l’asthme, cinq ne montrent pas d’association positive entre exposition au tabagisme maternel post-natal et asthme.

Sifflements thoraciques Gilliland et al. [46] ont montré l’existence d’une association positive entre tabagisme maternel postnatal et sifflements thoraciques (OR = 1,3 ; IC 95 % : 1,1—1,5). Dans l’étude de Neuspiel et al. [58], l’incidence des sifflements thoraciques attribués à une « bronchite sifflante » était plus élevée chez les enfants exposés au tabagisme

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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10 maternel post-natal, comparativement à ceux non exposés (RR = 1,44 ; IC 95 % : 1,24—1,68). Lux et al. [55] ont retrouvé une association positive entre le tabagisme passif après la naissance et le risque accru de sifflements thoraciques survenant entre les âges de 18 et 30 mois (OR = 1,17 ; IC 95 % : 1,03—1,32). La fraction de sifflements thoraciques attribuables au tabagisme était de 4,3 %. De Bilderling et al. [59], dans une enquête menée au Royaume-Uni chez 3542 enfants âgés de 7 à 8 ans suivis durant 9 ans, ont noté une association positive entre l’augmentation du risque de sifflements thoraciques persistants pendant l’enfance et l’exposition au seul tabagisme maternel post-natal (OR = 2,10 ; IC 95 % : 1,24—3,55) et à celui des deux parents (OR = 1,62 ; IC 95 % : 1,06—2,46), comparativement aux enfants non exposés. L’exposition au seul tabagisme paternel n’était pas associée à une augmentation du risque de sifflements thoraciques. L’exposition au seul tabagisme maternel et au tabagisme des deux parents était également associée à une augmentation du risque de sifflements thoraciques persistants pendant l’adolescence, avec des OR de 2,06 (IC 95 % : 1,21—3,50) et de 1,93 (IC 95 % : 1,10—3,38), respectivement. Lannerö et al. [49] ont noté que l’exposition au tabagisme maternel de la naissance à l’âge de 1 an, avec ou sans tabagisme maternel pendant la grossesse, était associée à des épisodes plus fréquents de sifflements thoraciques récurrents (OR = 1,6 ; IC 95 % : 1,2—2,3), comparativement aux enfants non exposés. L’étude norvégienne de Haberg et al. [56] a montré l’existence d’une association positive entre l’augmentation de l’incidence des sifflements thoraciques et le seul tabagisme paternel après la naissance (OR = 1,19 ; IC 95 % : 1,08—1,31), mais pas pour le seul tabagisme maternel postnatal (OR = 0,92 ; IC 95 % : 0,80—1,05). Les auteurs émettent l’hypothèse que la mère, plus attentive que le père, fumerait peu ou pas en présence de l’enfant. Dans l’étude de Carlsten et al. [50], conduite chez des enfants présentant des antécédents familiaux d’asthme ou d’allergie, le tabagisme maternel post-natal n’était pas associé à une augmentation du risque de sifflements thoraciques récurrents à l’âge de 2 ans (OR = 1,3 ; IC 95 % : 0,4—4,1). Ainsi, parmi les sept études portant sur les sifflements thoraciques, six retrouvent une association positive entre exposition au tabagisme passif post-natal et sifflements thoraciques. Le Tableau 2 résume les résultats des principales études portant sur l’influence de l’exposition au tabagisme passif au domicile après la naissance sur l’asthme et les sifflements thoraciques chez l’enfant.

Étude regroupant le tabagisme pré- et post-natal Une étude prospective [60] a été réalisée en Arizona chez 826 enfants participant à la Tucson Children’s Respiratory Study et suivis de la naissance jusqu’à l’âge de 3 et 6 ans. Il existait une association positive entre tabagisme pendant et après la grossesse et sifflements précoces au cours des trois premières années de vie, d’une part (OR = 2,2 ; IC 95 % : 1,3—3,7), et sifflements persistants de la naissance à l’âge de 6 ans, d’autre part (OR = 2,3 ; IC 95 % : 1,2—4,4). Cette association n’était pas significative pour les sifflements à début tardif, absents dans les trois premières années de

M. Underner et al. la vie mais découverts à l’âge de 6 ans (OR = 1,6 ; IC 95 % : 0,9—2,9), comparativement aux enfants n’ayant jamais eu de sifflements thoraciques au cours des six années du suivi.

Revues systématiques et méta-analyses Plusieurs revues se sont intéressées aux effets du tabagisme passif pendant et/ou après la grossesse sur le risque de sifflements thoraciques et d’asthme chez l’enfant. Toutefois, il est important de souligner que la plupart des études qui ont été à la base de ces revues systématiques et méta-analyses sont les mêmes que celles qui ont fait l’objet des analyses précédentes. Une revue systématique de Strachan et Cook [61] a concerné 51 études dont 10 études longitudinales portant sur l’incidence des sifflements thoraciques et de l’asthme chez des enfants exposés au tabagisme des parents. Les études longitudinales montrent que le tabagisme maternel est associé positivement à une augmentation de l’incidence des sifflements thoraciques et de l’asthme chez les enfants jusqu’à l’âge de 6 à 7 ans (OR poolé = 1,31 ; IC 95 % : 1,22—1,41) et après cet âge (OR poolé = 1,13 ; IC 95 % : 1,04—1,22). La revue systématique de Landau [62] souligne les effets négatifs du tabagisme parental pendant et après la grossesse sur l’incidence des sifflements thoraciques et de l’asthme chez l’enfant. La revue générale de DiFranza et al. [63] a montré que l’exposition au tabagisme passif des parents pendant la grossesse et après la naissance augmentait l’incidence et la sévérité (nombre de visites aux urgences, d’hospitalisations, de séjours en réanimation), les pathologies infectieuses (otites moyennes, bronchites, bronchiolites et pneumonies) ainsi que l’asthme chez l’enfant. En 1990, une revue générale de Zmirou et al. [64] a mis en évidence une association positive entre l’augmentation du risque de sifflements thoraciques et d’asthme chez l’enfant et l’exposition au tabagisme passif après la naissance (RR = 1,2 ; IC 95 % : 1,2—1,4). La méta-analyse de Cook et Strachan [65] s’est intéressée à l’influence du tabagisme parental après la naissance sur le risque de sifflements thoraciques (41 études) et d’asthme (25 études) chez des enfants âgés de 5 à 16 ans. Elle a permis d’identifier qu’il existait une association positive entre le tabagisme parental et l’augmentation du risque de sifflements avec des OR poolés de 1,47 (IC 95 % : 1,14—1,90) si les deux parents fumaient, de 1,28 (IC 95 % : 1,19—1,38) si seule la mère fumait et de 1,14 (IC 95 % : 1,06—1,23) si seul le père fumait. Pour l’asthme, le risque était augmenté si les deux parents fumaient (OR poolé = 1,50 ; IC 95 % : 1,29—1,73) ou si seule la mère fumait (OR = 1,36 ; IC 95 % : 1,20—1,55), mais pas si seul le père fumait (OR = 1,07 ; IC 95 % : 0,92—1,24). La méta-analyse de Vork et al. [66] a porté sur 53 études, dont huit études prospectives de cohorte. L’ensemble de ces huit études retrouve une association positive entre exposition au tabagisme environnemental et incidence de l’asthme chez les enfants âgés de 6 à 18 ans (RR = 1,33 ; IC 95 % : 1,14—1,56). Une méta-analyse de Cook et Strachan [67], portant sur dix études, a concerné l’influence du tabagisme maternel après la naissance sur l’HRB et le débit expiratoire de pointe (DEP) chez des enfants âgés de 5 à 17 ans. Un accroissement modéré mais significatif de l’HRB était retrouvé chez les enfants de mère fumeuse (OR poolé = 1,29 ; IC 95 % :

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Études positives sur l’asthme Ehrlich [47] Étude cas-témoins 368/294 Afrique du Sud — 1996 Âge : 7—9 ans — H/F : 1,05

Facteurs de risque d’asthme

OR = 1,15 (1,01—1,30)

Atopie, antécédents allergiques familiaux, moisissures dans la chambre, absence de contribution paternelle aux revenus, attirance pour les aliments salés

Tsai [45] Taïwan — 2010

Facteurs de risque d’asthme

Exposition au tabagisme maternel après la naissance versus pas d’exposition Exposition au tabagisme maternel après la naissance versus pas d’exposition

OR = 1,39 (1,00—1,93)

Âge, sexe, niveau d’éducation des parents, antécédent familial d’asthme ou d’atopie, âge gestationnel à la naissance, appartenance à une communauté

Exposition au tabagisme maternel après la naissance versus pas d’exposition Exposition au tabagisme maternel après la naissance versus pas d’exposition

OR = 1,2 (0,8—1,7)

Race, ethnie, âge gestationnel à la naissance

RR = 0,96 (0,77—1,22)

Sexe, tabagisme paternel, nombre de parents au domicile, CSE, antécédents familiaux d’allergie, allaitement au sein, nombre de personnes rapporté au nombre de pièce du logement, humidité dans la chambre de l’enfant, chauffage au gaz, appareils de cuisson au gaz Âge, sexe, race, lieu de résidence, pollinose, antécédent familial d’asthme ou d’atopie, âge gestationnel à la naissance

Étude transversale n = 5019 Âge : 12—14 ans — H/F : 0,94

Études négatives sur l’asthme Li [48] Étude cas-témoins 338/570 États-Unis — 2005 Âge : 8—18 ans — H/F : 1,46

Facteurs de risque d’asthme

Neuspiel [58] Royaume-Uni — 1989

Étude prospective n = 9670 Âge : 0—10 ans — H/F : 1 Suivi : 10 ans

Incidence de l’asthme

Gilliland [46] États-Unis — 2001

Étude transversale n = 5762 Âge scolaire (jusqu’à 10 ans) — H/F : 0,93

Facteurs de risque d’asthme

Lannerö [49] Suède — 2006

Étude prospective n = 4089 nouveau-nées Âge : 0—2 ans — H/F : 1,02 Suivi : 2 ans

Incidence de l’asthme

Exposition au tabagisme passif au domicile après la naissance versus pas d’exposition Exposition au tabagisme maternel de la naissance à l’âge de 1 an versus pas d’exposition

OR = 1,1 (0,9—1,4)

OR = 1,3 (0,95—2,1)

Antécédents d’allergie chez les parents, âge de la mère, allaitement au sein

ARTICLE IN PRESS

Éléments comparés

Modele +

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Paramètre étudié

Auteur Pays — Année

RMR-920; No. of Pages 28

Exposition au tabagisme passif après la naissance et risque d’asthme et de sifflements thoraciques chez l’enfant.

Tabagisme et développement de l’asthme 11

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 2

Paramètre étudié

Éléments comparés

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Carlsten [50] Canada — 2012

Étude prospective n = 545 Enfants avec antécédents familiaux d’asthme ou d’allergie Âge : 0—7 ans — H/F : 1 Suivi : 7 ans

Incidence de l’asthme à l’âge de 7 ans

Exposition au tabagisme maternel après la naissance (à l’âge de 1 an) versus pas d’exposition

OR = 0,3 (0,1—1,0)

Sexe, race, antécédents d’asthme maternel, niveau d’éducation de la mère, lieu de résidence, saison, atopie de l’enfant

Incidence des sifflements thoraciques

Exposition au tabagisme maternel après la naissance versus pas d’exposition

RR = 1,44 (1,24—1,68)

Facteurs prédictifs d’épisodes de sifflements thoraciques entre 18 et 30 mois Facteurs de risque des sifflements thoraciques

Exposition au tabagisme passif au domicile après la naissance versus pas d’exposition

OR = 1,17 (1,03—1,32)

Sexe, tabagisme paternel, nombre de parents au domicile, CSE, antécédents familiaux d’allergie, allaitement au sein, nombre de personnes rapporté au nombre de pièce du logement, humidité dans la chambre de l’enfant, chauffage au gaz, appareils de cuisson au gaz Sexe, asthme maternel, âge gestationnel à la naissance, allaitement au sein, type de logement, humidité ou moisissures au domicile, nombre d’enfants au domicile, absence du père au domicile

Exposition au tabagisme passif au domicile après la naissance versus pas d’exposition Exposition au tabagisme maternel pendant l’enfance versus pas d’exposition

OR = 1,3 (1,1—1,5)

Âge, sexe, race, lieu de résidence, pollinose, antécédent familial d’asthme ou d’atopie, âge gestationnel à la naissance

OR = 2,10 (1,24—3,55)

Sexe, atopie personnelle, CSE

Études positives sur les sifflements thoraciques Étude prospective Neuspiel [58] n = 9670 Royaume-Uni — 1989 Âge : 0—10 ans — H/F : 1 Suivi : 10 ans

Lux [55] Royaume-Uni — 2000

Étude prospective n = 8561 Âge : 0—30 mois — H/F : 1 Suivi : 2,5 ans

Gilliland [46] États-Unis — 2001

Étude transversale n = 5762 Âge scolaire (jusqu’à 10 ans) — H/F : 0,93

de Bilderling [59] Royaume-Uni — 2005

Étude prospective n = 3542 Âge : 7—8 ans — H/F : 1,13 Suivi : 9 ans

Incidence des sifflements thoraciques

ARTICLE IN PRESS

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

M. Underner et al.

Auteur Pays — Année

Modele +

(Suite)

RMR-920; No. of Pages 28

12

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 2

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Étude prospective n = 4089 nouveau-nées Âge : 0—2 ans — H/F : 1,02 Suivi : 2 ans

Haberg [56] Norvège — 2007

Étude prospective n = 22 390 Âge : 0—18 mois — H/F : 1,04 Suivi : 18 mois

Étude négative sur les sifflements thoraciques Carlsten [50] Étude prospective n = 545 Canada — 2012 Enfants avec antécédents familiaux d’asthme ou d’allergie Âge : 0—7 ans — H/F : 1 Suivi : 7 ans

Incidence des épisodes récurrents de sifflements thoraciques Incidence des sifflements thoraciques entre l’âge de 6 et 18 mois

Incidence des sifflements thoraciques récurrents à l’âge de 2 ans

Éléments comparés

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Exposition au tabagisme des 2 parents pendant l’enfance versus pas d’exposition Exposition au tabagisme maternel de la naissance à l’âge de 1 an versus pas d’exposition Exposition au tabagisme maternel et paternel au cours des 3 premiers mois après la naissance versus pas d’exposition

OR = 1,78 (1,14—2,77)

Exposition au tabagisme maternel après la naissance (à l’âge de 1 an) versus pas d’exposition

Variables d’ajustement

OR = 1,6 (1,2—2,3)

Antécédents d’allergie chez les parents, âge de la mère, allaitement au sein

Tabagisme paternel : OR = 1,19 (IC 95 % : 1,08—1,31) Tabagisme maternel : OR = 0,92 (IC 95 % : 0,80—1,05)

Sexe, atopie maternelle, niveau d’éducation de la mère, saison de naissance, âge de la mère, poids de naissance, allaitement au sein, nombre de grossesses antérieures, exposition au tabagisme maternel pendant la grossesse

OR = 1,3 (0,4—4,1)

Sexe, race, antécédents d’asthme maternel, niveau d’éducation de la mère, lieu de résidence, saison, atopie de l’enfant

H/F : sex-ratio ; CSE : conditions socio-économiques.

ARTICLE IN PRESS

Lannerö [49] Suède — 2006

Paramètre étudié

Modele +

Auteur Pays — Année

RMR-920; No. of Pages 28

(Suite)

Tabagisme et développement de l’asthme 13

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 2

Modele + RMR-920; No. of Pages 28

ARTICLE IN PRESS

14

M. Underner et al.

1,10—1,50), comparativement aux enfants non exposés. Il y avait un impact significatif du tabagisme maternel sur les variations journalières du DEP (p < 0,05). Enfin, la revue systématique et méta-analyse de Burke et al. [68], portant sur 79 articles, est une excellente synthèse des effets de l’exposition au tabagisme pendant la grossesse et après la naissance sur les sifflements thoraciques et l’asthme chez l’enfant (Tableau 3). Il existait une association positive entre tabagisme maternel pendant la grossesse et augmentation de l’incidence des sifflements thoraciques pour les trois tranches d’âge étudiées : ≤ 2 ans, 3 à 4 ans et 5 à 18 ans. Pour le tabagisme maternel postnatal, l’association était positive pour les deux premières tranches d’âge : ≤ 2 ans et 3 à 4 ans, mais pas entre 5 et 18 ans. Les données concernant le tabagisme paternel ne sont disponibles que pour les enfants âgés de 5 à 18 ans. Il existait une association positive entre tabagisme maternel pendant la grossesse et augmentation de l’incidence de l’asthme pour deux tranches d’âge : ≤ 2 ans et 5 à 18 ans, mais pas pour la tranche d’âge de 3 à 4 ans. En revanche, le tabagisme maternel post-natal n’était pas associé à une augmentation de l’incidence de l’asthme pour les trois tranches d’âge étudiées. Les données concernant le tabagisme paternel sont limitées et discordantes, il existe une association positive chez les enfants âgés de 3 à 4 ans, mais non significative chez ceux âgés de 5 à 18 ans. Les revues générales ou systématiques et les méta-analyses retrouvent une association positive entre exposition au tabagisme passif, avant tout maternel, et augmentation du risque de sifflements thoraciques et d’asthme chez l’enfant. • Chez l’enfant, il existe une association positive entre tabagisme maternel au cours de la grossesse et sifflements thoraciques, d’une part, et asthme, d’autre part. • Il existe une association positive entre exposition au tabagisme maternel post-natal et sifflements thoraciques de l’enfant. • Les études sur l’association entre asthme et exposition au tabagisme passif post-natal sont discordantes ; cinq études sur sept ne retrouvent pas d’association positive. • Les études sur l’association entre asthme de l’enfant et tabagisme passif paternel sont discordantes. • Les revues générales ou systématiques et les métaanalyses retrouvent une association positive entre exposition au tabagisme passif, avant tout maternel et augmentation du risque de sifflements thoraciques et d’asthme chez l’enfant.

En revanche, il existait une association positive entre tabagisme actif et asthme sévère (OR = 4,02 ; IC 95 % : 1,37—11,79), et une association positive entre tabagisme actif et sifflements thoraciques survenus au cours des 12 derniers mois (OR = 1,7 ; IC 95 % : 1,1—2,4).

Études longitudinales Asthme Dans l’étude prospective suédoise de Norrman et al. [70], chez 1112 adolescents, les deux facteurs de risque indépendants de développement de l’asthme pendant les trois années du suivi étaient le tabagisme actif (OR = 3,4 ; IC 95 % : 1,2—9,3) et l’atopie (OR = 2,5 ; IC 95 % : 1,0—5,6). Une étude prospective danoise, avec un suivi de 6 années [71], a concerné 271 adolescents initialement asymptomatiques. Les trois facteurs de risque indépendants de développement de symptômes de type asthmatiques (toux sèche et dyspnée sifflante) étaient l’HRB à la métacholine (OR = 3,5 ; IC 95 % : 1,1—11,6), le tabagisme actuel (OR = 2,1 ; IC 95 % : 1,2—3,8) et l’atopie (OR = 3,5 ; IC 95 % : 1,8—6,8). L’étude prospective de Gilliland et al. [13] a été réalisée en Californie chez 2609 adolescents suivis pendant huit années dans le cadre de la Children’s Health Study (CHS). Une association positive était notée entre tabagisme régulier et augmentation de l’incidence de l’asthme (RR = 3,1 ; IC 95 % : 1,5—6,2), avec relation dose-réponse pour la quantité cumulée de tabac fumé. L’incidence de l’asthme chez les fumeurs réguliers était significativement augmentée chez les sujets non atopiques (RR = 5,2 ; IC 95 % : 2,4—10,9), mais pas chez les sujets atopiques (RR = 0,7 ; IC 95 % : 0,1—5,1). Une autre étude prospective [72] a concerné 2936 adolescents suivis pendant sept ans dans le cadre de l’étude ISAAC II (International Study of Asthma and Allergies in Childhood) en Allemagne. Elle a mis en évidence une association positive entre le tabagisme actif et l’augmentation de l’incidence de l’asthme (RR = 2,56 ; IC 95 % : 1,55—4,21). Une relation dose-réponse pour l’intensité et la durée du tabagisme était notée. L’association était significativement positive pour l’asthme chez les sujets non atopiques (RR = 2,16 ; IC 95 % : 1,15—4,06), mais pas chez les atopiques (OR = 2,16 ; IC 95 % : 0,79—5,93). Larsson [73] a suivi 2308 adolescents suédois pendant trois ans. Une association positive était notée entre tabagisme actuel et augmentation de l’incidence de l’asthme (OR = 1,9 ; IC 95 % : 1,1—3,4). Toutefois, cette association significative était retrouvée chez les filles (OR = 2,0 ; IC 95 % : 1,0—4,0), mais pas chez les garc ¸ons (OR = 1,7 ; IC 95 % : 0,6—4,8).

Sifflements thoraciques

Études chez les adolescents Ces études n’ont porté que sur le tabagisme actif.

Études transversales L’étude de Annesi-Maesano et al. [69] chez 14 578 adolescents n’a pas montré d’association positive entre tabagisme actif et incidence de l’asthme au cours des 12 derniers mois (OR = 1,2 ; IC 95 % : 0,7—2,1).

L’étude suédoise de Larsson [73] retrouve une association positive entre tabagisme actuel et épisodes de dyspnée avec sifflements thoraciques (OR = 2,7 ; IC 95 % : 1,8—4,2) chez les garc ¸ons (OR = 2,3 ; IC 95 % : 1,1—4,7) et les filles (OR = 2,9 ; IC 95 % : 1,7—4,8). Une étude prospective [74], réalisée au Royaume-Uni chez 2289 adolescents suivis pendant huit ans, a noté une association positive entre tabagisme actif et sifflements thoraciques à début tardif (après l’âge de 14 ans), avec un OR de 1,65 (IC 95 % : 1,14—2,39). Cette association était plus importante chez les filles que chez les garc ¸ons.

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Modele + RMR-920; No. of Pages 28

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Tabagisme et développement de l’asthme Tableau 3

15

Risque de sifflements thoraciques et d’asthme chez l’enfant selon le type d’exposition au tabagisme passif.

Pathologie étudiée

Type d’exposition de l’enfant au tabagisme

Âge de l’enfant (ans)

OR (IC 95 %) : enfants exposés versus non exposés

Sifflements thoraciques

Tabagisme maternel in utero

≤2 3—4 5—18 ≤2 3—4 5—18 5—18

1,41 1,28 1,52 1,70 1,65 1,18 1,38

(1,20—1,67) (1,14—1,44) (1,23—1,87) (1,24—2,35) (1,20—2,68) (0,99—1,40) (1,05—1,85)

≤2 3—4 5—18 ≤2 3—4 5—18 3—4 5—18

1,85 1,30 1,23 2,47 1,05 1,20 1,34 0,98

(1,35—2,53) (0,88—1,92) (1,12—1,36) (0,65—9,39) (0,88—1,25) (0,98—1,44) (1,23—1,46) (0,71—1,36)

Tabagisme maternel après la naissance Tabagisme paternel pendant et/ou après la grossesse Asthme

Tabagisme maternel in utero Tabagisme maternel après la naissance Tabagisme paternel pendant et/ou après la grossesse

D’après Burke et al. [68].

L’étude de Genuneit et al. [72] a noté une association positive entre tabagisme actif et augmentation de l’incidence des sifflements thoraciques (RR = 2,30 ; IC 95 % : 1,88—2,82), avec une relation dose-réponse pour l’intensité et la durée du tabagisme. Le Tableau 4 résume les résultats des principales études portant sur l’influence du tabagisme actif sur le développement de l’asthme et des sifflements thoraciques chez l’adolescent. • Chez les adolescents, la seule étude transversale n’a montré une association positive entre tabagisme actif et asthme uniquement pour les asthmes sévères, alors qu’il existait une association positive entre tabagisme et sifflements thoraciques. • Les études longitudinales retrouvaient une association positive entre tabagisme actif et asthme ; toutefois, dans une étude, cette association n’était notée que chez les filles. • Les études longitudinales notaient toutes une association positive entre tabagisme actif et sifflements thoraciques.

Études chez les adultes Tabagisme actif Études transversales L’étude de Senthilselvan et al. [75], réalisée au Canada chez 1634 sujets, a retrouvé une association positive pour les sifflements thoraciques chez les fumeurs actuels, comparativement aux non-fumeurs (OR = 5,0 ; IC 95 % : 3,8—6,7 ; p < 0,001). En revanche, il n’y avait pas d’association positive pour l’asthme (OR = 0,7 ; IC 95 % : 0,4—1,5).

Chez les 18 393 sujets participant à la NHANES III (National Health and Nutrition Examination Survey) [76], une association positive était également notée pour les sifflements thoraciques survenus au cours des 12 derniers mois chez les fumeurs actuels, comparativement aux nonfumeurs (OR = 3,62 ; IC 95 % : 3,00—4,37), sans association positive pour l’asthme (OR = 1,27 ; IC 95 % : 0,95—1,70). Dans le travail de Raherison et al. [77], chez 544 adultes jeunes, une association positive était également constatée pour les sifflements thoraciques au cours des 12 derniers mois chez les fumeurs actuels, comparativement aux nonfumeurs (OR = 3,7 ; IC 95 % : 1,7—8,4), mais pas pour l’asthme (OR = 0,78 ; IC 95 % : 0,48—1,26). Pour les cas d’asthmes apparus avant le début du tabagisme, il existait une association positive avec une allergie nasale, un asthme chez les parents et des tests cutanés allergologiques positifs pour l’acarien D. pteronyssinus (p < 0,05 pour les trois facteurs). En revanche, lorsque le tabagisme avait précédé l’apparition de l’asthme, le seul facteur pour lequel il existait une association positive était une diminution du volume expiratoire maximal par seconde (VEMS) (p < 0,05). Les études transversales identifient donc une association positive entre tabagisme actuel et sifflements thoraciques, sans la mettre en évidence pour l’asthme.

Études cas-témoins L’étude suédoise de Flodin et al. [78] a comparé 79 sujets dont l’asthme était confirmé par la présence d’une hyperréactivité bronchique (HRB) à la métacholine ou d’une réversibilité du VEMS sous bêta-2-agonistes et 304 témoins non asthmatiques. Comparativement aux sujets n’ayant jamais fumé, il existait une association positive entre asthme et tabagisme dans le groupe de sujets incluant les fumeurs actuels et les ex-fumeurs (OR = 1,9 ; IC 95 % : 1,1—3,4), d’une part, et chez les ex-fumeurs (OR = 3,3 ; IC 95 % : 1,8—6,0), d’autre part. Toutefois, cette association

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Populations comparées

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Incidence de l’asthme

F-actu versus NF

OR = 3,4 (1,2—9,3)

Étude prospective n = 271 Âge m : 13,9 ans — H/F : 1,08 Suivi : 6,3 ans Étude prospective n = 2609 Âge à l’inclusion : 8- 15 ans — H/F : 0,84 Suivi : 8 ans

Incidence des symptômes de type asthmatiques

F-actu versus NF

OR = 2,1 (1,2—3,8)

Sexe, mois de naissance, atopie, antécédents familiaux d’asthme ou de rhino-conjonctivite, tabagisme maternel et paternel, type d’habitation, moisissures au domicile, animaux à fourrure au domicile Sexe, atopie, HRB

Incidence de l’asthme

F-actu + Ex-F versus NF Tabagisme cumulé ≥ 300 cig/an

RR = 3,9 (1,7—8,5)

Étude prospective n = 2936 Âge à l’inclusion : 9—11 ans — H/F : 0,84 Suivi : 7 ans Étude prospective n = 2308 Âge : 16—19 ans — H/F : 1,06 Suivi : 3 ans

Incidence de l’asthme

F-actu versus NF

RR = 2,56 (1,55—4,21)

Incidence de l’asthme

F-actu + Ex-F versus NF

Étude transversale n = 14 578 Âge : 13—14 ans — H/F : 0,96

Facteurs de risque de l’asthme

F-actu versus NF

H + F : OR = 1,9 (1,1—3,4) H : OR = 1,7 (0,6—4,8) F : OR = 2,0 (1,0—4,0) Asthme actuel : OR = 1,2 (0,7—2,1) Asthme sévère : OR = 4,02 (1,37—11,79)

Études sur l’asthme Étude prospective Norrman [70] n = 1112 Suède — 1998 Âge : 13—19 ans — H/F : 0,99 Suivi : 3 ans

Rasmussen [71] Danemark — 2000

Gilliland [13] États-Unis — 2006

Genuneit [72] Allemagne — 2006

Larsson [73] Suède — 1995

Âge, sexe, race ethnie, lieu de résidence, tabagisme maternel pendant la grossesse et post-natal, nombre de fumeurs au domicile, antécédents d’allergie Âge, sexe, lieu de l’étude, durée d’exposition au tabagisme passif

Sexe

Âge, sexe, région d’habitation, allergie familiale, tabagisme passif

M. Underner et al.

Annesi-Maesano [69] France — 2004

ARTICLE IN PRESS

Paramètre étudié

Modele +

Tabagisme actif et risque d’asthme et de sifflements thoraciques chez l’adolescent.

Auteur Pays — Année

RMR-920; No. of Pages 28

16

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 4

Populations comparées

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Incidence des sifflements thoraciques

F-actu + Ex-F versus NF

Sexe

Étude prospective n = 2289 Âge : 6—16 ans (à la première évaluation) : — H/F : 1 Suivi : 8 ans

Incidence des sifflements thoraciques à début tardif

F-actu versus NF

H + F : OR = 2,7 (1,8—4,2) H : OR = 2,3 (1,1—4,7) F : OR = 2,9 (1,7—4,8) H + F : OR = 1,65 (1,14—2,39) Filles versus garc ¸ons : OR = 1,69 (1,17—2,42)

Étude transversale n = 14 578 Âge : 13—14 ans — H/F : 0,96

Facteurs de risque de sifflements thoraciques actuels

F-actu versus NF

OR = 1,7 (1,1—2,4)

Étude prospective n = 2936 Âge à l’inclusion : 9—11 ans — H/F : 0,84 Suivi : 7 ans

Incidence des sifflements thoraciques

F-actu versus NF

RR = 2,30 (1,88—2,82)

Études sur les sifflements thoraciques Larsson [73] Étude prospective n = 2308 Suède — 1995 Âge : 16—19 ans — H/F : 1,06 Suivi : 3 ans

Withers [74] Royaume-Uni — 1998

Annesi-Maesano [69] France — 2004 Genuneit [72] Allemagne — 2006

Sexe, atopie (familiale et personnelle), tabagisme passif, CSE, poids de naissance, animaux au domicile, appareil de cuisine au gaz, nombre de parents au domicile, nombre d’enfant au domicile Âge, sexe, région d’habitation, allergie familiale, tabagisme passif Âge, sexe, lieu de l’étude, durée d’exposition au tabagisme passif

H/F : sex-ratio ; H : hommes ; F : femmes ; Âge m : âge moyen ; F-actu : fumeurs actuels ; Ex-F : ex-fumeur ; NF : non-fumeur ; cig : cigarettes ; HRB : hyperréactivité bronchique ; CSE : conditions socio-économiques.

ARTICLE IN PRESS

Paramètre étudié

Modele +

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

RMR-920; No. of Pages 28

(Suite)

Auteur Pays — Année

Tabagisme et développement de l’asthme 17

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 4

Modele + RMR-920; No. of Pages 28

ARTICLE IN PRESS

18 n’était pas retrouvée chez les fumeurs actuels (OR = 0,7 ; IC 95 % : 0,4—1,3). L’étude finlandaise de Piipari et al. [79] a été réalisée chez 521 sujets asthmatiques présentant un syndrome obstructif réversible et chez 932 témoins. Comparativement aux sujets n’ayant jamais fumé, il existait une association positive entre asthme et tabagisme chez les fumeurs actuels (OR = 1,33 ; IC 95 % : 1,00—1,77) et chez les ex-fumeurs (OR = 1,49 ; IC 95 % : 1,12—1,97). Cette association n’était toutefois retrouvée que chez les femmes. Ces deux études cas-témoins retrouvent donc une association positive entre tabagisme et asthme.

Études longitudinales Asthme. Études positives pour l’asthme.

Une étude rétrospective suédoise [80] portant sur 15 813 sujets a noté une association positive entre tabagisme actuel et incidence de l’asthme (OR = 1,3 ; IC 95 % : 1,05—1,6), comparativement au groupe des non-fumeurs et des ex-fumeurs. Dans une étude prospective suédoise [81] chez 1370 sujets, le tabagisme actuel était un facteur indépendant d’augmentation de l’incidence de l’asthme, comparativement au groupe des non-fumeurs et des exfumeurs (OR = 3,0 ; IC 95 % : 1,5—5,8). L’association était positive chez les sujets non atopiques (OR = 5,7 ; IC 95 % : 1,7—19,2), mais pas chez les sujets atopiques (OR = 1,8 ; IC 95 % : 0,8—4,2). Une étude prospective danoise [82] a porté sur 10 200 sujets suivis pendant 10 ans dans le cadre de la Copenhagen City Heart Study (CCHS). Il existait une association positive entre la poursuite du tabagisme (fumeurs actifs lors de la visite) et le développement de l’asthme (OR = 2,0 ; IC 95 % : 1,3—3,0), comparativement aux sujets n’ayant jamais fumé. L’association était également positive chez les ex-fumeurs « récents » : fumeurs actifs à la visite à 5 ans mais abstinents à la visite à 10 ans (OR = 3,1 ; IC 95 % : 1,9—5,1). En revanche, l’association n’était pas significative chez les ex-fumeurs « persistants » : ex-fumeurs aux visites à 5 et 10 ans (OR = 1,2 ; IC 95 % : 0,8—2,0). L’étude rétrospective italienne de Polosa et al. [22] a porté sur 325 sujets ayant une rhinite allergique suivis pendant 10 ans. Il existait une association positive entre tabagisme actuel et augmentation de l’incidence de l’asthme (OR = 2,98 ; IC 95 % : 1,81—4,92), comparativement au groupe des non-fumeurs et des ex-fumeurs. Il existait une relation dose-réponse pour le nombre de paquets-années (PA), avec un OR de 2,05 (IC 95 % : 0,99—4,27) entre 1 et 10 PA, de 3,71 (IC 95 % : 1,77—7,78) entre 11 et 21 PA et de 5,05 (IC 95 % : 1,93—13,20) pour plus de 21 PA. McWhorter et al. [83], dans une étude prospective portant sur 14 404 sujets, ont noté une association positive entre augmentation de l’incidence de l’asthme et tabagisme (groupe des fumeurs actuels et ex-fumeurs versus sujets non-fumeurs), mais uniquement chez les femmes (HR = 1,4 ; IC 95 % : 1,1—1,9). Une étude prospective canadienne [84], réalisée chez 12 636 sujets participant à la National Population Health Survey (NPHS), a concerné l’effet du tabagisme sur l’incidence de l’asthme selon le sexe. Chez les femmes, le tabagisme actuel était associé à une augmentation de l’incidence de l’asthme (OR = 2,50 ; IC 95 % : 1,24—5,05) ; p = 0,02, comparativement aux femmes n’ayant jamais fumé. Cette association n’était pas retrouvée chez les hommes (p = 0,96).

M. Underner et al. L’étude prospective de Polosa et al. [85] a porté sur l’influence du tabagisme sur l’incidence de l’asthme sévère (stades III et IV selon les critères GINA 2002) chez 371 sujets présentant initialement une rhinite allergique sans asthme et suivis pendant 10 ans. Les sujets qui avaient rec ¸u une corticothérapie par voie nasale plus de 6 semaines par an pour leur rhinite allergique étaient exclus de l’étude. Le risque d’asthme sévère était significativement plus élevé chez les fumeurs actuels, comparativement aux non-fumeurs (OR = 2,78 ; IC 95 % : 1,28—6,08 ; p = 0,009). En revanche, il n’y avait pas d’augmentation du risque chez les ex-fumeurs (OR = 1,26 ; IC 95 % : 0,37—4,24 ; p = 0,79). Études négatives pour l’asthme. L’étude prospective finlandaise de Vesterinen et al. [86] a été réalisée chez 14 729 sujets. Comparativement aux sujets non-fumeurs, l’incidence de l’asthme n’était pas significativement supérieure chez les fumeurs actuels tant chez les hommes (RR = 0,92 ; IC 95 % : 0,44—1,93) que chez les femmes (RR = 1,29 ; IC 95 % : 0,69—2,40). La même constatation était faite chez les ex-fumeurs de sexe masculin (RR = 0,93 ; IC 95 % : 0,44—1,97) ou féminin (RR = 0,76 ; IC 95 % : 0,28—2,05). Une étude prospective espagnole [87], chez 1640 sujets participant à la ECRHS, n’a pas constaté d’association positive entre tabagisme actif et augmentation de l’incidence de l’asthme (OR = 0,83 ; IC 95 % : 0,42—1,63). De même, l’étude prospective norvégienne de Eagan et al. [88] chez 2819 sujets n’a pas relevé de corrélation entre asthme et tabagisme actif (OR = 1,0 ; IC 95 % : 0,5—2,0), comparativement aux sujets n’ayant jamais fumé. L’étude prospective de Troisi et al. [3], réalisée chez 74 072 femmes dans le cadre de la Nurses’ Health Study (NHS), a pour sa part montré que, comparativement aux femmes n’ayant jamais fumé, le risque relatif d’asthme était significativement plus faible chez les fumeuses actuelles (RR = 0,57 ; IC 95 % : 0,46—0,71) et les ex-fumeuses (RR = 0,50 ; IC 95 % : 0,40—0,62). Pour les auteurs, ce résultat pourrait être expliqué par le fait que les sujets ayant une HRB seraient moins enclins à fumer et que les fumeurs présentant des symptômes respiratoires seraient plus motivés à arrêter de fumer. Les études longitudinales concernant l’asthme sont donc discordantes ; il existe toutefois un nombre plus important d’études montrant l’impact positif du tabac sur l’apparition de l’asthme. Sifflements thoraciques. Quatre études longitudinales se sont intéressées aux sifflements thoraciques. L’étude prospective de Sparrow et al. [89] a porté sur 624 hommes asymptomatiques. Le tabagisme s’est révélé être un facteur prédictif indépendant de la survenue de sifflements thoraciques chez les fumeurs actuels (OR = 14,3 ; IC 95 % : 3,9—52,3 ; p < 0,001), comparativement aux sujets n’ayant jamais fumé. Ce constat n’était pas fait chez les ex-fumeurs (OR = 1,8 ; IC 95 % : 0,6—5,4 ; p = 0,267). Dans le travail prospectif de Strachan et al. [90], le tabagisme actif était fortement associé à la survenue de sifflements thoraciques (OR = 4,42 ; IC 95 % : 3,31—5,92), avec une relation dose-réponse pour la durée du tabagisme et pour la quantité de tabac fumée. L’augmentation du risque était retrouvée chez les sujets atopiques et non atopiques, l’excès de risque se révélant être significativement

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Modele + RMR-920; No. of Pages 28

ARTICLE IN PRESS

Tabagisme et développement de l’asthme supérieur chez les sujets non atopiques. Dans une étude rétrospective écossaise [91], le tabagisme actuel était un facteur de risque indépendant de sifflements thoraciques débutant après l’âge de 15 ans (OR = 1,8 ; IC 95 % : 1,2—2,5 ; p < 0,05). L’étude de Eagan et al. [88] a mis en évidence l’existence d’une association positive entre sifflements thoraciques et tabagisme chez les fumeurs actuels (OR = 2,0 ; IC 95 % : 1,4—2,8), comparativement aux non-fumeurs. Le nombre de PA était un facteur de risque d’augmentation de l’incidence des sifflements thoraciques (OR = 1,1 ; IC 95 % : 1,0—1,3). Ainsi, toutes les études longitudinales retrouvent une association positive entre tabagisme actif et incidence des sifflements thoraciques. Le Tableau 5 résume les résultats des principales études portant sur l’influence du tabagisme actif sur le développement de l’asthme et des sifflements thoraciques chez l’adulte. • Chez l’adulte, il existe une association positive entre tabagisme actif et sifflements thoraciques. • Les études concernant l’asthme sont discordantes : absence de cette association dans les études transversales mais association positive dans les études cas-témoins et dans sept études longitudinales sur 11.

Tabagisme passif Tabagisme passif et développement de l’asthme chez l’adulte non-fumeur L’étude transversale suisse de Leuenberger et al. [92], réalisée chez 4197 adultes non-fumeurs, a montré une association positive entre augmentation du risque de sifflements thoraciques en dehors d’un rhume et tabagisme passif au travail et/ou au domicile (OR = 1,78 ; IC 95 % : 1,21—2,61), avec relation dose-réponse pour le nombre d’heures par jour d’exposition à la fumée de tabac et pour le nombre d’années d’exposition au tabagisme passif. Le risque d’asthme était également augmenté (OR = 1,43 ; IC 95 % : 1,03—2,0), avec relation dose-réponse pour le nombre d’heures par jour d’exposition au tabagisme passif et pour le nombre de fumeurs dans l’entourage du sujet. L’étude cas-témoin de Jaakkola et al. [93] a été réalisée en Finlande chez 239 sujets non-fumeurs ayant un asthme apparu au cours des 2,5 années de suivi et chez 487 témoins non-fumeurs non asthmatiques. Le diagnostic d’asthme était basé sur des critères stricts et objectifs comprenant : • la présence d’au moins un symptôme d’asthme (toux prolongée, dyspnée induite par l’exercice, sifflements thoraciques prolongés, toux ou sifflements thoraciques nocturnes) ; • l’existence d’un syndrome obstructif réversible (amélioration du VEMS ≥ 15 % ou amélioration du DEP ≥ 23 %) ; • l’amélioration de VEMS ou du DEP après corticothérapie orale pendant 14 jours (réalisé en cas de forte suspicion d’asthme chez un sujet n’ayant pas de syndrome obstructif réversible aux EFR). Il existait une association positive entre une exposition au tabagisme passif vie entière (≥ 150 cigarettes-années)

19 au travail et le risque accru d’asthme (OR = 2,21 ; IC 95 % : 1,15—4,27), mais pas pour le tabagisme passif vie entière au domicile (OR = 1,37 ; IC 95 % : 0,87—2,16). La fraction d’asthme attribuable au tabagisme passif au cours des 12 derniers mois était de 49,2 %. Thorn et al. [94] ont réalisé en Suède une étude castémoins chez 174 sujets non-fumeurs, asthmatiques depuis l’âge de 16 ans et chez 870 témoins non asthmatiques. Une association positive entre exposition au tabagisme passif au domicile et augmentation de l’incidence de l’asthme était observée (OR = 2,4 ; IC 95 % : 1,4—4,1). Toutefois, l’association était positive chez les hommes (OR = 4,8 ; IC 95 % : 2,0—11,6), mais pas chez les femmes (OR = 1,5 ; IC 95 % : 0,8—3,1). Une étude prospective californienne [95] a porté sur une cohorte de 3914 adultes suivis pendant 10 ans. Elle a retrouvé une association positive entre tabagisme passif (actuel ou ancien) au travail et/ou au domicile et développement de l’asthme chez des adultes n’ayant jamais fumé (RR = 1,45 ; IC 95 % : 1,21—1,75). Enfin, trois revues générales mettent également en évidence une telle association [96—98]. Il est ainsi constaté une association positive entre l’augmentation du risque d’asthme et l’exposition au tabagisme passif chez des adultes non-fumeurs. Une étude cependant ne retrouve cette association que chez les hommes. Le Tableau 6 résume les résultats des principales études concernant l’influence du tabagisme passif chez des adultes non-fumeurs sur le développement de l’asthme.

Tabagisme passif in utero ou pendant l’enfance et asthme débutant chez l’adulte non-fumeur L’étude transversale suédoise de Larsson et al. [99] chez 8008 adultes s’est intéressée à l’impact du tabagisme passif pendant l’enfance sur la prévalence de l’asthme diagnostiqué chez l’adulte. Chez l’ensemble des sujets n’ayant jamais fumé, la prévalence de l’asthme était de 7,6 % chez les sujets exposés au tabagisme passif pendant l’enfance et de 5,8 % en l’absence d’exposition (p = 0,035). Parmi les sujets non-fumeurs sans antécédent familial d’asthme, la prévalence de l’asthme était de 6,8 % chez les sujets exposés au tabagisme passif dans l’enfance et de 3,8 % chez les non-exposés (p < 0,001), alors qu’il n’existait pas de différence significative chez ceux qui avaient des antécédents familiaux d’asthme (11,4 % versus 16,0 % ; p = 0,108). Le tabagisme passif pendant l’enfance chez les sujets nonfumeurs sans antécédent familial d’asthme était donc un facteur de risque d’asthme survenant à l’âge adulte (OR = 1,82 ; IC 95 % : 1,28—2,58). Une étude prospective norvégienne [9] a porté sur 2819 adultes participant à la Hordaland County Cohort Study (HCCS) et suivis pendant 11 années. Le diagnostic d’asthme était retenu si les sujets avaient été traités par un médecin ou hospitalisés pour asthme. Chez les non-fumeurs, il existait une association positive entre l’exposition in utero au tabagisme maternel et le développement de l’asthme chez adulte (OR = 5,7 ; IC 95 % : 1,9—17,4). La fraction d’asthme de l’adulte attribuable au seul tabagisme maternel était de 17,3 %. Chez des sujets n’ayant jamais fumé, le tabagisme passif (in utero ou pendant l’enfance) est un facteur de risque d’asthme survenant à l’âge adulte.

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Populations comparées

Résultat RR, HR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Incidence de l’asthme

F-actu versus NF + Ex-F

OR = 1,3 (1,05—1,6)

Âge, sexe

Incidence de l’asthme

F-actu versus NF + Ex-F

Âge, sexe, lieu de résidence, rhinite allergique, animal domestique au domicile

Incidence de l’asthme

F-actu versus NF Ex-F « récents » (abstinence < 5 années) versus NF Ex-F « persistants » (abstinence > 10 années) versus NF F-actu versus NF + Ex-F

OR = 3,0 (1,5—5,8) Sujets non atopiques : OR = 5,7 (1,7—19,2) Sujets atopiques : OR = 1,8 (0,8—4,2) OR = 2,0 (1,3—3,0) OR = 3,1 (1,9—5,1)

Étude rétrospective n = 325 Âge m : 29,1 ans — H/F : 1,37 Suivi : 10 ans

Incidence de l’asthme chez des sujets avec rhinite allergique

McWhorter [83] États-Unis — 1989

Étude prospective n = 14 404 Âge : 25—74 ans — H/F : 0,68 Suivi : 9,1 ans Étude prospective n = 12 636 Âge : 12 à plus de 70 ans — H/F : 0,83 Suivi : 2 ans

Incidence de l’asthme

F-actu + Ex-F versus NF

Influence du sexe sur l’incidence de l’asthme, selon la présence ou non d’un animal domestique au domicile

F-actu versus NF (femmes)

Chen [84] Canada — 2002

Âge, sexe, PA, BPCO, VEMS

OR = 1,2 (0,8—2,0)

H + F : OR = 2,98 (1,81—4,92) H : OR = 2,74 (1,36—5,52) F : OR = 3,76 (1,63—8,68) H + F : HR = 1,1 (0,9—1,5) F : HR = 1,4 (1,1—1,9)

Sexe, animal domestique au domicile, amélioration des symptômes de rhinite

Animal domestique au domicile : OR = 2,50 (1,24—5,05) Pas d’animal : OR = 0,95 (0,49—1,85)

Âge, immigration, atopie

Âge, sexe, race, CSE

M. Underner et al.

Polosa [22] Italie — 2008

ARTICLE IN PRESS

Études positives pour l’asthme Torén [80] Étude rétrospective n = 15 813 Suède — 1999 Âge m : 35,9 ans — H/F : 0,96 Suivi : 16 ans Étude prospective Plaschke [81] n = 1 370 Suède — 2000 Âge m : 33,2 ans — H/F : 0,94 Suivi : 3 ans Godtfredsen [82] Étude prospective Danemark — 2001 n = 6 814 Âge m : 64,5 ans — H/F : 0,76 Suivi : 10 ans

Paramètre étudié

Modele +

Tabagisme actif et risque d’asthme et de sifflements thoraciques chez l’adulte.

Auteur Pays — Année

RMR-920; No. of Pages 28

20

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 5

Polosa [85] Italie — 2011

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Études négatives pour l’asthme Étude prospective Vesterinen [86] n = 14 729 Finlande — 1988 Âge : 18—64 ans — H/F : 0,96 Suivi : 6 ans Basagana [87] Espagne — 2001

Troisi [3] États-Unis — 1995

Étude prospective n = 1640 Âge : 20—44 ans — H/F : 0,93 Suivi : 6,7 ans Étude prospective n = 74 072 Âge : 34—68 ans — F uniquement Suivi : 10 ans

Études positives pour les sifflements thoraciques Sparrow [89] Étude prospective États-Unis — 1993 n = 624 Âge m : 61,2 ans — H uniquement Suivi : 3 ans

Variables d’ajustement

Populations comparées

Résultat RR, HR ou OR (IC 95 %)

F-actu versus NF (hommes)

F-actu versus NF

Pas d’association entre tabagisme et asthme (avec ou sans animal domestique) OR = 2,78 (1,28—6,08)

Ex-F versus NF

OR = 1,26 (0,37—4,24)

Incidence de l’asthme

F-actu versus NF

Incidence de l’asthme

F-actu versus NF

Pas de différence significative chez les hommes : RR = 0,92 (0,44—1,93) et chez les femmes : RR = 1,29 (0,69—2,40) OR = 0,83 (0,42—1,63)

Incidence de l’asthme

F-actu versus NF Ex-F versus NF

RR = 0,57 (0,46—0,71) RR = 0,50 (0,40—0,62)

Âge

Incidence des sifflements thoraciques

F-actu versus NF

OR = 14,3 (3,9—52,3)

Âge, HRB à la métacholine

Incidence de l’asthme sévère chez des sujets allergiques (stades III et IV de la classification GINA 2002)

Âge, sexe, atopie, tabagisme passif, atopie familiale

Âge

Âge, sexe, asthme maternel, atopie, HRB, exposition à des irritants professionnels

ARTICLE IN PRESS

Étude prospective n = 371 Âge m : 29,1 ans — H/F : 0,87 Suivi : 10 ans

Paramètre étudié

Modele +

Auteur Pays — Année

RMR-920; No. of Pages 28

(Suite)

Tabagisme et développement de l’asthme 21

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 5

Modele +

RMR-920; No. of Pages 28

22

(Suite) Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Paramètre étudié

Strachan [90] Royaume-Uni — 1996

Étude prospective n = 5801 Âge : 17—33 ans — H/F : 0,71 Suivi : 16 ans Étude rétrospective n = 1542 Âge : 39 à 45 ans — H/F : 0,85 Étude prospective n = 2819 Âge : 15—70 ans — H/F : 0,92 Suivi : 11 ans

Incidence des sifflements thoraciques

Bodner [91] Écosse — 1997

Eagan [88] Norvège — 2002

Incidence des sifflements thoraciques (début après l’âge de 15 ans) Facteurs de risque des sifflements thoraciques et de l’asthme

Populations comparées

Résultat RR, HR ou OR (IC 95 %)

Variables d’ajustement

Ex-F versus NF F-actu versus NF

OR = 1,8 (0,6—5,4) OR = 4,42 (3,31—5,92)

Sexe

F-actu versus NF

OR = 1,8 (1,2—2,5)

Sexe, CSE

Fumeurs pendant les 11 années du suivi versus NF

Asthme : OR = 1,0 (0,5—2,0) Sifflements thoraciques : OR = 2,0 (1,4—2,8)

Âge, sexe

ARTICLE IN PRESS

Auteur Pays — Année

H/F : sex-ratio ; H : hommes ; F : femmes ; Âge m : âge moyen ; F-actu : fumeurs actuels ; Ex-F : ex-fumeur ; NF : non-fumeur ; PA : paquets-années ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive ; VEMS : volume expiratoire maximum par seconde ; HRB : hyperréactivité bronchique ; CSE : conditions socio-économiques ; GINA : Global Initiative for Asthma ; NS : non significatif.

M. Underner et al.

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 5

Paramètre étudié

Populations comparées

Résultat RR ou OR (IC 95 %)

Leuenberger [92] Suisse — 1994

Étude transversale n = 4197 Âge : 18—60 ans — H/F : 0,66 Étude cas-témoins 521/932 Âge : 21—63 ans — H/F : 0,30 Durée de l’étude : 2,5 ans Étude cas-témoins 174/870 Âge : 20—50 ans — H/F = 0,41 Étude prospective n = 3914 Âge m : 56,5 ans — H/F : 0,56 Suivi : 10 ans

Facteurs de risque d’asthme

Exposition au tabagisme passif au travail et/ou au domicile versus pas d’exposition Exposition vie entière (≥ 150 cigarette-années) au tabagisme passif (au travail ou au domicile) versus pas d’exposition

OR = 1,43 (1,03—2,0)

Jaakkola [93] Finlande — 2003

Thorn [94] Suède — 2001

Greer [95] États-Unis — 1993

Facteurs de risque d’asthme

Facteurs de risque d’asthme

Exposition au tabagisme passif au domicile versus pas d’exposition

Incidence de l’asthme

Exposition au tabagisme passif (au travail et/ou au domicile) versus pas d’exposition

Variables d’ajustement

Âge, sexe, CSE, tabagisme paternel pendant l’enfance, exposition professionnelle à des irritants Âge, sexe, antécédent Exposition au travail : OR = 2,21 (1,15—4,27) parentaux (asthme, atopie), Exposition au domicile : déficit éducatif, animal domestique, moisissures au OR = 1,37 (0,87—2,16) domicile, exposition professionnelle à des irritants H + F : OR = 2,4 Âge, sexe, tabagisme actif, (1,4—4,1) atopie H : OR = 4,8 (2,0—11,6) F : OR = 1,5 (0,8—3,1) RR = 1,45 (1,21—1,75) Âge, sexe, niveau d’éducation

H/F : sex-ratio ; H : hommes ; F : femmes ; CSE : conditions socio-économiques.

ARTICLE IN PRESS

Type d’étude Effectif Âge — Sexe

Modele +

Auteur Pays — Année

RMR-920; No. of Pages 28

Tabagisme passif chez des adultes non-fumeurs et développement de l’asthme.

Tabagisme et développement de l’asthme 23

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

Tableau 6

Modele + RMR-920; No. of Pages 28

ARTICLE IN PRESS

24

M. Underner et al. • Il existe une association positive entre augmentation du risque d’asthme et exposition au tabagisme passif chez des adultes n’ayant jamais fumé. Une étude ne retrouve cette association positive que chez les hommes. • Chez des sujets n’ayant jamais fumé, le tabagisme passif (in utero ou pendant l’enfance) est un facteur de risque d’asthme survenant à l’âge adulte.

Discussion Techniques de recueil de la littérature Elle a reposé sur le moteur de recherche le plus efficient (Medline) mais qui sur-représente les publications en langue anglaise. Néanmoins, il paraît légitime de penser que le biais de publication ainsi constitué est d’ampleur limitée, compte tenu du sujet traité.

Hétérogénéité des études épidémiologiques Définition de l’asthme La définition de l’asthme dans les études épidémiologiques est variable : asthme déclaré par le sujet, asthme diagnostiqué par un médecin, présence de symptômes d’asthme (notamment sifflements thoraciques), utilisation de médicaments de l’asthme, antécédent d’hospitalisation pour asthme, mesure objective d’une obstruction bronchique réversible avec ou sans confirmation d’une HRB. Chaque définition peut conduire à sélectionner des groupes différents de sujets, rendant difficile la comparaison des études. Celles qui sont réalisées par des enquêteurs sont plus fiables que celles utilisant des auto-questionnaires, mais leur réalisation est plus difficile. La réalisation d’une exploration fonctionnelle respiratoire avec recherche d’une HRB représente un coût ; elle est de ce fait difficile à envisager sur un large échantillon de population. Ainsi, l’utilisation d’autoquestionnaires reste la méthode la plus largement utilisée au cours des études épidémiologiques.

Distinction entre asthme et BPCO Il est important de souligner que les sifflements thoraciques sont communs à toutes les pathologies bronchiques obstructives (asthme, BPCO, emphysème pulmonaire). Le meilleur moyen de distinguer l’asthme de la BPCO est de faire un test de réversibilité bronchique : le test est toujours réversible chez un asthmatique, alors qu’il est peu ou pas réversible dans le cas d’une BPCO. La distinction entre asthme et BPCO peut donc être difficile lors des enquêtes par questionnaire et des erreurs de classification sont possibles en l’absence de spirométrie et de recherche d’une HRB [75,76,79]. Gilliland et al. [13] ont souligné l’intérêt des études épidémiologiques chez les adolescents où le risque d’erreur de classification entre asthme et BPCO est minime, en raison de l’âge des sujets et du caractère récent du tabagisme. En revanche, chez un adulte fumeur actif présentant des sifflements thoraciques, les diagnostics souvent portés d’emblée par un médecin sont ceux de BPCO chez un homme et d’asthme chez une femme [83,100].

Autres difficultés des études épidémiologiques Chez les enfants, les bronchites et les bronchiolites, quels qu’en soient les agents causals, peuvent se manifester par des sifflements bronchiques. De ce fait, ce symptôme, s’il est caractéristique de l’asthme, n’est pas totalement spécifique de celui-ci. Ainsi, chez les jeunes enfants, les sifflements thoraciques précoces ne sont pas toujours des signes précoces d’asthme. Chez certains enfants « siffleurs précoces », les sifflements ne sont que transitoires, sans évolution ultérieure vers une maladie asthmatique [68]. Par ailleurs, Siersted et al. [101] ont souligné le risque de sous-évaluation de l’asthme chez les adolescents. Dans cette étude, un tiers des sujets avaient un asthme non diagnostiqué, plus souvent les filles que les garc ¸ons. Les facteurs indépendants associés à un sous-diagnostic de l’asthme étaient le sexe féminin, une activité physique limitée, un indice de masse corporelle élevé, des problèmes familiaux, l’absence de rhinite et une exposition au tabagisme passif. Certains de ces facteurs pourraient expliquer que le médecin attribue les symptômes respiratoires à une autre cause (surcharge pondérale, stress lié aux problèmes familiaux, etc.), notamment en l’absence de rhinite associée. Par ailleurs, chez l’adulte, la relation entre tabagisme et asthme pourrait être masquée par « l’effet du fumeur en bonne santé » : sujet fumeur se déclarant indemne de toute affection [102]. Enfin, certains parents fumeurs peuvent sous-estimer les symptômes respiratoires de leurs enfants exposés au tabagisme passif.

Évaluation du statut tabagique La définition d’un sujet non-fumeur varie selon les études (sujet n’ayant jamais fumé, ex-fumeur ou fumeur occasionnel). Un biais de mémorisation de la consommation peut intervenir dans les études rétrospectives, induisant une mésestimation de l’exposition au tabagisme passif, notamment chez les sujets souffrant d’une pathologie respiratoire. Le biais de déclaration semble toutefois être le problème le plus important.

Sous-déclaration du tabagisme actif Certains fumeurs, notamment les petits fumeurs et les fumeurs intermittents, sous-estiment leur tabagisme et se déclarent souvent non-fumeurs, ce qui peut masquer une relation entre asthme et tabac. Inversement, pour Wakefield et al. [103], les gros fumeurs (plus de 20 cigarettes par jour) sous-estiment d’environ 30 % leur tabagisme. Enfin, certains fumeurs souffrant de symptômes respiratoires chroniques peuvent être plus motivés à arrêter de fumer avant que le diagnostic d’asthme ne soit porté [3].

Sous-déclaration du tabagisme passif Certains sujets peuvent déclarer ne pas être exposé au tabagisme passif alors qu’il existe une exposition minime [104]. Dans les études sur le tabagisme passif, il existe également un risque d’inclure parmi les sujets non exposés au tabac des fumeurs actifs dissimulant leur tabagisme, notamment

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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Tabagisme et développement de l’asthme si un enfant malade (asthmatique ou autre) est présent au domicile.

Sur-déclaration du tabagisme passif Un sujet exposé au tabagisme passif peut avoir tendance à surestimer son exposition, notamment en cas d’exposition professionnelle. Les asthmatiques seraient plus enclins à déclarer leur exposition au tabagisme passif, notamment si les liens entre l’exposition au tabac et l’asthme ont été expliqués par un médecin. Ceci peut conduire à une surestimation du risque [94,99]. L’utilisation de marqueurs biochimiques du tabagisme (monoxyde de carbone [CO] expiré, carboxyhémoglobine [HbCO], cotinine urinaire ou salivaire) pourrait améliorer la fiabilité de l’évaluation de l’exposition tabagique. Toutefois, le recours à ces marqueurs est difficile lors des études épidémiologiques, en raison du nombre important de sujets [64]. Par ailleurs, ces marqueurs, dont la demi-vie est relativement courte, ne reflètent que l’exposition récente au tabagisme. Par exemple, la demi-vie d’élimination de la cotinine dans les différents liquides biologiques est de 16 à 19 heures [105]. Quelques études ont comparé l’exposition au tabagisme passif déclaré par les sujets et celle validée par un marqueur biochimique ; ainsi Greenberg et al. [106] ont noté une bonne corrélation entre le rapport cotinine/créatinine et le tabagisme maternel déclaré (coefficient de corrélation de Spearman : r = 0,67 ; p = 0,0001). Dans l’étude de Carlsten et al. [50], réalisée chez 365 enfants, le dosage de la cotinine était réalisé à la naissance (dans le sang du cordon) et à l’âge de 1 an (cotinine urinaire). Il existait une bonne corrélation entre le tabagisme maternel déclaré au cours du troisième trimestre de la grossesse et le taux de cotinine dans le sang du cordon (coefficient de corrélation de Spearman : r = 0,89 ; p < 0,0001). Ces auteurs retrouvaient une bonne corrélation entre le tabagisme maternel déclaré à l’âge de 1 an et le rapport cotinine urinaire/créatinine chez l’enfant (coefficient de corrélation de Pearson : r = 0,48 ; p < 0,0001). Chilmonczyk et al. [107] ont constaté chez 199 enfants asthmatiques une association positive entre le nombre d’exacerbations de l’asthme au cours des 12 derniers mois et l’importance de l’exposition au tabagisme passif (rapportée par les parents ou validée par le dosage de la cotinine urinaire). Une bonne concordance entre le tabagisme passif déclaré par les parents et les taux de cotinine urinaire était notée. Lorsque les parents déclaraient une absence d’exposition, les taux de cotinine urinaire se situaient audessous du seuil de 10 ng/mL dans 86 % des cas. Inversement, si les parents déclaraient une exposition au tabagisme passif, les taux de cotinine urinaire étaient au-dessus du seuil dans 77 % des cas. Pour les auteurs, les discordances observées peuvent être expliquées par des déclarations erronées (volontaires ou non) de l’exposition au tabac et/ou par le fait que la cotinine ne reflète qu’une exposition tabagique récente. Pour Gergen et al. [108], l’exposition déclarée et celle validée par les marqueurs biochimiques du tabagisme donnent des résultats équivalents. Ainsi, dans les études épidémiologiques portant sur de larges échantillons de population, l’exposition tabagique déclarée semble être suffisante.

25 • Les études épidémiologiques sur l’influence du tabagisme sur le développement de l’asthme sont hétérogènes. • Les définitions de l’asthme et du tabagisme dans les études épidémiologiques sont variables. • La distinction entre asthme et BPCO peut être difficile lors des enquêtes par questionnaire. • L’exposition déclarée et celle validée par les marqueurs biochimiques du tabagisme donnent des résultats équivalents ; l’exposition tabagique déclarée paraît être suffisante lors des études épidémiologiques.

Conclusion Le tabagisme et l’asthme sont deux problèmes majeurs de santé publique au niveau mondial. Le tabagisme actif ou passif est un facteur de développement de l’asthme et des sifflements thoraciques. Les mécanismes physiopathologiques par lesquels la fumée de tabac est à l’origine d’asthme sont cependant encore mal connus et doivent être sources de recherches. Le tabagisme actif est facteur d’entretien de l’inflammation bronchique et perturbe le contrôle de la maladie asthmatique. L’arrêt du tabagisme est donc une composante essentielle dans la prise en charge des patients asthmatiques fumeurs. Le tabagisme passif, in utero ou environnemental, accroît les risques de survenue d’asthme. L’ensemble de ces données justifie le renforcement de la politique de contrôle du tabagisme.

POINTS ESSENTIELS • Le tabagisme est la principale cause de morts évitables. • La relation entre tabagisme et risque de BPCO est bien établie, mais le rôle du tabagisme dans le développement de l’asthme est moins connu et reste controversé. • Qu’il soit actif ou passif, le tabagisme est un facteur de développement de l’asthme et des sifflements thoraciques. • La physiopathologie de cette toxicité est encore mal connue. • Le tabagisme actif entretient une inflammation bronchique et complique la prise en charge de la maladie asthmatique. • Le tabagisme passif pendant l’enfance favorise la survenue d’asthme à l’âge adulte. • Le tabagisme passif, in utero ou environnemental, accroît les risques d’asthme.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

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Pour citer cet article : Underner M, et al. Influence du tabagisme sur le risque de développement de l’asthme. Revue des Maladies Respiratoires (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2014.07.014

[Influence of tobacco smoking on the risk of developing asthma].

The aim of this general review is to investigate the influence of active and passive smoking on the development of asthma in children and adults. Pass...
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