Revue des Maladies Respiratoires (2015) 32, 895—902

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ARTICLE ORIGINAL

Ventilation non invasive dans l’insuffisance respiratoire aiguë en service de pneumologie Noninvasive ventilation for acute respiratory failure in a pulmonary department C. Perrin a,∗, F. Rolland a, F. Berthier b, Y. Duval a, V. Jullien a a

Service de pneumologie, pôle des spécialités médicales, centre hospitalier de Cannes, 15, avenue des Broussailles, 06401 Cannes, France b Département d’information médicale, hôpital Princesse Grâce, Principauté de Monaco, Monaco, France Rec ¸u le 30 septembre 2014 ; accepté le 11 mars 2015 Disponible sur Internet le 3 juin 2015

MOTS CLÉS Ventilation non invasive ; Insuffisance respiratoire aiguë ; Bronchopneumopathie chronique obstructive ; Œdème aigu pulmonaire cardiogénique ;



Résumé Introduction. — La ventilation non invasive (VNI) représente le traitement de choix dans l’insuffisance respiratoire aiguë (IRA), mais cette technique est souvent initiée en service de médecine. Méthodes. — Cette étude rétrospective a tenté d’évaluer l’évolution de l’IRA traitée par VNI en service de pneumologie et de mettre en évidence des critères prédictifs d’échec. Tous les sujets étaient traités sur 4 lits dédiés à la VNI. L’échec de la VNI était défini par la nécessité d’une intubation et le transfert du patient en réanimation ou le décès. Résultats. — Parmi 105 admissions avec IRA, 49 ont nécessité le recours à la VNI. Ces admissions étaient divisées en 2 groupes : avec PaCO2 < 45 mmHg (10) et avec PaCO2 ≥ 45 mmHg (39). Les taux globaux d’échec et de mortalité étaient respectivement de 26,5 et 17 %. En analyse multivariée, l’IGS II et une acidose respiratoire avec pH inférieur à 7,30 étaient significativement associés à un risque d’échec de la VNI.

Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Perrin).

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2015.03.002 0761-8425/© 2015 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

896 Insuffisance respiratoire chronique

KEYWORDS Noninvasive ventilation; Acute respiratory failure; Chronic obstructive pulmonary disease; Acute cardiogenic pulmonary edema; Chronic respiratory failure

C. Perrin et al. Conclusions. — La VNI est praticable et efficace au cours de l’IRA modérée en service de pneumologie. Cependant, les patients en acidose respiratoire avec pH < 7,30 courent un risque d’échec de la prise en charge. © 2015 SPLF. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Summary Introduction. — Noninvasive ventilation (NIV) is considered as the first choice treatment for selected patients with acute respiratory failure (ARF), but many hospitals are forced to start NIV on medical wards. Methods. — The aim of this retrospective study was to assess the outcomes of NIV initiated for ARF on a respiratory ward and to find the criteria predictive of failure. All patients were treated in a four-bed ward specifically dedicated to NIV. Failure of NIV was defined as the need for intubation and transfer to ICU, or death. Results. — Among 105 admissions with ARF, 49 episodes needed NIV. These episodes were divided into 2 groups: PaCO2 < 45 mmHg (10) and PaCO2 > 45 mmHg (39). The overall failure rate of NIV and overall in-hospital mortality rate were 26.5% and 17% respectively. On multivariate analysis, SAPS II and respiratory acidosis with a pH less than 7.30 were significantly associated with failure of NIV. Conclusions. — NIV is practicable and is effective in the management of mild to moderate ARF on a respiratory ward. However, patients with respiratory acidosis and a pH less than 7.30 are at risk of NIV failure. © 2015 SPLF. Published by Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction La ventilation non invasive (VNI) a clairement montré son efficacité dans le traitement de l’insuffisance respiratoire aiguë (IRA) de causes variées, en particulier, dans l’exacerbation aiguë de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), dans l’œdème aigu pulmonaire cardiogénique et chez les patients immuno-déprimés [1—3]. En effet, la VNI permet dans ces affections de diminuer le recours à l’intubation, la survenue d’infections bronchopulmonaires nosocomiales et le taux de mortalité [4—7]. De plus, ce type de prise en charge paraît favorable au plan médico-économique au cours de l’exacerbation aiguë de BPCO [8]. Aujourd’hui, on retient l’intérêt d’un recours précoce à la VNI dans l’IRA [3]. Toutefois, les nombreuses indications dépassent les capacités d’accueil des services de réanimation et des unités de soins intensifs (USI) respiratoires, entraînant l’usage de cette technique en dehors de ces services et en particulier en service de médecine [3,9—12]. De plus, la simplicité du monitorage au cours de la VNI renforce cette pratique [13—19]. Cependant, l’absence de surveillance rapprochée peut retarder le constat d’une VNI inefficace et exposer le patient à l’échec thérapeutique [20,21]. Ainsi, la pratique de la VNI au cours de l’IRA en dehors des unités de soins intensifs respiratoires ou de réanimation est discutée [21]. Bien que les retours d’expérience de la VNI pratiquée au cours de l’IRA en service de médecine soient rapportés dans la littérature [8,22—29], il n’existe pas de rapport d’équipes

franc ¸aises et surtout, aucun ne précise son organisation spécifique pour une telle prise en charge alors que la gravité des patients est jugée sévère [30]. Dans une étude rétrospective, réalisée dans le service de pneumologie de l’hôpital de Cannes, nous avons tenté : • d’évaluer la fréquence du recours à la VNI dans l’IRA ; • de préciser l’évolution des patients ; • de mettre en évidence un ou plusieurs critères prédictifs d’échec de la VNI pratiquée en aigu en service de médecine.

Matériel et méthodes Site de l’étude Notre étude a porté sur les dossiers de patients admis pour IRA ou une dyspnée aiguë dans le service de pneumologie de l’hôpital de Cannes de janvier 2010 à janvier 2011. Notre service était composé de 24 lits dont 4 étaient dédiés aux urgences respiratoires. Ces 4 lits regroupés sous le vocable de « lits attentifs » étaient situés à proximité de la salle de soins et disposaient chacun du matériel nécessaire à un monitorage respiratoire non invasif (scope, oxymètre de pouls [SpO2 ], pression artérielle, fréquence respiratoire) et à la mise en œuvre d’une VNI. Le personnel paramédical en charge de ces 4 lits attentifs s’occupait aussi de 6 lits supplémentaires. Il s’agissait d’un infirmier (IDE) et de deux aides-soignants (AS) par tranche de 8 heures pendant la journée et d’un IDE et un AS pendant la nuit. Un médecin senior

Ventilation non invasive aiguë en pneumologie et un interne étaient désignés pour la prise en charge de ces mêmes 10 lits pendant la journée, alors que pendant la nuit, un pneumologue du service restait joignable par téléphone. En cas d’urgence, l’urgentiste et/ou le réanimateur de garde pouvaient intervenir sur le service. L’intervention du réanimateur était facilitée par la proximité géographique entre la réanimation et le service de pneumologie. L’ensemble de notre corps infirmier avait bénéficié d’un séminaire de formation spécifique à la VNI d’une durée de 16 heures et assistait à une heure de cours d’entretien mensuel par les médecins du service. Tout notre personnel médical et paramédical était formé à la mise en place et à la surveillance de la VNI. De plus, il était également entraîné à la pratique de l’intubation endotrachéale.

897 systématique des complications cutanées était assurée par les IDE. Les patients étaient scopés et la SpO2 comme la pression artérielle étaient systématiquement monitorées. La VNI était pratiquée par séances horaires diurnes en situation d’éveil à raison de 5 heures/jour au moins. En cas de nécessité d’intubation (pause ou épuisement respiratoire, agitation extrême, coma, collapsus cardiovasculaire ou troubles du rythme sévère), le patient était intubé sur place et/ou immédiatement transféré en réanimation ou USI pour prise en charge. En cas d’évolution favorable, la VNI était interrompue si les critères suivants obtenus sous oxygène nasal persistaient plus de 24 heures : eupnée au repos, fréquence respiratoire < 25 cycles/minute, pH > 7,35. Enfin, les patients étaient systématiquement assistés par le kinésithérapeute du service pour le drainage bronchique.

Ventilation non invasive Paramètres mesurés La ventilation non invasive, en pression positive avec masque facial, était pratiquée à l’aide de ventilateurs à régulation de pression en mode spontané ou assisté-contrôlé (Elisée 150, ResMed, Sydney, Australie). En cas d’IRA, la VNI était instaurée sur les critères suivants : dyspnée aiguë modérée à sévère évaluée par le praticien en charge du patient, respiration avec mise en jeu de la musculature respiratoire accessoire et acidose respiratoire (pH < 7,35) ; ou IRA hypoxémiante (PaO2 < 70 mmHg sous oxygène à haut débit au masque et alcalose respiratoire) avec critères de non intubation et sujet non admis en réanimation ou USI (VNI palliative). Aussitôt après son admission dans le service, le patient était examiné et la gazométrie contrôlée. En cas d’indication de VNI, celle-ci était immédiatement initiée. Les IDE étaient entraînés à la calibration du ventilateur, au choix de l’interface, au montage du circuit et du système d’humidification. Après réglage du ventilateur par le médecin, les IDE positionnaient l’interface sur le visage du patient et raccordaient le patient au ventilateur. Un protocole écrit traitant de la mise en place de la VNI et de sa surveillance était disponible et accessible dans le poste infirmier. Les réglages initiaux des ventilateurs associaient une aide inspiratoire à 7—9 cmH2 O (ensuite augmentée progressivement jusqu’à la valeur maximale tolérable), une pression expiratoire positive à 3—5 cmH2 O, un seuil de déclenchement réglé au plus sensible et une fréquence respiratoire de sécurité à 14—16 cycles/min. À l’occasion de la première demi-heure de VNI, un médecin restait au chevet du patient pendant toute la durée de la séance. Dès les premières minutes de VNI, médecin et IDE en charge du patient contrôlaient l’absence de fuites non intentionnelles, le synchronisme patient—machine (cliniquement et à l’aide des courbes de débit et pression présentées sur le cadran du ventilateur), le volume courant expiré (Vte) dont la valeur minimale souhaitée était de 7 mL/kg, et la valeur de la SpO2 . L’adjonction d’oxygène sur le ventilateur était ajustée pour obtenir une SpO2 supérieure ou égale à 90 %. Par la suite, la surveillance était assurée par un IDE avec un médecin joignable. Les fuites non intentionnelles étaient systématiquement recherchées et contrôlées par l’IDE, la tolérance évaluée et le synchronisme patient—machine apprécié cliniquement. Le médecin était contacté en cas d’agitation, inconfort, asynchronisme patient—machine ou désaturation. Une prévention

Pour chaque patient, les données suivantes étaient colligées : l’âge, le sexe, le motif d’admission, l’affection respiratoire chronique, les comorbidités, la cause de l’insuffisance respiratoire aiguë, la provenance du patient, l’index de gravité simplifié II (IGS II), les paramètres respiratoires et cardiovasculaires à l’admission (gaz du sang, fréquence respiratoire, pression artérielle, fréquence cardiaque), le devenir du patient et la durée d’hospitalisation. L’échec de la VNI était défini par la nécessité d’une intubation et transfert du patient en réanimation ou USI, ou le décès.

Analyse statistique Les variables catégorielles étaient décrites au moyen des effectifs et des pourcentages. Les variables continues étaient décrites par la moyenne et l’écart-type en cas de distribution gaussienne, ou par la médiane et l’étendue en cas de distribution non gaussienne. Afin de rechercher les facteurs associés à l’échec du traitement, la stabilité de l’association était appréciée au moyen du test de Khi2 d’indépendance ou du test exact de Fisher pour les tableaux de contingence. Pour les croisements avec les variables continues (paramètres gazométriques), les tests non paramétriques de Mann-Whitney étaient privilégiés en raison des effectifs de groupe inférieurs à 30 et de variances inégales. Une analyse multivariée par modèle de régression logistique était pratiquée pour la recherche de facteurs d’échec indépendants (estimation des odds ratio [OR], intervalles de confiance à 95 % et degré de signification par la méthode de Wald). Les variables étaient sélectionnées sur la base d’un degré de signification p inférieur à 0,20 en analyse bi-variée ou sur la base des données de la littérature. Le risque de première espèce était fixé à 5 %. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du programme SAS version 9.1.3 (SAS, Cary, États-Unis).

Résultats Cent soixante-trois admissions, correspondant à 136 patients (85 hommes, 51 femmes) d’âge moyen 66 ± 15 années, ont été rec ¸ues sur nos 4 « lits attentifs ».

898 Tableau 1

C. Perrin et al. Caractéristiques physiologiques des épisodes d’insuffisance respiratoire aiguë à l’admission. Pas de VNI

Épisodes, n IGS II pH PaCO2 (mmHg) HCO− 3 (mmol/L) PaO2 air (mmHg) FR (cycles/minute)

VNI

56 16 ± 5 7,40 ± 0,1 42 ± 10 25 ± 5 52 ± 9 25 ± 8

Groupe PaCO2 < 45 mmHg

Groupe PaCO2 ≥ 45 mmHg

10 22 ± 7 7,41 ± 0,02 37 ± 5 24 ± 4 43 ± 17 38 ± 11

39 21 ± 4 7,32 ± 0,02 63 ± 18 31 ± 4 52 ± 15 26 ± 7

VNI : ventilation non invasive ; IGS II : index de gravité simplifié II ; FR : fréquence respiratoire.

Parmi les 163 hospitalisations, 105 (94 patients) présentaient une IRA (PaO2 < 70 mmHg en air ambiant et fréquence respiratoire ≥ 30 cycles/minute), 53 admissions (45 patients) correspondaient à des sujets admis pour dyspnée aiguë de causes respiratoires variées et 5 admissions (5 patients) correspondaient à des sujets atteints d’insuffisance respiratoire chronique ventilés à domicile par trachéotomie admis pour contrôle ventilatoire ou hospitalisation de répit. Parmi les 105 admissions pour IRA, 49 (41 patients) nécessitaient la VNI et 56 épisodes (53 patients) n’ont pas été ventilés. Les caractéristiques physiologiques des admissions pour IRA à l’admission sont rapportées dans le Tableau 1. Les 49 épisodes traités par VNI étaient répartis en deux groupes : un groupe avec PaCO2 < 45 mmHg (10 admissions, 10 patients) et un groupe avec PaCO2 ≥ 45 mmHg (39 épisodes, 31 patients). Les données démographiques et diagnostiques des patients traités par VNI sont présentées dans les Tableaux 2 et 3. Parmi les 49 admissions pour IRA traitées par VNI, 36 provenaient du service des urgences et 13 du domicile. Dans cette population, 63 % avaient une BPCO, 12 % des déformations thoraciques, 7 % présentaient des bronchectasies, 5 % une maladie neuromusculaire et 12 % étaient indemnes de maladie respiratoire chronique. En termes de comorbidités, 22 % présentaient une insuffisance cardiaque, 10 % avaient un

Tableau 2

diabète, 5 % souffraient d’affection neurologique et 63 % n’avaient aucune comorbidité. Les infections bronchopulmonaires représentaient la cause d’IRA la plus fréquente (Tableau 4). La durée de ventilation quotidienne était de 5 ± 1 heure et la durée moyenne de VNI était respectivement de 7 ± 9 jours et 8 ± 6 jours pour les groupes avec PaCO2 < 45 mmHg et avec PaCO2 ≥ 45 mmHg. Parmi les 56 épisodes (53 patients) qui n’ont pas bénéficié de VNI, aucun n’a été intubé ou transféré en réanimation et aucun décès n’était à déplorer. Parmi les admissions pour IRA et candidates à la VNI, le taux global d’échec était de 26,5 % (13 épisodes). Comparativement aux admissions pour IRA avec PaCO2 < 45 mmHg, le taux d’échec était inférieur dans le groupe avec PaCO2 ≥ 45 mmHg, respectivement 40 % versus 23 %. En cas d’intubation, celle-ci était pratiquée sur place puis le patient était transféré en réanimation. Comparativement aux admissions pour IRA avec PaCO2 < 45 mmHg, le taux de mortalité était inférieur dans le groupe avec PaCO2 ≥ 45 mmHg, respectivement 30 % versus 10 %. Tous les patients décédés quel que soit le groupe correspondaient à des sujets contre-indiqués à l’intubation et refusés en réanimation. Les 3 décès rencontrés dans le groupe VNI avec PaCO2 < 45 mmHg correspondaient à 2 cas de lymphangite carcinomateuse pulmonaire et 1 patient

Données démographiques et diagnostiques des patients traités par VNI, groupe avec PaCO2 < 45 mmHg.

Patients

Âge (années)

Sexe

Maladie respiratoire chronique

Comorbidités

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Médiane

73 74 52 50 76 64 79 68 58 75 67 (50—79)

M M M F F M M F M F

BPCO Aucune BPCO Aucune Bronchectasies Aucune Aucune BPCO BPCO BPCO

IC Autre Aucune Aucune Aucune IC IC Aucune Aucune Aucune

VNI : ventilation non invasive ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive ; IC : insuffisance cardiaque.

Ventilation non invasive aiguë en pneumologie Tableau 3

899

Données démographiques et diagnostiques des patients traités par VNI, groupe avec PaCO2 ≥ 45 mmHg.

Patients

Âge (années)

Sexe

Maladie respiratoire chronique

Comorbidités

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Médiane

66 63 78 51 79 61 85 94 86 74 68 81 75 63 62 63 59 83 72 76 71 78 75 77 74 76 41 85 57 72 75 71 (41—94)

M F M M F M F F F M F F M M M M M M M M M M F F M F F M M M F

Bronchectasies BPCO BPCO BPCO Déformations thoraco-vertébrales BPCO BPCO BPCO Déformations thoraco-vertébrales BPCO BPCO Déformations thoraco-vertébrales Maladie neuromusculaire BPCO Maladie neuromusculaire BPCO BPCO Déformations thoraco-vertébrales BPCO BPCO Déformations thoraco-vertébrales BPCO BPCO BPCO BPCO BPCO Bronchectasies Aucune BPCO BPCO BPCO

Aucune Autre Aucune Diabète Aucune Aucune Aucune Aucune Aucune Diabète Aucune Aucune Aucune Aucune Aucune Aucune IC — diabète Diabète IC IC Aucune Aucune Aucune Aucune Aucune IC Aucune IC Aucune IC Aucune

VNI : ventilation non invasive ; BPCO : bronchopneumopathie chronique obstructive ; IC : insuffisance cardiaque.

Tableau 4 Causes d’insuffisance respiratoire aiguë des patients traités par VNI. Épisodes, n (%) Surinfection bronchique 32 (65,3) Pneumonie 10 (20,4) Oedème aigu pulmonaire cardiogénique 3 (6,3) Traumatisme thoracique 2 (4) Cancer bronchopulmonaire 2 (4) VNI : ventilation non invasive.

âgé de 72 ans atteint de surinfection bronchopulmonaire sur insuffisance respiratoire chronique par fibrose pulmonaire idiopathique en phase terminale. Les 4 décès survenus dans le groupe VNI avec PaCO2 ≥ 45 mmHg étaient en rapport avec 2 cas d’exacerbation respiratoire aiguë par surinfection bronchique sur insuffisance respiratoire chronique obstructive en phase terminale, 1 cas de pneumonie chez

une patiente atteinte de démence évoluée et 1 cas de fractures costales étagées post-traumatiques chez une patiente cachectique âgée de 86 ans. La durée moyenne de séjour dans les groupes ventilés avec PaCO2 < 45 mmHg et PaCO2 ≥ 45 mmHg était respectivement de 13 ± 7 jours et 10 ± 7 jours. Pour l’analyse multivariée, les variables étaient sélectionnées sur la base d’un degré de signification p inférieur à 0,20 en analyse bi-variée ou sur la base des données de la littérature. Bien que l’analyse multivariée ait porté sur l’âge, la fréquence respiratoire, l’IGS II et le pH, seuls l’IGS II et un pH inférieur à 7,30 étaient significativement associés à un risque d’échec de la VNI (respectivement : OR ajusté = 1,17 [IC 95 % 1,05—1,30], p = 0,004 ; et OR ajusté = 15 [IC 95 % 2,56—87], p = 0,002). Au plan médico-économique, la prise en charge des patients avec IRA dans notre service était associée à une augmentation de la valorisation financière du séjour liée à la conjonction du poids des groupes homogènes de séjour et d’une durée moyenne de séjour non excessive.

900

Discussion Au cours de l’IRA modérée en service de pneumologie, notre étude rétrospective montre que la VNI est utilisée dans 46,5 % des cas. Notre travail confirme la faisabilité et l’efficacité de la VNI dans ce cadre avec un taux global de succès de 73,5 %. Conformément aux recommandations nationales [31] et internationales [32—34] quant aux indications de la VNI dans l’IRA, l’exacerbation aiguë de BPCO représente la cause la plus fréquente. Surtout, notre étude rapporte que l’index de gravité simplifié II ou qu’une acidose respiratoire avec pH < 7,30 (facteur prédictif indépendant) sont significativement associés à l’échec de la VNI au cours de l’IRA dans un service de pneumologie. Dans notre étude, 46,5 % des patients atteints d’IRA étaient candidats à la VNI. Notre évaluation est conforme à celle de Bierer et al. [12] qui rapportent une initiation de la VNI au cours de l’IRA en service de médecine dans près de 40 % des cas. Bien que nous confirmions la faisabilité de la VNI au cours de l’IRA pratiquée dans un service de pneumologie [12,22,23,25], l’initiation de la technique dans cette structure est risquée. En effet, le taux global d’échec défini par la nécessité d’une intubation et le transfert du patient en réanimation ou le décès est mesuré à 26,5 % dans notre série, à 33 % pour Anton et al. [22] et enfin de 31 % pour Farha et al. [23]. Il est important de noter que la gravité des patients atteints d’IRA et hospitalisés en service de pneumologie a été jugée significativement plus sévère comparativement aux patients des services d’urgence [30]. Ainsi, ces données mettent l’accent sur la nécessité de moyens au sein des services de pneumologie pour l’initiation de la VNI au cours de l’IRA. Pourtant, l’état des lieux actuel objective une variabilité considérable du ratio IDE/patient et du niveau d’expertise des personnels soignants pour la mise en route de la VNI et sa surveillance dans ce contexte [3,17,35,36]. De plus, l’absence d’organisation spécifique amène souvent à pratiquer la VNI sur des lits géographiquement éloignés du poste infirmier altérant d’autant la qualité de la surveillance des patients et la rapidité d’intervention en cas de problème [3]. Dans notre étude, nous proposons la réalisation de la VNI au cours de l’IRA sur 4 lits dédiés appelés « lits attentifs ». Ces 4 lits sont répartis en 4 chambres individuelles. Celles-ci jouxtent la salle de soins et sont équipées du matériel nécessaire pour la mise en route de la VNI et sa surveillance. De plus, l’espace de ces chambres autorise l’intubation voire l’instauration d’une réanimation si nécessaire. Notre étude objective qu’un ratio IDE/patient de 1/10 est opérationnel pour la prise en charge de l’IRA modérée par VNI sur un service de pneumologie. Ce constat est conforme aux données rapportées par Plant et al. [16]. Dans cette étude multicentrique randomisée contrôlée [16], les auteurs ont montré que la VNI au cours de l’IRA modérée en service de médecine permettait de diminuer le recours à la ventilation mécanique invasive et diminuait la mortalité hospitalière. Dans cette étude, le ratio IDE/patient médian était similaire au notre puisque de 1/11. Au-delà de l’effectif, une formation spécifique des personnels à la VNI est importante. Dans une étude observationnelle internationale [37], Cabrini et al. ont rapporté que

C. Perrin et al. la VNI au cours de l’IRA était pratiquée dans seulement 66 % des services de médecine du fait d’un manque d’expertise ressenti par le personnel soignant. En effet, dans un autre travail, Cabrini et al. [38] ont montré que 67 % des IDE de services de médecine ne se sentaient pas impliqués dans la prise en charge thérapeutique par VNI et que la moitié considérait ne pas avoir rec ¸u de formation adaptée. Dans notre étude, tout notre personnel IDE avait assisté à 16 heures de séminaire sur le thème de la VNI et bénéficiait d’une heure de cours d’entretien mensuel par les médecins du service. Dans le travail multicentrique de Plant et al. [16], la formation du personnel infirmier à la VNI était de 7,6 heures et les cours d’entretien représentaient 0,9 ± 0,82 heures par mois. Ainsi, l’expertise de notre personnel infirmier leur autorisait une participation active au cours de la prise en charge thérapeutique de l’IRA par VNI, en particulier au niveau de la préparation des matériels (calibration du ventilateur, montage des circuits et des systèmes d’humidification) et du monitorage clinique de la VNI (contrôle des fuites non intentionnelles, tolérance, synchronisme patient—machine, contrôle de la SpO2 et du Vte). Enfin, l’accessibilité de nos IDE à des protocoles écrits de mise en place de la VNI et de sa surveillance est garantie dans notre service. De plus, la progression naturelle de l’expertise avec le temps permet de réduire la charge de travail palliant en retour la faiblesse relative des effectifs soignants au cours de la VNI en aigu [39]. Le rôle majeur joué par l’expertise de l’équipe est bien illustré dans le travail de Carrera et al. [25]. Dans cette étude multicentrique randomisée en double insu [25], la prise en charge de l’IRA par VNI 24 h/24 par une équipe médicale spécialisée et entraînée a confirmé la diminution significative du taux d’intubation en autorisant une durée de ventilation quotidienne de 11 à 13 heures, alors qu’avec de moindre moyens médicaux, elle était de 5 ± 1 heure dans notre étude et de 5 à 9 heures dans l’étude de Plant et al. [16]. Bien que dans notre évaluation, le taux d’échec soit de 26,5 %, celui-ci doit être pondéré car il totalise les patients intubés et transférés en réanimation ainsi que les décès. Or, les décès concernaient des sujets refusés en réanimation car contre-indiqués à l’intubation et pris en charge au titre des soins palliatifs. Car, en effet il est clairement recommandé que la prise en charge par VNI de l’IRA non hypercapnique relève d’une USI ou d’une réanimation et non pas d’un service de médecine [31]. La majoration du taux d’échec liée aux décès de patients contre-indiqués à l’intubation a également été rapporté par Fahra et al. [23]. Dans ce travail, les auteurs ont évalué le devenir de patients atteints d’IRA modérée et traités par VNI en service de médecine. Les patients étaient divisés en deux groupes : un groupe de 62 sujets candidats à l’intubation si nécessaire et un groupe de 14 patients contre-indiqués à l’intubation. Alors que le taux d’échec était de 31 % (19 patients) dans le groupe candidat à une éventuelle intubation, aucun décès n’était à déplorer dans ce groupe avant le transfert en réanimation. Par contre, le taux d’échec était de 50 % dans le groupe contre-indiqué à l’intubation et tous ces échecs correspondaient à des décès. Ce constat met en exergue la sollicitation des services de médecine pour la prise en charge de l’IRA nécessitant la VNI dans le cadre des soins palliatifs [40].

Ventilation non invasive aiguë en pneumologie Dans la littérature, la dénutrition [41], l’encombrement bronchique [23], la pneumonie [23,41], le score de gravité [23,41] et la persistance d’une acidose respiratoire [22,42] sont reconnus comme des critères d’échec de la VNI au cours de l’IRA. À l’admission en réanimation, l’association d’un score de Glasgow < 11, d’un score APACHE II ≥ 29, d’une fréquence respiratoire ≥ 30 cycles/minute et d’un pH < 7,25 représente un risque d’échec de la VNI dans plus de 70 % des cas [42]. En service de médecine, une seule équipe [16] à partir d’une étude de sous-groupe, a évoqué qu’une acidose respiratoire avec pH < 7,30 était associée à un taux d’intubation et de mortalité significativement supérieurs. Dans notre étude, nous confirmons qu’une acidose respiratoire avec pH inférieur à 7,30 est un facteur indépendant prédictif d’échec de la VNI. Ainsi, la valeur d’une acidose respiratoire avec pH à 7,30 doit être considéré comme un niveau de gravité respiratoire en de ¸ ca duquel l’initiation de la VNI au cours de l’IRA devrait être pratiquée en réanimation voire en USI plutôt qu’en service de médecine. Bien que ce schéma soit difficile du fait de l’encombrement des réanimations et de la fréquence de l’exacerbation de BPCO [43], l’initiation de la VNI en service de médecine impose cependant une amélioration rapide de l’acidose respiratoire [22,42]. Dans la négative, le transfert du patient en réanimation pour la poursuite de la VNI devrait être obligatoire. Bien qu’en réanimation le monitorage de la VNI soit précisé et montre que la persistance d’une acidose respiratoire avec pH < 7,25 après 2 heures de VNI est prédictive d’échec dans 90 % des cas [42], cela n’est pas le cas en service de médecine. En effet, l’hétérogénéité des moyens humains et matériels des services de médecine voire de pneumologie ne permet pas encore de dicter des consignes claires quant au monitorage de la VNI en aigu dans ces structures [26,44]. En conclusion, au cours de l’IRA modérée, nous montrons que la VNI est praticable en service de pneumologie et que l’exacerbation aiguë de BPCO représente la principale indication. Cependant, l’initiation de la VNI sur des lits dédiés avec un personnel infirmier spécifiquement formé à la technique est souhaitable. Malgré ces précautions, l’admission de patients atteints d’IRA avec PaCO2 < 45 mmHg, dont le taux d’échec est significativement plus élevé, impose au préalable leur refus strict en réanimation ou USI pour raisons de soins palliatifs clairement annoncées. De plus, la VNI doit être pratiquée avec prudence chez des patients avec acidose respiratoire avec pH < 7,30, critère associé à un risque d’échec de la VNI. Dans ce contexte, l’admission première de ce type de patients en réanimation ou USI devrait être privilégiée. En cas d’hospitalisation en service de médecine ou de pneumologie pour VNI, une correction rapide de l’acidose respiratoire est attendue, sans quoi le transfert du patient en réanimation devrait être inéluctable.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

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[Noninvasive ventilation for acute respiratory failure in a pulmonary department].

Noninvasive ventilation (NIV) is considered as the first choice treatment for selected patients with acute respiratory failure (ARF), but many hospita...
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