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Rec¸u le : 2 juillet 2013 Accepte´ le : 18 mars 2014

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Me´moire original

Pre´valence des ge´ohelminthiases chez les enfants a` Kinshasa Prevalence of geohelminth infections in children living in Kinshasa S. Nundu Sabitia,b,*, M.-N. Alonic, S.-W.-L. Linsukea,b, M.-B. Ekilad, H.-T. Situakibanzaa, K. Polmane, P.-T. Lutumbaa,b a De´partement de me´decine tropicale, faculte´ de me´decine, universite´ de Kinshasa, Kinshasa, Re´publique de´mocratique du Congo b Institut national de recherche biome´dicale, Kinshasa, Re´publique de´mocratique du Congo c Division d’he´mato-oncologie et de ne´phrologie, de´partement de pe´diatrie, faculte´ de me´decine, universite´ de Kinshasa, Kinshasa, Re´publique de´mocratique du Congo d Unite´ d’infectiologie, de´partement de me´decine interne, cliniques universitaires de Kinshasa, faculte´ de me´decine, universite´ de Kinshasa, Kinshasa, Re´publique de´mocratique du Congo e Unite´ d’helminthologie, Institut de me´decine tropicale, Anvers, Belgique

Summary Background. Data on geohelminth infections in children in the Democratic Republic of Congo are sparse. The objective of this study was to document and compare the profile and prevalence in children living in Kinshasa. Methods. A prospective cohort study was conducted from May to October 2009 in children in the Biyela health area in Kinshasa, Democratic Republic of Congo. Stool samples were collected from representative members of these two populations and analyzed for geohelminths (GH) using the Kato–Katz technique. Results. In this series, 438 school-age children were included. There were 235 children recruited in schools and 203 in households (77.8%). Overall prevalence of geohelminths was 66.9%. The specific prevalence was 69.4% in children recruited in schools and 64.0% in children recruited in households. The frequency of Ascaris lumbricoides, Trichuris trichiura, and Ancylostoma species were, respectively, 56.2%, 38.7%, and 1.7% in schools and 39.9%, 51.7%, and 1.0% in households. A. lumbricoides was significantly more prevalent in schools (56.2% vs 39.9%; OR = 2.0; 95%CI: 1.3–3.0), T. trichiura was significantly less prevalent in schools (38.7% vs 51.7%; OR = 0.6; 95% CI: 0.4–0.9). There were no significant differences in the prevalence of Ancylostoma between schools and households. Conclusion. GH is a health problem among Biyela children. Preventive measures and education of the population need to be emphasized in attempts to reduce the prevalence of geohelminths in these children. ß 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Re´sume´ Introduction. En Re´publique de´mocratique du Congo, les donne´es sur les ge´ohe´lminthiases (GH) sont fragmentaires. L’objectif e´tait de de´terminer et de comparer la pre´valence des GH chez les enfants d’aˆge scolaire a` Kinshasa, Re´publique de´mocratique du Congo. Me´thodologie. Une e´tude transversale a e´te´ mene´e de mai a` octobre 2009 aupre`s des enfants dans les e´coles primaires et les me´nages. Re´sultats. Quatre cent trente huit enfants ont e´te´ inclus dans l’e´tude dont 235 dans les e´coles et 203 dans les me´nages. La proportion des enfants scolarise´s dans les me´nages e´tait de 77,8 %. La fre´quence globale des GH e´tait de 66,9 %, et respectivement de 69,4 % et 64 % dans les e´coles et dans les me´nages. A. lumbricoides, Trichuris trichiura et Ankylostoma sp. repre´sentaient respectivement 56,2 % ; 38,7 % et 1,7 % dans les e´coles et 39,9 % ; 51,7 % et 1 % dans les me´nages. La diffe´rence entre les 2 groupes e´tait significative pour A. lumbricoides (OR = 2,0 ; IC 95 % : 1,3–3,0) et T. trichiura (OR = 0,6 ; IC 95 % : 0,4–0,9) mais pas pour les ankylostomes. Conclusion. Cette e´tude a montre´ une fre´quence e´leve´e des GH chez les enfants d’aˆge scolaire dans cette re´gion. Un plus grand investissement dans les mesures pre´ventives est la seule condition requise pour re´duire la pre´valence des GH dans notre milieu. ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

* Auteur correspondant. Institut national de recherche biome´dicale, B.P. 1197, Kinshasa 1, Kinshasa, Re´publique De´mocratique du Congo. e-mail : [email protected] (S. Nundu Sabiti). http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2014.03.003 Archives de Pe´diatrie 2014;xxx:1-5 0929-693X/ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

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S. Nundu Sabiti et al.

1. Introduction

2. Patients et me´thodes

Les ge´ohelminthiases (GH) sont des parasitoses cause´es par des ne´matodes transmis par le sol. La grande majorite´ des sujets atteints vivent dans les pays en voie de de´veloppement [1] et la pre´valence la plus e´leve´e se rencontre dans des re´gions ou` les conditions sanitaires sont de´fectueuses et ou` l’acce`s a` l’eau potable est faible [2]. Selon l’Organisation mondiale de la sante´ (OMS), les GH constituent un proble`me majeur de sante´ publique dans les pays pauvres [1,2]. On estime a` plus de 1 milliard le nombre de personnes infecte´es dans le monde dont 533 millions vivent en Afrique subsaharienne et 300 millions souffrent des troubles se´ve`res, tels que des carences nutritionnelles, des ane´mies et des complications chirurgicales [3]. Les GH sont responsables de 4,6 a` 39 millions de disability adjusted life years (DALYs) perdus et causent 9000 a` 135 000 de´ce`s chaque anne´e [3]. Les GH affectent surtout les enfants en aˆge scolaire dont 600 millions vivent dans les re´gions ou` la transmission est intensive [4]. Chez ces derniers, elles sont responsables de complications me´dicales et chirurgicales graves pouvant entraıˆner une forte morbi-mortalite´ [5–7]. Les GH ayant une grande importance en sante´ publique sont celles dues a` Ascaris lumbricoı¨des, aux ankylostomes (Ancylostoma duodenale et Necator americanus) et a` Trichuris trichiura [8]. En 2001, la re´solution de l’Assemble´e mondiale pour la sante´ avait demande´ aux pays membres dans lesquels les GH sont ende´miques de traiter au moins 75 % d’enfants d’aˆge scolaire avant 2010 [1]. On estime que 70 % de la charge totale de morbidite´ pourrait eˆtre e´vite´e dans les communaute´s a` forte pre´valence en traitant uniquement les enfants d’aˆge scolaire [9]. En effet, cette strate´gie de controˆle par la distribution de traitement de masses de´pend du degre´ de pre´valence et de l’intensite´ des GH dans la communaute´. L’OMS recommande donc d’estimer la pre´valence des GH et de la schistosomiase par des enqueˆtes faites aupre`s des enfants en milieu scolaire [2,4,10,11]. Dans les pays pauvres, le taux de scolarisation en primaire n’est pas optimal comme dans les pays de´veloppe´s, et varie d’un pays a` l’autre. Le faible pourcentage de scolarisation peut fausser cette estimation et compromettre la strate´gie de controˆle de ces pathologies au cas ou` le nombre d’enfants d’aˆge scolaire non scolarise´ serait plus e´leve´. En Re´publique de´mocratique du Congo (RDC), le taux de scolarisation est estime´ a` 48 % en milieu rural et a` 76 % en milieu urbain [12]. Ce faible taux peut influencer l’estimation de la pre´valence et le choix strate´gique pour le controˆle des GH. Les donne´es sur les GH en RDC sont cependant fragmentaires [13,14]. Il est donc ne´cessaire de ve´rifier cette assertion par une e´tude comparative d’approche e´cole et d’approche me´nage dans la de´termination de la pre´valence des GH chez les enfants d’aˆge scolaire.

2.1. Pe´riode et site d’enqueˆte

2

Il s’agit d’une e´tude de cohorte prospective transversale mene´e du 15 mai au 26 aouˆt 2009 dans la zone de sante´ (ZS) de Biyela a` Kinshasa. Cette ZS est une des 35 que compte la ville-province de Kinshasa. Elle a une superficie de 18 km2 et est situe´e dans la partie est de Kinshasa. Elle a une sociologie urbano-rurale. Sa population est estime´e a` 182 421 habitants. Il y re`gne un climat tropical chaud et humide ou` la tempe´rature moyenne varie de 22,5 8C a` 25 8C. La saison pluvieuse dure de septembre a` mi-mai, et la saison se`che de mi-mai en aouˆt. Le taux net de scolarisation y est de 74,8 % (anne´e 2005) et le taux de mortalite´ infantile est e´leve´ a` 73% (anne´e 2007). Seulement 52,8 % et 59,5 % des me´nages de la ville sont raccorde´s respectivement a` l’eau potable et a` l’e´lectricite´. Le taux de pauvrete´ est de 41,6 % pour une moyenne nationale de 71,3 % [15].

2.2. Population d’e´tude L’e´tude s’est de´roule´e aupre`s des enfants d’aˆge scolaire se´lectionne´s au niveau des e´coles et dans les me´nages. Les enfants aˆge´s de 8 a` 10 ans, dont les parents ou tuteurs le´gaux avaient donne´ leur consentement et qui avaient remis les e´chantillons de selles ont e´te´ inclus dans l’e´tude. Les e´coles ont e´te´ se´lectionne´es ale´atoirement sur base du logiciel ExcelW avec la commande . Les me´nages situe´s dans un rayon de 1 km de part et d’autre de la rivie`re Mango ont e´te´ visite´s.

2.3. Proce´dures d’e´tude Apre`s avoir obtenu les autorisations administratives, chaque enfant se´lectionne´ a rec¸u un pot pour collecter un e´chantillon des selles. L’identite´ de l’enfant a e´te´ enregistre´e seulement dans le but d’un traitement e´ventuel. Les e´chantillons ont e´te´ achemine´s directement au laboratoire de parasitologie de l’Institut national de recherche biologique a` Kinshasa pour analyse. L’examen direct et la technique de Kato–Katz ont e´te´ utilise´s [16]. Pour chaque e´chantillon de selles, trois lames e´taient pre´pare´es : deux lames pour la technique de Kato– Katz et une lame pour l’examen direct. Les lames de Kato–Katz e´taient lues 24 heures apre`s leur confection, celles de l’examen direct imme´diatement apre`s leur confection. Tout enfant pre´sentant au moins un œuf d’helminthe a` l’examen de Kato– Katz ou a` l’examen direct de selles a e´te´ conside´re´ positif.

2.4. Conside´rations e´thiques Cette e´tude a obtenu l’aval des comite´s d’e´thique de l’hoˆpital universitaire d’Anvers et de l’E´cole de sante´ publique de l’universite´ de Kinshasa. La participation des enfants a` l’e´tude a rec¸u le consentement e´claire´ et e´crit des parents ou tuteurs le´gaux. La confidentialite´ des participants est garantie par une restriction de l’acce`s aux donne´es aux seuls membres de

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Pre´valence des ge´ohelminthiases chez les enfants a` Kinshasa

Tableau I Fre´quence (%) de ge´ohelminthes stratifie´e en fonction du milieu d’e´tude (e´coles ou me´nages). Total E´coles Me´nages (n = 438) (n = 235) (n = 203)

OR

IC 95 %

p

Parasites

n (%)

n (%)

n (%)

Ge´ohelminthes (tous) Mono infection A. lumbricoides T. trichiura Anktlostoma sp. Co-infection A. lumbricoides–T. trichiura A. lumbricoides–Ankylostoma sp. T. trichiura–Ankylostoma sp. A. lumbricoides–T. trichiura–Ankylostoma sp.

293 (66,9)

163 (69,4)

130 (64,0)

1,3

0,9–1,9

0,23

211 (48,2) 196 (44,7) 6 (1,4)

132 (56,2) 91 (38,7) 4 (1,7)

79 (39,9) 105 (51,7) 2 (1,0)

2,0 0,6 1,7

1,3–3,0 0,4–0,9 0,3–13,8

0,0003 0,008 0,52

0,9 2,6 1,7 1,7

0,7–1,4 0,2–65,7 0,1–48,6 0,1–48,6

0,65 0,39 0,65 0,65

110 4 3 3

(25,1) (0,9) (0,7) (0,7)

57 3 2 2

(24,3) (1,3) (0,9) (0,9)

53 1 1 1

(26,1) (0,5) (0,5) (0,5)

OR : Odds ratio ; IC : Intervalle de confiance

l’e´quipe de recherche. Tous les enfants teste´s positifs a` l’examen de selles e´taient traite´s au praziquantel (40 mg/ kg en prise unique) pour la schistosomiase et au me´bendazole (1 comprime´ de 500 mg en prise unique) pour les GH.

2.5. Gestion et analyses de donne´es La base de donne´es a e´te´ saisie et analyse´e a` l’aide du logiciel Epi-InfoW version 2000. Une double saisie e´tait faite pour de´celer les erreurs et permettre le nettoyage du fichier. Les variables qualitatives e´taient exprime´es a` l’aide de proportions tandis que les variables quantitatives continues e´taient pre´sente´es par la moyenne ou la me´diane et leur e´cart-type et leur intervalle interquartile (IIQ) respectivement. Les tests de Chi2 et Ficher exact avec un seuil de signification a` 5 % ont e´te´ utilise´s pour comparer les fre´quences. Le rapport des coˆtes avec un intervalle de confiance (IC) a` 95 % a e´te´ utilise´ pour appre´cier l’association entre les fre´quences au niveau des e´coles et des me´nages.

3. Re´sultats 3.1. Caracte´ristiques sociode´mographiques La taille de l’e´chantillon e´tait de 438 enfants dont 235 garc¸ons (57,6 %) et 203 filles (42,4 %). Dans le groupe des e´coles (n = 235) l’aˆge des enfants a varie´ de 7 a` 16 (me´diane 10 ans [IIQ : 2]). La proportion des garc¸ons e´tait de 55,1 %. Le taux de participation a e´te´ de 83 %. Dans le groupe des me´nages (n = 203) l’aˆge des enfants a varie´ de 8 a` 10 ans (me´diane 9 ans [IIQ : 2]), la proportion des garc¸ons e´tait de 57,7 %. La proportion d’enfants scolarise´s e´tait de 77,8 % et le taux de participation a e´te´ de 84,9 %.

3.2. Pre´valence des GH La fre´quence globale des GH, e´tait de 66,9 % et respectivement de 69,4 % et 64 % dans les e´coles et dans les me´nages. La fre´quence de A. lumbricoides e´tait globalement de 48,2 % et de

56,2 % chez les enfants recrute´s dans les e´coles (tableau I). En revanche, T. trichiura concernait majoritairement les enfants recrute´s dans les me´nages avec une pre´valence de 51,7 %. Les ankylostomes e´taient rares avec une fre´quence < 2 %. L’association A. lumbricoides–T. trichiura a e´te´ la co-infection la plus rencontre´e (25,1 % de cas). Le de´tail des co-infections dans les deux groupes est pre´sente´ dans le (tableau I).

4. Discussion L’OMS recommande d’estimer la pre´valence des GH et de la schistosomiase par des enqueˆtes faites aupre`s des enfants en milieu scolaire en vue d’instaurer des mesures de controˆle de ces affections [3,6,10,11]. Cette estimation peut eˆtre fausse´e si dans une communaute´ le nombre d’enfants d’aˆge scolaire non scolarise´s est plus important que celui des enfants scolarise´s. Dans cette e´tude, nous avons observe´ que la proportion d’enfants scolarise´s dans les me´nages e´tait de 77,8 %. Tenant compte de cette proportion, on peut estimer que la ZS de Biyela a une scolarisation optimale, se rapprochant du taux net de scolarisation de la ville de Kinshasa donne´ par le rapport du Programme des Nations Unies pour le de´veloppement/RDC (PNUD/RDC) en 2009 et qui e´tait de 74,8 % [15]. La ZS de Biyela, bien que situe´e dans la pe´riphe´rie de Kinshasa, pre´sente les meˆmes caracte´ristiques que les zones urbaines de Kinshasa en matie`re d’e´ducation. Dans cette e´tude, la fre´quence globale des GH dans les e´coles et les me´nages n’e´tait pas significativement diffe´rente (69,4 % versus 64 %, p = 0,23, tableau I). L’une ou l’autre approche ne compromet donc pas la strate´gie de l’OMS dans le controˆle des GH qui recommande le traitement en masses de tous les enfants d’aˆge scolaire deux fois par an lorsque la pre´valence est  50 % [6]. Pour l’ensemble de la population e´tudie´e, le taux de GH e´tait de 66,9 %. Dans les e´tudes africaines (tableau II), cette pre´valence varie de 1,8 % a` 91,7 % [17–27]. Dans notre e´tude, la pre´valence des infestations par A. lumbricoides e´tait de 48,2 %. En Afrique, la pre´valence varie

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24,8 50,6 0,08 0,5 0 1,3 78 38 16 6,3 5,0 43,5 RDC : Re´publique de´mocratique du Congo.

10,8 8,9 17 48,2 44,7 1,4

16,6 4,6 5,5

65,5 47,7 1,4

8,1 2,4 51,2

54,8 90,3 36,8 37,9 66,9

Ge´ohe´lminthoses Total d’enfants parasite´s (%) A. lumbricoides (%) T. trichiura (%) Ankylostoma sp. (%)

Transversale 2000 1454 < 5 jusqu’a` > 16 ans Transversale 2010 326 5–15 Transversale 1999–2001 2220 4–15 Nature de l’e´tude Pe´riode d’e´tude Nombre de patients ˆ ge (anne´es) A

12,2 35,5 11,9

55,8 1,8

1292 0–11

49,4

Cape Town, Afrique du Sud Transversale Prospective Transversale 2007 2002 336 1546 3890 3–19 6–17 NP Malawi

Ranomafana, Zanzibar, Madagascar Tanzanie

Ouganda Beyla et Macenta, Guine´e Transversale Transversale 1998–2005 20185 9–14 5–20 Loum, Cameroun

Biyela, Kinshasa, RDC Transversale 2009 438 8–10 Pays

Coˆte d’Ivoire Gorgora, E´thiopie

Tchuem Tchuente Hodges et al. [20] et al. [24] Teketse et al. [19] Evi et al. [18] Notre e´tude Source

Tableau II Donne´es de la litte´rature sur la pre´valence des ge´ohelminthes chez l’enfant Africain.

Kabatereine et al. [25]

Kightlinger et al. [23]

Knopp et al. [26]

Bowie et al. [27]

Adams et al. [21]

S. Nundu Sabiti et al.

de 0,5 % a` 78 % (tableau II). Les donne´es parasitologiques ont montre´ que A. lumbricoides e´tait majoritairement responsable des GH dans la population e´tudie´e. Ce re´sultat est en accord avec une e´tude ante´rieure mene´e en RDC [22]. Des re´sultats similaires ont e´te´ rapporte´s en E´thiopie [19], au Cameroun [20] et a` Madagascar [23]. En revanche, A. lumbricoides n’e´tait pas l’helminthe le plus fre´quent dans des e´tudes mene´es en Coˆte d’Ivoire [18], en Sierra Leone [24], en Ouganda [25], au Zanzibar, en Tanzanie [26] et au Malawi [27] ainsi que dans les e´tudes ante´rieures mene´es en RDC [28]. T. trichiura a e´te´ observe´ avec une fre´quence de 44,7 % dans notre se´rie. Des fre´quences variant de 2,4 % a` 47,7 % ont e´te´ observe´es dans la litte´rature (tableau II). Il e´tait le deuxie`me helminthe par sa fre´quence. Ce re´sultat corrobore une e´tude ante´rieure mene´e dans notre milieu [22]. Des re´sultats similaires ont e´te´ observe´s en E´thiopie [19], au Cameroun [20] et a` Madagascar [23]. En revanche, il e´tait la forme la plus fre´quente dans une e´tude en Afrique du Sud [21] au Zanzibar en Tanzanie [26]. La fre´quence des ankylostomes dans notre population e´tait de 1,4 %. Leur pre´valence varie de 1,3 % a` 51,2 % dans les e´tudes africaines (tableau II). La faible fre´quence observe´e dans notre se´rie pourrait s’expliquer par le fait que la lecture des lames de Kato–Katz se faisait 24 heures apre`s leur confection. Les ankylostomes, ayant une coque fine par rapport aux deux autres, s’e´claircissent rapidement dans la premie`re heure apre`s la confection et deviennent opaques et non de´tectables au microscope en quelques heures [11]. Cependant, la faible fre´quence des ankylostomes dans notre travail corrobore les e´tudes mene´es en E´thiopie [19], au Cameroun [20] et au Malawi [27]. En revanche, l’ankylostome est le ge´ohelminthe le plus fre´quemment retrouve´ en Coˆte d’Ivoire [18], en Sierra Leone [24], en Ouganda [25] et au Malawi [27]. Nos re´sultats divergent des e´tudes ante´rieures mene´es en RDC [28] et des e´tudes mene´es en Tanzanie [26] et au Kenya [29] ou` l’ankylostome e´tait la forme la plus retrouve´e. La pre´valence de ces trois ge´ohelminthes de´pend de la technique utilise´e, du milieu et de la qualite´ de sol et de l’aˆge des personnes examine´es. Ces parame`tres n’ont pu eˆtre e´value´s dans notre e´tude mais il a e´te´ montre´ que A lumbricoides et T. trichiura avaient un meˆme biotope et meˆme mode de contamination que les ankylostomes, ces derniers e´tant surtout les parasites des adultes [29]. A. lumbricoides e´tait plus pre´valent dans les e´coles tandis que T. trichiura l’e´tait dans les me´nages. Cette diffe´rence s’expliquerait par un facteur limitatif. Il n’y avait pas de diffe´rence significative entre e´coles et me´nages en ce qui concerne l’infection par ankylostomes. En comparant l’approche e´cole et l’approche me´nage dans le controˆle des GH, une e´tude tanzanienne a montre´ que l’approche communautaire serait meilleure tandis que des e´tudes ougandaise et thaı¨landaise ont montre´ que l’approche par l’e´cole serait meilleure car les enfants scolarise´s a` partir de l’aˆge de 8 ans ont acquis la capacite´ de comprendre les enseignements sur l’e´ducation sanitaire atout majeur dans la pre´vention de ces affections [30].

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Pre´valence des ge´ohelminthiases chez les enfants a` Kinshasa

5. Conclusion

[12] [13]

Notre e´tude a montre´ une fre´quence e´leve´e des GH chez les enfants d’aˆge scolaire dans notre re´gion. Des investigations plus approfondies devraient permettre de pre´ciser les facteurs de risque des GH dans ce milieu. Ces e´tudes sont ne´cessaires afin d’obtenir des donne´es e´pide´miologiques et devraient eˆtre prioritaires pour mettre en place un plan strate´gique de lutte contre les GH selon les recommandations de l’OMS. Cette strate´gie devrait associer l’e´ducation dans la communaute´, la mise a` disposition gratuite des vermifuges et son inte´gration dans le Programme national de me´decine scolaire lors des programmes de vaccination mais aussi lors des consultations dans les institutions de sante´. Elle exige donc l’implication de tous les acteurs de la sante´ dans un pays immense, sans ve´ritable moyen de communications et peu stable. C’est a` cette seule condition que la pre´valence des GH pourra eˆtre re´duite a` Kinshasa.

[14]

[15]

[16] [17]

[18]

[19]

De´claration d’inte´reˆts [20]

Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article. [21]

Re´fe´rences [22] [1]

[2]

[3]

[4]

[5]

[6]

[7]

[8]

[9] [10]

[11]

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[23]

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[26]

[27]

[28]

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[Prevalence of geohelminth infections in children living in Kinshasa].

Data on geohelminth infections in children in the Democratic Republic of Congo are sparse. The objective of this study was to document and compare the...
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