(~ Masson, Paris. Ann Fr Anesth R6anim, 11 : 229-231, 1992

ACTUALITE EN ENSEIGNEMENT

R sultats d'un sondage r alis6 sur la formation post-universitaire Iors des MAPAR 91

INTRODUCTION

RI=SULTATS ET COMMENTAIRES

I1 n o u s a s e m b l 6 i n t 6 r e s s a n t , h l ' o c c a s i o n d ' u n r6cent congr~s d'anesth6sistes-r6animateurs, le M A P A R 91 ( M i s e s a u P o i n t e n A n e s t h 6 s i e - R 6 a n i mation), de r6aliser un sondage sur leur mode de formation p0st-universitaire ~ partir des questions suivantes : 1)Que pensent les anesth6sistes-r6animateurs de leur formation post-universitaire ? 2) Q u e l l e s sont les difficult6s rencontr6es ? 3) C o m m e n t c e t e n s e i g n e m e n t d e v r a i t - i l 6 t r e o r g a nis6 ?

1. L'enseignement post-universitaire (EPU) tel qu'il existe selon les participants (ce paragraphe concerne les questions 1, 2, 3 et 4) (tableau II).

M~TNODOLOGIE A partir d'un questionnaire anonyme pr66tabli, des enqu6teurs ont interrog6 des participants au h a s a r d d a r t s les c o u l o i r s p e n d a n t les d e u x j o u r s d u c o n g r S s . L a r 6 p a r t i t i o n d e la p o p u l a t i o n i n t e r r o g 6 e e s t r e p r 6 s e n t 6 e d a n s le t a b l e a u I. L e t o t a l p o u r u n e q u e s t i o n p e u t 6 t r e s u p 6 r i e u r h 100 % , l e s r6ponses pouvant 6tre multiples. A u t o t a l 173 d o s s i e r s o n t 6t6 a n a l y s 6 s , s o i t 11,5 % d e s p a r t i c i p a n t s h c e c o n g r S s .

Hommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Femmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

69 % (118) 3 1 % (54)

CES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CCA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Interne DES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ISAR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Sansr6ponse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

20 % 5 % 11% 6 % 57 %

PH(CHU) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PH (CHG) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Priv6s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Exercice depuis : 15ans ............................ CES CCA ISAR PH CHU CHG

: : : : : :

.......

Question I Quels moyens utilisez-vous pour votre formation post-universitaire ? Lectures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97 % (168) Congr~s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 % (160) S6minaires * . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 % (87) Informations des laboratoires . . . . . . . . . . . . . 50 % (86) • R6union de moins de 50 personnes, pendant deux ~ cinq jo0rs. Question 2 Lisez-vous des revues de : langue anglaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . langue franqaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . langue anglaise et franqaise . . . . . . . . . . . . . .

(34) (9) (20) (12) (99)

51% 23 % 26 % 24% 26% 31% 18%

(41) (46) (55) (31)

Certificat d'Etudes Sp6cialis6es Chef de Clinique-Assistant Infirmier(e) Sp6cialis6(e) d'Anesth6sie-R6animation Praticien Hospitalier Centre Hospitalier Universitaire Centre Hospitalier G6n6ral

3% 43 % 54 %

(6) (72) (92)

Lectures selon l'anciennet6 de la pratiqu e :

< 5 ans 5ta 10 10 h 15 > 15 ans

Tableau I. - - R~partition de la population interrogee.

....

Tableau II. - - Moyens utilis6s pour la formation post-universitaire (nombre de r6ponses).

langue anglaise 23 % 28 % 29 % 20 %

langue anglaise et franqaise 23 % 32 %: 26 % 14 %

Revues de langue anglaise et franqaise selon la pratique : PH (CHU) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 % PH (CHG) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 % Priv6s . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 %

Question 3 A combien de congr~s avez-vous assist6 depuis un an ? France : en moyenne 2. Europe: en moyenne 2, mais pour 24 % des participants interrog6s dont : 73 % de PH (CHU), 15 % de PH (CHG), 12 % de priv6s. Hors d'Europe : en moyenne 2, mais pour 14 % des participants dont : 76 % de PH (CHU), 10 % de PH (CHG), 14 % de priv6s. Question 4 Connaissez-vous des coll~gues qui ne vont jamais a des congr~s ? Oui 75 % Non 25 % PH (CHU) : Oui : 65 % Non : 35 % PH (CHG) : Oui : 86 % Non : 14 % Priv6s : Oui : 77 % Non : 23 %

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Les deux moyens, les plus utilis6s pour la formation post-universitaire sont les lectures (97 %) et les congr6s (92 %). Une courte majorit6 (54 %) lit aussi bien des revues anglaises que franqaises. U n e grande partie (43 %) de la population 6tudi6e ne lit que des revues de langue franqaise. Dans ce dernier groupe, la distribution ne varie pas selon l'anciennet6 de la pratique mais avec le type d'activit6 (Centre Hospitalier Universitaire ( C H U ) , Centre Hospitalier G6n6ral ( C H G ) , Priv6). Dans le groupe de ceux qui lisent des revues, l'anciennet6 de la pratique a peu d'influence sauf dans le sous-groupe exerqant d e p u i s plus de 15 ans et varie bien entendu avec le type d'activit6. Le groupe ne lisant que des revues de langue anglaise (3 %) correspond /t des Participants non francophones. L a participation aux congr6s est le deuxi6me m o y e n utilis6 p o u r la formation post-universitaire. La population interrog6e assiste & deux congr6s en moyenne par an. En effet, si la population globale "assiste ~ deux congr6s en France, seulement 24 % assistent /l des congr6s en Europe et encore moins hors d ' E u r o p e (14 %). Lorsqu'on 6tudie la population qui assiste ~ des congr6s hors de France, il apparMt que les 3/4 des congressistes ~ sont des m6decins des C H U . La rdpartition des 25 % restants ne montre pas de diff6rence entre m6decins C H G et priv6s. Les r6ponses la question 4 montrent que les congr6s d ' E P U ont leurs limites. A propos de cette question, nous avons remarqu6 que la 'proportion des praticiens hospitaliers ( C H G ) qui r6pondent positivement est consid6rable (86 %) et quand on rapproche cette question des ~ difficultds pour assister ~ un congr6s >> (question 5), on s'aper~oit que cette cat6gorie d'anesth6sistes-r6animateurs rencontre peu de difficult6s. II existe sfirement d'autres raisons qu'il reste h d6terminer. Le troisi6me m o y e n d ' E P U est constitu6 par les s6minaires, bien que ce m o d e soit moins pratiqu6 que les deux autres. Ces r6sultats sont surprenants pour nous, car le nombre total de s6minaires est relativement faible par rapport aux autres moyens d ' E P U . Les c o m m e n t a i r e s libres de cette enqu6te sont tr6s positifs envers ce type d ' E P U . Les informations par les laboratoires constituent le quatri6me m o y e n d ' E P U envisag6 d a n s cette enqu6te. Malgr6 la multiplication des publications, de sollicitations ou de manifestations propos6es par l'industrie, la moiti6 seulement de la population 6tudi6e utilise ces moyens. 2. Difficultes p o u r p a r t i c i p e r & I'EPU

(tableau III) (questions 5 et 6). D e u x questions 6voquaient ce th6me en prenant le mod61e le plus simple d ' E P U , c'est-~-dire les congr6s. L'extrapolation ~ une population plus g6n6rale peut sans doute 6tre 6voqu6e dans cette enqu6te ; n6anmoins, pour ce qui concerne cette

J.P. GUENERON ET COLL.

Tableau III. - - Obstacles h la participation et financement de la formation post-universitaire.

Question 5

Parmiles difficult6sque vousrencontrezpourassister h ces congr~squellessontles plus importantes? Total Temps Tr6s important Peu ou pas important Entente aveccolt~gues Tr~simportant Peu ou pas important Financement Tr6s important Peu ou pas important Remplacement Tr6s important Peu ou pas important

PH PH (CHU) (CHR)

Priv6

53% 47%

50 % 50 %

40% 60%

71% 29 %

27 % 73%

23 % 77 %

30% 70%

20 % 80%

30 % 70 %

35% 65 %

24 % 76 %

20% 80%

22% 78%

10% 90 %

23% 77%

49 % 51%

Question 6

Oui financevotreparticipationaux congr~s? Toujours Souvent Rarement ~Jamais Vous-mEme Laboratoires Votre 6tablissement

m (cHu) Vous-m6me Laboratoires Etablissement

PH(CHG) Vous-m6me Laboratoires Etablissement

Priv6s Vous-m6me Laboratoires Etablissement

39 % 1% 14%

30% 11% 19%

13% 23% 17%

18% 65% 50%

Touj0urs

Jamais

32 % 3% 10%

17% 52% 50%

Toujours

Jamais

27 % 0% 17%

16% 56% 33%

Toujours

Jamais

82% 0% 6%

8% 77% 86%

partie de l'expos6, l'interpr6tation doit ~tre encore plus prudente car ce sont les difficult6s rencontr6es par l e s m6decins anesth6sistes-r6animateurs qui ont d6jh pu se rendre h ce M A P A R . On d6couvre que le manque de temps est, en g6n6ral, un facteur d'obstacle p o u r assister aux congr6s, et un obstacle m a j e u r si l'on observe le groupe des anesth6sistes-r6animateurs du secteur priv6. Cette s6paration est 6galement marqu6e en ce qui concerne la difficult6 du remplacement. La m6sentente avec les coll6gues

ACTUALITI ~ EN ENSEIGNEMENT

6tait une difficult6 que nous avions supposee en 6tablissant le questionnaire. En fait, les resultats sont encourageants et montrent que tel n'est pas le cas pour les 3/4 des praticiens. Quant h la derniere difficult6 6voqu6e, le financement des congres ne semble pas 6tre un obstacle majeur (~ un degr6 moindre, quel que soit le mode d'exercice). I1 est plus interessant d'etudier le financement des congres de fagon globale et 6galement en sous-population. Majoritairement, ce sont les participants qui assurent le financement de leur EPU. La participation de leur 6tablissement est faible ; quant h celle des laboratoires et des industriels, elle l'est encore plus. Si l'on prend les propositions plus tranchees ~ toujours ,~ et ~ jamais ~, les positions sont encore plus marquees. Les anesthesistes-reanimateurs du secteur public peuvent en partie trouver des sponsors, t~che qui se revele beaucoup plus difficile pour les praticiens exerqant dans le secteur prive. 3. L'EPU tel qu'il dewar etre (tableau IV) (questions 7, 8, 9) Deux idees se d6marquent. La premiere, ~oechanges avec collegues >>, est d6tach6e par rapport aux autres avec 5,9/7. Quand on 6tudie les trois sous-populations (CHU, C H G et Prive) il n'y a pas de difference tres marqu6e dans la moyenne des notes attribuees ~ ce mode de perfectionnement (la notation des collegues du secteur prive 6tant un petit peu plus 61ev6e que celle du secteur public). Tableau IV. - - Souhaits pour la formation post-universitaire.

Question 7 Parmi ces differents modes de perfectionnement professionnel, indiquez l'importance que vous attribuez h chacun d'eux ? (note de 0 h 7) Echanges avec collegues : 5,9 Lectures et bibliographies : 5,6 Stages dans d'autres 6tablissements : 5,4 Congr~s : 5,3 Seminaires : 5,2 Echanges public-priv6 : 4,8 E P U organis6 par les firmes pharmaceutiques : 3,9 Question 8 Pensez-vous que la SFAR devrait jouer un r61e plus important dans la formation post-universitaire ? Oui : 60 % Non : 17 % Sans opinion : 23 % Question 9 Pensez-vous que les syndicats devraient jouer un r61e plus important dans la formation post-universitaire ? Oui : 31% Non : 48 % Sans opinion : 2 1 %

231

La seconde, ~ EPU organis6 par les laborat0ires ~, est relativement mal notee avec 3,9/7. Cette note semble correspondre h l'importance attribuee h ce type de perfectionnement. Les questions 8 et 9 abordent le probleme d e la place des organismes officiels. En ce qui concerne la SFAR, la reponse est claire h notre avis. L'importance de cette societ6 ne fait pas de doute. Elle est porteuse de beaucoup d'espoirs qu'eUe devra concretiser. La tendance des commentaires libres effectues sur cette question montre le besoin de seminaires, de reunions regionales, d'informations.., bref, de la participation des praticiens h la vie de la SFAR. A p r o p o s de la place des syndicats dans I'EPU, la reponse est plus nuancee. En effet, pres de la moiti6 des anesthesistes-reanimateurs ont repondu qu'ils ne souhaitaient pas que les syndicats jouent un rele plus important dans I'EPU. Les commentaires libres attendent plutet des informations de type m6dico-16gal, demographique, juridique, relation politique envers les autorites publiques ou les soci6tes savantes. En fait, la place de chacun de ces organismes semble definie. Leur importance et leur credibilit6 ne semblent pas faire de doute (1/5 d'abstentions seulement). CONCLUSION

Trois donnees se degagent, semble-t-il, de cette 6tude : un grand besoin de communication entre collegues, que ce soit sous forme de ~ staffs ~, seminaires, r6unions r6gionales, congres ou 6change travers la litt6rature : c'est pour nous un signe de bonne sant6 de la sp6cialit6 ; en opposition ~ ce d6sir de communication, un constat d'6chec actuel par la difficult6 ou l'impossibilit6 d'acces ~ la litterature mondiale (de langue anglaise) ou ~ des congres et des rencontres hors de France. A l'heure de l'Europe, de l'internationalisation de la m6decine, pourquoi la majorit6 des anesthesistes-reanimateurs fran~ais serait-elle confinee ~ l'hexagone, ~ l'exception d'une certaine 61ite ? - - l a troisieme et derniere donn6e concerne l'industrie et les laboratoires. Si l'on conna~t l'importance de leur ~ sponsoring ~ pour toutes les manifestations organis6es par les anesthesistes-r6animateurs, leur EPU propre semble relativement mal appreci6 et d'impact limit6. Est-ce l'impossible dualit6 ~ commerce-information ~, un probleme de politique industrielle ou de marketing ? -

-

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J.P. GUENERON, B. DARTAY~T, P. ZETLAOUI, M. SOULARIOL, C . ECOFFEY D6partement d'Anesth6sie-R6animation, H6pital de Bic&re, 78, rue du G6n6ral-Leclerc, 94275 Le Kremlin-Bic~tre, Cedex

[Results of a survey carried out on postgraduate training during MAPAR 1991].

(~ Masson, Paris. Ann Fr Anesth R6anim, 11 : 229-231, 1992 ACTUALITE EN ENSEIGNEMENT R sultats d'un sondage r alis6 sur la formation post-universita...
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