Pour citer cet article : Korsaga-Somé et al. N, et al. Les tatouages éphémères au henné noir : complications observées au Burkina Faso. Presse Med. (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.03.014 Presse Med. 2015; //: ///

Les tatouages éphémères au henné noir : complications observées au Burkina Faso The temporary black henna tattoos: Complications observed in Burkina Faso

Introduction Le henné est utilisé depuis des siècles pour l'ornementation corporelle et la coloration des cheveux par diverses civilisations, principalement en Asie du sud-ouest (Inde, Sri Lanka), en Afrique et au Moyen-Orient. C'est un colorant d'origine végétale obtenu à partir des feuilles séchées d'une plante odoriférante (Lawsonia inermis), appartenant à la famille des Lythraceae. La molécule extraite des feuilles (figure 1A) est commercialisée sous forme de poudre (figure 1B), à préparer en pâte pour être appliquée sur la peau en utilisant un pinceau ou un cône en plastique. La zone dessinée est ensuite enveloppée dans un tissu ou un film de plastique (cellophane) pour créer et maintenir un milieu chaud et humide. Une fois l'enveloppement et la pâte retirés, le motif apparaît orange, mais ce dernier vire à l'auburn ou rouge/marron dans les trois jours suivants. Le dessin disparaît en moyenne en deux à trois semaines selon le renouvellement de l'épiderme. Les principaux « inconvénients » du henné naturel encore appelé « henné rouge » sont

le long délai d'application nécessaire pour obtenir le maintien du dessin sur la peau (12 heures) et la teinte orangée moins appréciée qu'une teinte « noire corbeau ». Pour obtenir cette teinte désirée, on ajoute d'autres ingrédients pour obtenir le « henné noir » ou « black henna tattoo » qui n'existe pas naturellement. La substance ajoutée est très variable selon les recettes. Si cette substance est un extrait d'indigo (Indigofera tinctoria), cela ne pose pas de problème. Mais le plus souvent, c'est de la paraphenylènediamine (PPD), un produit de synthèse bon marché qui est ajouté. La PPD présente plusieurs avantages quand elle est ajoutée au henné : un tatouage plus noir, une accélération du processus, qui ne met alors que quelques minutes à deux heures, et une augmentation de la durée de vie du tatouage. Depuis la fin des années 1990, les tatouages temporaires au henné noir sont devenus une mode auprès des occidentaux en période estivale sur les lieux de vacances [1,2]. Il se fait sur une zone du corps choisie par le client. En Afrique, le tatouage au henné est généralement pratiqué sur les mains et les pieds lors de cérémonies comme les mariages et les baptêmes. Au Burkina Faso, depuis une dizaine d'années on note un engouement des femmes « ouagalaises » (habitantes de la ville de Ouagadougou) pour le tatouage temporaire des sourcils [3] comme un maquillage semi-permanent (figure 2A). Les produits utilisés à cet effet sont en réalité des colorants capillaires au henné noir importés de Chine (figure 2B), et dont l'application sur la peau est contre-indiquée à cause de la concentration assez élevée de PPD. En effet parmi les cosmétiques, seules les teintures pour cheveux peuvent contenir de la PPD à une concentration maximale de 6 % [4], et il est également admis que les produits contenant de la paraphenylènediamine ne

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Figure 1 A. Feuilles de henné naturel. B. Poudre de henné naturel

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Figure 2 A. Tatouage des sourcils au henné noir. B. Teinture capillaire au henné noir importée de Chine et utilisée pour le tatouage des sourcils dans les salons de coiffure de Ouagadougou

peuvent être utilisés pour la coloration des cils ou des sourcils. En effet, la PPD est une substance très allergisante qui provoque chez certaines personnes une réaction allergique qui va persister toute la vie avec des conséquences au quotidien. Depuis plusieurs années, un certain nombre d'accidents survenant quelques jours à quelques semaines après l'application de ces tatouages éphémères sont de plus en plus rapportés à travers le monde [2,5–10]. En France, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaaps), devenue l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), rappelle régulièrement le risque spécifique lié aux tatouages temporaires au henné noir [11]. Le but de ce travail a été de montrer la diversité des conséquences et la dangerosité du tatouage temporaire au henné noir au Burkina Faso.

Observations 1er cas Une fille de 16 ans, lycéenne, a eu un tatouage temporaire des sourcils, de la glabelle, du dos des mains et des pieds, avec du henné noir. Cinq jours après ce tatouage sont apparues des macules achromiques, strictement sur les zones tatouées et une canitie de certains poils des sourcils (figure 3A et B). Elle avait l'habitude de se faire tatouer les sourcils au henné noir. Il ne s'agissait pas d'une achromie post-inflammatoire car il n'y avait pas de dermatite de contact préalable. L'évolution a été marquée 3 mois plus tard par un début de recoloration des lésions. La patiente a ensuite été perdue de vue. 2e cas Une femme, coiffeuse de 22 ans, a présenté 48 heures après la réalisation d'un tatouage temporaire des sourcils un eczéma fait

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Premier cas. Lésions achromiques des sourcils et de la glabelle

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Figure 4 Deuxième cas. Lésions ulcéro-croûteuses des sourcils avec œdème des paupières

d'un érythème suivi de vésicules prurigineuses, puis de lésions exulcéro-croûteuses des sourcils, avec un œdème des paupières (figure 4). Elle avait l'habitude depuis plusieurs années de se faire des tatouages temporaires des sourcils au henné noir. La patiente a été traitée par un antihistaminique per os plus un dermocorticoïde. L'évolution n'a pu être notée car la patiente ne s'est pas présentée au rendez-vous de contrôle. 3e cas Une femme, ménagère de 22 ans, a consulté pour un œdème de tout le visage survenu 12 heures après une teinture capillaire, faite avec un colorant capillaire à base de henné noir. L'examen notait un eczéma aigu fait d'un volumineux œdème de tout le visage entraînant une occlusion totale des paupières, avec des vésicules prurigineuses disséminées sur le front et les

régions temporales (figure 5A). Il n'y avait pas de trouble de la phonation ni de la déglutition. Elle avait eu un antécédent d'eczéma après un tatouage de l'avant-bras gauche au henné noir, deux ans auparavant. La patiente a été hospitalisée et traitée par corticoïdes per os pendant 5 jours. Au 7e jour, il y avait une fonte totale de l'œdème et une disparition des vésicules (figure 5B). 4e cas Une femme, ménagère de 20 ans, a été reçue en consultation pour des lésions exulcéro-croûteuses et suintantes d'eczéma des sourcils (figure 6A). Les lésions avaient été précédées par un érythème suivi de vésicules très prurigineuses qui étaient apparues 14 heures après un tatouage des sourcils au henné noir. Il n'y avait pas d'œdème du visage. La patiente avait l'habitude de se faire tatouer les sourcils au henné noir. Le traitement a consisté en l'application d'un antiseptique suivi d'un dermocorticoïde, associés la prise d'un antihistaminique per os. Le contrôle au 14e jour notait une cicatrisation discrètement hypertrophique et une chute totale des sourcils (figure 6B).

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Les tatouages éphémères au henné noir : complications observées au Burkina Faso

Discussion La popularité grandissante du tatouage éphémère au henné noir réside dans sa facilité d'application, son caractère temporaire et totalement indolore et l'absence d'une nécessité de soins après application. Néanmoins, on constate depuis quelques années la répétition d'incidents et d'accidents. En effet, depuis les années 2000, de plus en plus de publications à travers le monde font état des effets secondaires du tatouage labile au henné noir. Les réactions les plus rapportées sont le plus souvent des dermatites de contact allergique [2,6,8,9] dont la fréquence est estimée à 2,5 % [12]. Mais des cas d'hypopigmentation et de cicatrice chéloïdienne, post-inflammatoires (séquellaires des réactions allergiques) ont aussi été rapportés [5,7,10]. Si les effets secondaires du tatouage au henné noir sont bien documentés dans certains continents (Europe, Amérique), en

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A. Troisième cas. Œdème de Quincke du visage. B. Troisième cas à j7. Fonte totale de l'œdème

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Figure 6 A. Quatrième cas. Lésions ulcéro-croûteuses et suintantes des paupières. B. Quatrième cas à j14. Cicatrisation discrètement hypertrophique et chute des sourcils

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Afrique au Sud du Sahara très peu de données publiées existent. Pourtant en Afrique noire, la pratique du tatouage n'est pas récente. En effet, la tradition de tatouage temporaire au henné est très ancienne au Burkina Faso. Le henné a été le produit traditionnel longtemps utilisé dans cette pratique. Les feuilles sont cueillies, séchées et réduites à l'état de poudre. La poudre tinctoriale donne une coloration brun orangé ou marron après application. Traditionnellement, la poudre est mélangée avec de l'huile, du citron et de l'eau pour former une pâte qui est appliquée sur la peau. Suivant le groupe social, les cultures et les motivations, le tatouage pouvait se faire sur les gencives, les bords latéraux et/ou le dos des mains et des pieds, les paumes et/ou les plantes, les ongles, ainsi que sur les scarifications. Ces pratiques traditionnelles avaient des vocations esthétiques, thérapeutiques, religieuses et surnaturelles. Elles étaient très bien tolérées. Les quelques cas de dermatites de contact rapportés étaient attribués à la substance active du henné, le Lawsonia (2-hydroxy-1,4 naphtoquinone). Le potentiel de sensibilisation du henné naturel peut être considéré comme très faible [13]. Mais l'utilisation de la méthode traditionnelle était assez fastidieuse et salissante, la zone à tatouer devait être enveloppée d'un film plastique avec lequel il fallait passer la nuit si l'on voulait une coloration assez foncée, au risque de salir les vêtements et les draps. Aujourd'hui, ces pratiques traditionnelles ont été abandonnées pour de nouveaux produits. En effet, la grande tendance des « ouagalaises » de ces dernières années est la pratique du tatouage temporaire des sourcils (ce qui ne se faisait pas avant). Les produits utilisés à cet effet sont des teintures capillaires importées de Chine. Trois marquent existent sur le marché : « Fancho1®, Fancho 2® et Biggen® » (figure 2B). Les clients apprécient ces produits modernes parce qu'ils sont beaucoup plus faciles à préparer et à appliquer. Après le rasage d'une

partie des sourcils pour leur donner la forme souhaitée, ceux-ci sont dessinés à main levée à l'aide d'un pinceau, d'un brin de balaie ou d'une épingle pour cheveux. Le processus de séchage est accéléré (quelques minutes à 2 heures), le tatouage est très noir et dure plus longtemps, le coût est peu élevé. Le tatouage des sourcils est en fait un maquillage qui tient environ 1 mois. Contrairement à un maquillage au crayon, il ne disparaît pas au réveil et résiste à une séance de toilette ainsi qu'à la transpiration suite à une activité sportive. La concentration exacte de ces nouveaux produits en PPD n'est pas toujours précisée. La concentration de PPD dans une teinture pour cheveux, dans les normes européennes, ne devrait pas dépasser 6 % [4,14]. La présence de PDD devrait être signalée sur l'étiquette par la phrase « contient des diaminobenzènes » avec l'avertissement « peut provoquer une réaction allergique ». Ces 4 cas illustrent différentes réactions au tatouage temporaire au henné noir, sur peau noire, sur le visage. Les réactions d'eczéma ont été d'intensité variée, allant d'une réaction strictement localisée à la zone tatouée à un œdème important de tout le visage, en passant par un œdème des paupières. Le rasage préalable des sourcils pourrait favoriser la pénétration de l'allergène. Ces 3 réactions d'eczéma sont probablement dues à la PPD contenue dans le henné noir. Par contre, la réaction achromique est difficilement imputable à la PPD car il n'y a pas eu de réaction inflammatoire préalable contrairement aux cas d'hypopigmentation décrits par Bowling et Corrente [5,7]. Il pourrait s'agir d'un phénomène de Koebner dû à un vitiligo localisé dans la mesure où celui-ci peut apparaître sur des anciennes cicatrices ou des zones traumatisées, mais nous n'avons pas observé d'autres lésions sur le reste du tégument. Nous avons noté une habitude répétée de tatouage au henné noir chez nos patientes. Les autres auteurs rapportent également au moins un antécédent de tatouage chez leurs patients,

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Conclusion Pour des raisons de commodités et de modernisme, des habitudes traditionnelles bien tolérées sont abandonnées pour des pratiques modernes exposant à des incidents et accidents de plus en plus rapportés. Nous avons rapporté 3 cas de dermatite de contact d'intensité variée et un cas d'achromie suite à un tatouage éphémère au henné noir. Nous retenons de ces cas la répétition des applications, la gravité potentielle des réactions pouvant nécessiter une hospitalisation et le risque de sensibilisation à diverses autres substances auquel les patientes s'exposent avec des conséquences sur la vie de tous les jours et les futurs choix de profession. Faut-il risquer une allergie durable pour un tatouage éphémère ? Nous souhaitons alerter l'opinion publique sur les risques encourus par l'utilisation de ces nouveaux produits. Les industries cosmétiques devraient se pencher sur le problème et proposer des produits moins dangereux. Déclaration d'intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cet article.

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Références [1] [2]

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http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2015.03.014 © 2015 Publié par Elsevier Masson SAS.

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avec ou sans réaction préalable [5,7,10]. Il pourrait s'agir de réactions d'hypersensibilité nécessitant une sensibilisation préalable. Nous n'avons pas réalisé de biopsie cutanée en raison de la topographie des lésions (refus des patientes) et du risque de cicatrice hypertrophique sur peau noire. Nous n'avons pas non plus réalisé de tests allergologiques en raison de ce risque de sensibilisation ou d'aggravation à la PPD, avec un risque de réaction générale. D'ailleurs, l'intérêt des patch tests à la PPD est remis en cause en raison de sa positivé habituelle chez les patients ayant une dermatite de contact après tatouage au henné [15]. De plus, le risque de réaction « explosive » avec des lésions bulleuses et des érosions locales lors des tests ainsi que celui de sensibilisation à la PPD et à d'autres allergènes incitent à la plus grande prudence [15,16]. En Allemagne, la PPD a été retirée de la batterie standard des tests allergologiques en raison du nombre de sensibilisation induite par ces tests [17]. En effet, en plus des dermatites de contact allergiques, des réactions d'hypersensibilité immédiate (urticaire, angio-œdème, choc anaphylactoïde) avec dans certains cas des signes généraux, voire une mise en jeu du pronostic vital, ont été rapportés [18,19]. Les conséquences sont importantes dans la vie de tous les jours et pour les futurs choix professionnels de ces jeunes gens, puisque une fois sensibilisés, les patients peuvent réagir à d'autres produits car il existe des réactions croisées avec d'autres colorants capillaires, des produits chimiques, des colorants utilisés en textiles, des anesthésiques locaux ainsi que le caoutchouc [12].

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Les tatouages éphémères au henné noir : complications observées au Burkina Faso

[The temporary black henna tattoos: complications observed in Burkina Faso].

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