Journal de Gyn´ ecologie Obst´ etrique et Biologie de la Reproduction (2014) 43, 931—932
Disponible en ligne sur
ScienceDirect www.sciencedirect.com
HÉMORRAGIE DU POST-PARTUM
Recommandations pour la pratique clinique : « Hémorragie du post-partum ». Introduction Guidelines for clinical practice: ‘‘Post-partum haemorrhage’’. Introduction F. Goffinet a,∗,b,c, C. Vayssière d,e, L. Sentilhes f a
Maternité Port-Royal, groupe hospitalier Cochin, Broca, Hôtel-Dieu, université Paris-Descartes, AP—HP, 53, avenue de l’Observatoire, 75014 Paris, France b Inserm U1153, équipe de recherche en épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique (EPOPé), maternité Port-Royal, 53, avenue de l’Observatoire, 75014 Paris, France c DHU « risques et grossesse », PRES Sorbonne Paris Cité, 53, avenue de l’Observatoire, 75014 Paris, France d Département de gynécologie-obstétrique, hôpital Paule-de-Viguier, université Paul-Sabatier Toulouse III, CHU de Toulouse, 330, avenue de Grande-Bretagne, 31059 Toulouse cedex 9, France e UMR 1027 Inserm, université Paul-Sabatier Toulouse III, 118, route de Narbonne, 31062 Toulouse cedex 9, France f Service de gynécologie-obstétrique, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49033 Angers cedex 01, France
Il peut paraître surprenant d’actualiser des recommandations sur un thème traité il y a 10 ans seulement. Plusieurs éléments ont conduit le Collège national des gynécologues et obstétriciens franc ¸ais (CNGOF) à prendre cette décision. L’hémorragie du post-partum (HPP) est une complication maternelle fréquente et reste, 10 ans après les recommandations pour la pratique clinique (RPC) de 2004, au premier rang des causes de décès maternel dans notre pays. Depuis quelques années, de nouvelles techniques et thérapeutiques ont été adoptées dans notre pratique quotidienne avec des indications et des modalités très variables selon les équipes. De très nombreuses données scientifiques ont été publiées depuis 2004 et méritent d’être analysées et
∗
Auteur correspondant. Adresse e-mail : francois.goffi[email protected] (F. Goffinet).
http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2014.09.021 0368-2315/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
synthétisées. Enfin, les RPC de 2004 comportaient certaines insuffisances comme par exemple l’absence de question spécifique sur la prise en charge d’une HPP au cours d’une césarienne. L’objectif des RPC est de faire la synthèse des données scientifiques afin d’aider les professionnels à prendre les meilleures décisions. Un effort particulier a été fait dans ces RPC pour donner des messages simples et reproductibles, avec des algorithmes décisionnels qui peuvent servir de base aux équipes pour réaliser leurs propres protocoles de prise en charge. Il est fondamental de comprendre que les RPC ne sont pas faites pour imposer une prise en charge « normative » à l’ensemble des patientes ce qui irait à l’encontre de leur intérêt et d’une bonne prise en charge. Contrairement à ce que pensent certains, la médecine fondée sur les preuves n’est pas une médecine qui s’appliquerait de manière
932 uniforme et invariable à toutes les patientes dans une situation donnée. La médecine fondée sur les preuves pour prendre en charge au mieux un patient est l’articulation entre trois éléments majeurs : la synthèse des données scientifiques existantes, l’expertise du médecin dans le domaine et les caractéristiques individuelles du patient. Ces deux derniers éléments sont souvent négligés devant le « diktat » des publications. Or, même si la validité externe d’une étude est bonne, la situation individuelle d’un patient ne correspond jamais exactement à la moyenne des patients étudiés dans l’étude. Ainsi, la synthèse des données scientifiques émanant des RPC permet d’aider les équipes à établir leurs protocoles
F. Goffinet et al. afin d’améliorer globalement la prise en charge. C’est également une aide pour le clinicien pour prendre les meilleures décisions devant une situation clinique individuelle. Bien sûr, le niveau de preuve et les grades des conclusions des RPC sont à prendre en compte dans nos choix. Mais les RPC du CNGOF ne sont qu’une aide et certainement pas des recommandations obligatoires empêchant toute réflexion ou doutes devant une situation donnée. Enfin, ces recommandations ne sont, bien sûr, que la synthèse des connaissances actuelles et doivent être appliquées avec discernement car les certitudes d’aujourd’hui ne seront peut-être pas celles de demain.
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HÉMORRAGIE DU POST-PARTUM
Recommandations pour la pratique clinique : « Hémorragie du post-partum ». Introduction Guidelines for clinical practice: ‘‘Post-partum haemorrhage’’. Introduction F. Goffinet a,∗,b,c, C. Vayssière d,e, L. Sentilhes f a
Maternité Port-Royal, groupe hospitalier Cochin, Broca, Hôtel-Dieu, université Paris-Descartes, AP—HP, 53, avenue de l’Observatoire, 75014 Paris, France b Inserm U1153, équipe de recherche en épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique (EPOPé), maternité Port-Royal, 53, avenue de l’Observatoire, 75014 Paris, France c DHU « risques et grossesse », PRES Sorbonne Paris Cité, 53, avenue de l’Observatoire, 75014 Paris, France d Département de gynécologie-obstétrique, hôpital Paule-de-Viguier, université Paul-Sabatier Toulouse III, CHU de Toulouse, 330, avenue de Grande-Bretagne, 31059 Toulouse cedex 9, France e UMR 1027 Inserm, université Paul-Sabatier Toulouse III, 118, route de Narbonne, 31062 Toulouse cedex 9, France f Service de gynécologie-obstétrique, CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49033 Angers cedex 01, France
Il peut paraître surprenant d’actualiser des recommandations sur un thème traité il y a 10 ans seulement. Plusieurs éléments ont conduit le Collège national des gynécologues et obstétriciens franc ¸ais (CNGOF) à prendre cette décision. L’hémorragie du post-partum (HPP) est une complication maternelle fréquente et reste, 10 ans après les recommandations pour la pratique clinique (RPC) de 2004, au premier rang des causes de décès maternel dans notre pays. Depuis quelques années, de nouvelles techniques et thérapeutiques ont été adoptées dans notre pratique quotidienne avec des indications et des modalités très variables selon les équipes. De très nombreuses données scientifiques ont été publiées depuis 2004 et méritent d’être analysées et
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Auteur correspondant. Adresse e-mail : francois.goffi[email protected] (F. Goffinet).
http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2014.09.021 0368-2315/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
synthétisées. Enfin, les RPC de 2004 comportaient certaines insuffisances comme par exemple l’absence de question spécifique sur la prise en charge d’une HPP au cours d’une césarienne. L’objectif des RPC est de faire la synthèse des données scientifiques afin d’aider les professionnels à prendre les meilleures décisions. Un effort particulier a été fait dans ces RPC pour donner des messages simples et reproductibles, avec des algorithmes décisionnels qui peuvent servir de base aux équipes pour réaliser leurs propres protocoles de prise en charge. Il est fondamental de comprendre que les RPC ne sont pas faites pour imposer une prise en charge « normative » à l’ensemble des patientes ce qui irait à l’encontre de leur intérêt et d’une bonne prise en charge. Contrairement à ce que pensent certains, la médecine fondée sur les preuves n’est pas une médecine qui s’appliquerait de manière
932 uniforme et invariable à toutes les patientes dans une situation donnée. La médecine fondée sur les preuves pour prendre en charge au mieux un patient est l’articulation entre trois éléments majeurs : la synthèse des données scientifiques existantes, l’expertise du médecin dans le domaine et les caractéristiques individuelles du patient. Ces deux derniers éléments sont souvent négligés devant le « diktat » des publications. Or, même si la validité externe d’une étude est bonne, la situation individuelle d’un patient ne correspond jamais exactement à la moyenne des patients étudiés dans l’étude. Ainsi, la synthèse des données scientifiques émanant des RPC permet d’aider les équipes à établir leurs protocoles
F. Goffinet et al. afin d’améliorer globalement la prise en charge. C’est également une aide pour le clinicien pour prendre les meilleures décisions devant une situation clinique individuelle. Bien sûr, le niveau de preuve et les grades des conclusions des RPC sont à prendre en compte dans nos choix. Mais les RPC du CNGOF ne sont qu’une aide et certainement pas des recommandations obligatoires empêchant toute réflexion ou doutes devant une situation donnée. Enfin, ces recommandations ne sont, bien sûr, que la synthèse des connaissances actuelles et doivent être appliquées avec discernement car les certitudes d’aujourd’hui ne seront peut-être pas celles de demain.
